par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mais les Bourses européennes sont dans le vert à mi-séance vendredi, soutenues par la dépréciation de l'euro après les résultats d'enquêtes auprès des directeurs d'achat inquiétants quant à la croissance économique en zone euro.
La hausse des actions est toutefois limitée par la baisse des cours du pétrole et des matières premières.
Les futures sur indices américains signalent une ouverture de Wall Street en baisse d'environ 0,5%. Fermée pour Thanksgiving, la Bourse de New-York de rouvrira que pour une demi-séance avec une clôture à 18h00 GMT.
À Paris, le CAC 40 progresse de 0,1% à 4.942,86 vers 12h45 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,19% et à Londres, le FTSE recule de 0,09%, pénalisé par la baisse des valeurs de l'énergie.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,16% et le Stoxx 600 0,16%.
CHANGES
Sur le marché des changes, l'euro abandonne 0,45% à 1,1356 dollar, au plus bas depuis une semaine. La baisse de la monnaie unique est liée aux chiffres inférieurs aux attentes des indices PMI flash en Allemagne et en zone euro, qui traduisent un ralentissement de la croissance de l'activité.
"Le PMI allemand est particulièrement décevant (...) Le contexte se complique pour l'euro", estime Thu Lan Nguyen, chargée de stratégie chez Commerzbank (DE:CBKG) à Francfort, qui évoque également l'incertitude sur le budget italien.
"L'économie de la zone euro s'est considérablement refroidie au cours des derniers mois et, à moins que ce ne soit qu'un brève intermède, la Banque centrale européenne pourrait être contrainte de s'en tenir à une politique monétaire accommodante", ajoute-t-elle.
Aux PMI s'ajoute la confirmation de la contraction du PIB allemand au troisième trimestre, principalement à cause d'un ralentissement des exportations.
Le dollar gagne, dans le même temps, 0,09% face à un panier de devises de référence.
La livre sterling perd environ 0,4% face au dollar au lendemain du rebond provoqué par l'annonce d'un accord sur une déclaration commune à l'UE et à la Grande-Bretagne en vue du Brexit. Mais la nervosité reprend le pas avant le sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE prévu dimanche pour valider le projet conclu la semaine dernière.
VALEURS EN EUROPE
Le secteur des ressources de base (-1,79%) et celui du pétrole et du gaz (-1,62%) signent les deux seuls replis sectoriels en Europe avec la baisse des cours des métaux industriels et du pétrole.
Royal Dutch Shell (AS:RDSa) abandonne 2,31% et BP (LON:BP) 1,2%. A Paris, Total (PA:TOTF) et TechnipFMC (PA:FTI) cèdent respectivement 1,57% et 2,52%.
A la hausse, Renault (PA:RENA) profite du relèvement de la recommandation de Jefferies, à "acheter" contre "conserver" et prend 3,65%, la plus forte hausse du CAC, ramenant ainsi sa perte hebdomadaire à 4,8%.
Eramet (PA:ERMT) bondit de 14,65% sur un relèvement de recommandation par Bank of America (NYSE:BAC) Merrill Lynch qui s'attend à ce que le groupe minier et métallurgique profite d'un rebond de la demande de manganèse en Chine.
La tendance est aussi soutenue par les banques, dont l'indice Stoxx prend 0,76%, porté notamment par Banco BPM, qui gagne 2,73% sur fond d'espoirs d'avancée dans les discussions sur le budget italien.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Le secteur de la grande distribution sera en première ligne en ce jour de "Black Friday" qui lance la période des achats de Noël aux Etats-Unis. Les investisseurs resteront à l'affût de toute indication des distributeurs sur leurs marges. Selon un sondage Reuters/Ipsos publié la semaine dernière, 38% des Américains comptent faire des achats lors du Black Friday.
Les valeurs pétrolières et en particulier les groupes Chevron (NYSE:CVX) et Exxon Mobil (NYSE:XOM) pourraient pâtir de la baisse importante du prix du baril de brut.
TAUX
Comme l'euro, les rendements obligataires européens reculent après des indicateurs décevants. Le taux du Bund allemand à dix ans perd environ deux points de base à 0,35%. Les rendements italiens refluent après un information de presse, démentie depuis, selon laquelle le ministre italien des Affaires européennes Paolo Savona souhaitait démissionner en protestation de la stratégie budgétaire du gouvernement.
Le dix ans italien retombe à 3,384% et le deux ans perd plus de 10 points de base à 0,941%, un plus bas de deux mois.
Sur le marché des bons du Trésor américain, le rendement à 10 ans recule légèrement et se rapproche de 3,05%.
PÉTROLE
Le prix du baril baisse fortement et a touché des plus bas depuis octobre 2017, toujours en raison des inquiétudes sur une surabondance de l'offre dans le sillage l'annonce d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le brut léger américain chute de 4,61% pour redescendre à 52,11 dollars et le Brent abandonne plus de 2,6%, sous 61 dollars.
MÉTAUX
Le cours du nickel est tombé à un plus bas de 11 mois en raison de craintes d'offre excédentaire l'année prochaine et de baisse de la demande en Chine, le plus important consommateur de ce métal.
Les autres métaux industriels sont également en repli, les investisseurs craignant un échec des pourparlers prévus entre Donald Trump et Xi Jinping la semaine prochaine sur le commerce.
(Avec Ritvik Carvalho à Londres, édité par)