PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en nette baisse mardi, dans la foulée de leur recul de la veille et du repli de Wall Street, les investisseurs éprouvant une aversion généralisée au risque et se ruant vers les valeurs sûres que sont l'or, les Bunds allemands ou encore les emprunts du Trésor américain.
À Paris, le CAC 40 perd 1,04% (-45,61 points) à 4.329,87 points vers 09h30. À Francfort, le Dax recule de 0,85% et à Londres, le FTSE cède 1,05%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 1,16% et le FTSEurofirst 300 1,07%.
Tous les indices sectoriels sont dans le rouge dans les premiers échanges, les baisses les plus marquées étant subies par le compartiment énergétique(-2,50%) et celui lié aux matières premières (-1,92%).
Toujours sous le coup du déséquilibre croissant entre une offre très abondante et une demande atone, les cours du pétrole poursuivent leur chute pour se traiter à un nouveau creux de cinq ans. Après avoir plongé de plus de 4% lundi, le cours du Brent cède encore près de 1%, évoluant sous les 66 dollars le baril alors qu'il était à 110 au début de l'année.
"Chute du pétrole, statistiques économiques peu réjouissantes (...) On est plus que jamais prudent sur le marché. En plus en fin d'année, les gérants sont tentés de vendre leurs positions pour assurer la performance des fonds sur l'ensemble de l'année", a dit un vendeur actions basé à Paris.
Sur le marché des changes, les devises liées aux matières premières suivent le mouvement baissier de l'or noir, avec un plus bas de quatre ans touché par le dollar australien face au dollar américain et un creux de cinq ans pour le dollar canadien.
L'euro, qui évolue pourtant souvent de pair avec les marchés actions et le pétrole, poursuit sa timide remontée entamée lundi après être tombé vendredi à un plus bas de plus de deux ans face au dollar dans la foulée de chiffres de l'emploi supérieurs aux attentes aux Etats-Unis.
Le rouble et les indices boursiers russes poursuivent leur repli dans le sillage du repli du pétrole, dont Moscou est très dépendant pour ses rentrées d'argent.
Sur le marché obligataire, le rendement des obligations souveraines grecques avance de près de 30 points de base, à 7,63%, les courtiers évoquant l'ouverture d'une période d'incertitudes à la suite de la décision du gouvernement grec d'avancer de deux mois la date des élections présidentielles, qui seront désormais organisées la semaine prochaine.
La Bourse d'Athènes chute de son côté de 4%.
Du côté des valeurs, Tesco chute de près de 14% à Londres, accusant la plus forte baisse de l'indice Stoxx 600. Le distributeur britannique, en pleine tourmente depuis la découverte d'une erreur comptable en septembre, a réduit de près d'un tiers sa prévision de bénéfice annuel, dernier en date d'une longue série d'avertissements sur ses résultats.
Deutsche Bank perd 1,98%, contre -0,99% pour l'indice bancaire européen, à la suite d'une plainte déposée par le gouvernement fédéral américain contre la banque allemande, Washington lui réclamant plus de 190 millions de dollars (154 millions d'euros) pour des soupçons de fraude fiscale remontant à plus de 14 ans.
L'action JCDecaux recule de 0,71% après que des sources ont dit Reuters que le groupe français envisageait de faire une offre sur les actifs publicitaires européens de son rival américain Clear Channel Outdoor CCO.N, ajoutant que ceux-ci pourraient être valorisés à plus de 2,5 milliards de dollars (2,0 milliards d'euros).
(Benoît Van Overstraeten pour le service français, avec la contribution d'Alexandre Boksenbaum-Granier; édité par Véronique Tison)