PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ouvertes jeudi reculent en début de séance avant de clore une année 2020 largement dominée par la crise du coronavirus mais qui se solde par des variations relativement limitées, à la hausse ou à la baisse, pour les principaux indices.
À Paris, le CAC 40 perd 0,43% à 5.575,26 points à 09h00 GMT tandis qu'à Londres, le FTSE 100 cède 1,53%. L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,17%, le FTSEurofirst 300 de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,33%.
Les marchés allemands sont fermés et ne rouvriront que lundi, les britanniques fermeront à 12h30 GMT et ceux d'Euronext à 13h00 GMT. Les volumes devraient en outre être réduits en l'absence d'une bonne partie des investisseurs.
Parmi les rares nouvelles économiques du jour, les enquêtes officielles chinoises auprès des directeurs d'achats ont montré une poursuite de la reprise mais à un rythme ralenti dans l'industrie manufacturière, dont l'indice PMI est revenu à 51,9 après 52,1 en novembre.
Les places européennes auront fermé lorsque seront publiés les autres statistiques importantes du jour, celles des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, attendues en hausse alors que le débat politique à Washington reste centré sur les mesures de relance.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a de nouveau critiqué mercredi le projet de relèvement à 2.000 dollars des aides fédérales aux ménages, contre 600 dollars prévu pour l'instant.
Pour les actions européennes, 2020 devrait donc solder par des performances mitigées mais moins catastrophiques que celles que la situation sanitaire pourrait suggérer: le CAC 40 affiche pour l'instant une baisse de 7% et le FTSE 100 un repli de 14,1% alors que le Dax a gagné 3,55% et que le Stoxx 600 cède 3,75%.
Au plus bas de l'année, au coeur de la première vague de la pandémie, tous affichaient des chutes de l'ordre de 30% à 40%, avant de repartir de l'avant: le rebond du Stoxx 600 par rapport au point bas de mars approche 50%.
VALEURS
Parmi les replis les plus marqués du début de séance en Europe, le secteur des médias perd 0,96%, celui des télécommunications 0,5% et celui de l'industrie 0,3%.
A Paris, dans le peloton de queue du CAC 40, Safran (PA:SAF) abandonne 1,3% et Pernod Ricard (PA:PERP) 1,31% après la décision des Etats-Unis de relever leurs surtaxes douanières sur certains produits de l'Union européenne, parmi lesquels des pièces détachées aéronautiques et des vins, sur fond de litige entre Washington et Bruxelles sur les subventions à Airbus (PA:AIR) et Boeing (NYSE:BA).
A la hausse, Derichebourg bondit de 19,22% à 5,99 euros au lendemain de l'annonce de discussions exclusives en vue du rachat d'Ecore Holding, son principal concurrent, qui a conduit Midcap Partners à porter son objectif de cours de 9,0 à 15 euros.
EN ASIE
Les marchés japonais sont fermés et ne rouvriront que lundi.
En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a fini la journée en hausse de 1,72% et le CSI 300 a gagné 1,91%, saluant l'accord sur les investissements avec l'Union européenne dévoilé mercredi et l'annonce par Pékin de nouvelles mesures visant à favoriser les investissements en actions.
Le SSE Composite enregistré ainsi une hausse de 13,88% sur l'ensemble de l'année.
Le MSCI Asie-Pacifique hors Japon a quant à lui touché un nouveau plus haut historique, mais dans des volumes très réduits.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant une ouverture pratiquement inchangée.
Mercredi, la Bourse de New York a fini en hausse, les investisseurs pariant sur une forte reprise économique en 2021 grâce à la vaccination de la population contre le COVID-19 et aux mesures de soutien budgétaire.
L'indice Dow Jones a gagné 73,89 points, soit 0,24%, à 30.409,56 après un nouveau record en séance à 30.525,35. Le Standard & Poor's 500, plus large, a pris cinq points, soit 0,13%, à 3.732,04. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 19,78 points (0,15%) à 12.870,00 points.
Ce dernier a gagné plus de 43% depuis le 1er janvier dernier, le S&P-500 15,5% et le Dow près de 6,6%.
TAUX
Les rendements des emprunts d'Etat dans la zone euro varient peu pour cette dernière séance de l'année en l'absence des investisseurs allemands notamment. A noter qu'à Londres, celui des "gilts" à deux ans a touché un nouveau plus bas historique à -0,173%.
Le dix ans américain, lui, est pratiquement inchangé à 0,9265%.
CHANGES
Le dollar est en baisse pour la troisième séance d'affilée face à un panier de devises de référence, toujours pénalisé par la perspective de nouvelles mesures de relance budgétaire aux Etats-Unis en plus du maintien prolongé de la politique ultra-accommodante de la Réserve fédérale.
L'euro a ainsi dépassé brièvement 1,23 dollar pour la première fois depuis avril 2018. La monnaie unique s'est appréciée de près de 10% face au billet vert cette année.
La livre sterling finira elle aussi 2020 sur une performance positive et au plus haut depuis plus de deux ans face au dollar mais elle accuse un repli d'environ 6% face à l'euro.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent et creusent des pertes annuelles qui avoisinent 20% sur fond de récession historique et de chute de la demande d'hydrocarbures.
Le Brent abandonne 0,54% à 51,35 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,48% à 48,17 dollars.
(Marc Angrand)