LONDRES (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont reparties à la baisse vendredi à l'ouverture en raison de la chute ininterrompue des cours du pétrole et des inquiétudes persistantes sur la situation politique en Grèce.
À Paris, le CAC 40 perd 0,96% (40,57 points) à 4.185,29 points vers 09h20. À Francfort, le Dax cède 1,08% et à Londres, le FTSE recule de 0,79%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en baisse de 0,9% et le FTSEurofirst 300 de 0,85%.
Les cours du pétrole ont repris leur chute inexorable depuis le mois de juin. Le regard des investisseurs se porte désormais sur la faiblesse de la demande et non plus sur la seule abondance de l'offre, d'autant que l'économie chinoise a encore montré des signes d'essoufflement, la production industrielle ayant augmenté moins que prévu en novembre.
Le baril de Brent a atteint un plus bas de cinq ans et demi à 63 dollars, avant de se reprendre très légèrement. Le brut américain a pour sa part reculé sous le seuil psychologique des 60 dollars le baril, là aussi pour la première fois depuis juillet 2009.
L'indice sectoriel paneuropéen des valeurs énergétiques cède plus de 1% et l'indice des ressources de base recule de 1,69%.
Les bourses de la zone euro pâtissent en outre du réveil des inquiétudes au sujet de la Grèce, où le Premier ministre Antonis Samaras a fait le pari d'avancer la date de l'élection du chef de l'Etat au risque de provoquer des élections législatives anticipées. Le chef du gouvernement a dramatisé les enjeux jeudi en avertissant qu'une incapacité du parlement à s'entendre sur le nom du futur président risquait de replonger le pays dans la crise de la dette.
L'euro reste toutefois aux alentours de 1,24 dollar.
Conjugué aux tensions géopolitiques autour de l'Ukraine, l'effondrement des cours du pétrole affaiblit aussi l'économie russe et le rouble, qui a brièvement franchi un nouveau plancher historique face au dollar, au-delà de 57 roubles pour un dollar, malgré la hausse des taux décidée par la banque centrale de Russie.
Le recul du pétrole profite en revanche aux valeurs refuges telles que le Bund allemand. Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne reculait ainsi de 2,5 points de base à 0,65%, un niveau jamais atteint.
Aux valeurs, l'action Hermès International perd environ 4%, plus forte chute de l'Eurofirst 300. Société générale a abaissé sa recommandation sur la valeur de "conserver" à "vendre", suite à la "forte performance" du titre (+19% depuis fin octobre).
De même, le titre Hugo Boss cède plus de 3%, le fonds Permira ayant cédé 11% du capital de la marque allemande de vêtements pour 500 millions d'euros selon une source proche du dossier.
(Sudip Kar-Gupta; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Patrick Vignal)