par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé jeudi dans le vert un premier trimestre 2018 difficile pour les actifs risqués.
Signe d'un recul de la nervosité sur les marchés d'actions, Wall Street évolue en nette hausse à l'heure de la clôture en Europe grâce à un rebond des valeurs technologiques, un compartiment au coeur des inquiétudes récentes des investisseurs.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,72% à 5.167,3 points. Le Footsie britannique a pris 0,17% et le Dax allemand 1,31%.
L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,91%, le FTSEurofirst 300 de 0,61% et le Stoxx 600 de 0,44%.
En Europe, les secteurs cycliques, qui avaient souffert mercredi, sont repartis de l'avant à l'instar de l'automobile (+3,27%) et des ressources de base (+1,56%).
L'aversion au risque qui avait profité plutôt aux compartiments défensifs a aussi favorisé un recul marqué des rendements obligataires : celui du Bund allemand à dix ans allemand est repassé sous 0,5% contre près de 0,58% en fin de semaine dernière et le dix ans américain retombe vers 2,76% contre près de 2,9% il y a une semaine.
Les marchés européens et américains seront fermés vendredi avant le week-end de Pâques et ce jeudi est donc la dernière séance d'un trimestre marqué par un recul de 4,53% pour le Stoxx 600 et de 1,5% pour le CAC 40 tandis qu'à New York, le S&P-500 s'achemine vers une baisse de plus de 2,5% en trois mois, sa première performance trimestrielle négative depuis le troisième trimestre 2015.
L'indice mondial MSCI, qui regroupe 47 marchés développés et émergents, cède pour sa part 1,68% sur trois mois, après sept trimestres consécutifs de hausse.
LE DOLLAR SE STABILISE, LES TAUX RESTENT BAS
"Les inquiétudes liées aux perturbations du commerce mondial, au ralentissement de l'activité économique et désormais la crainte de voir le secteur technologique devenir la cible des changements de régulation et d'une augmentation de la fiscalité ont créé un climat de 'tempête du siècle' mêlant incertitude et doutes dans l'esprit des investisseurs, alors que la complaisance dominait au début de l'année", résume Michael Hewson, de CMC Markets.
D'autres analystes sont moins alarmistes, à l'image de Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés pour Binck.fr.
"Même si la volatilité est exacerbée et que les supports ont été mis à rude épreuve, force est de constater que les marchés plient mais ne rompent pas", écrit-il.
Sur le marché des changes, l'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de référence, se stabilise après un bond de plus de 0,8% mercredi, sa plus forte hausse sur une séance depuis la mi-octobre.
Ce rebond de la devise américaine a ramené l'euro autour de 1,23 dollar, soit 1,4% en dessous de son pic de mardi (1,2476).
SODEXHO CHUTE, RENAULT GRIMPE
Aux valeurs en Europe, Sodexo (PA:EXHO) a chuté de 15,69% après avoir revu en nette baisse ses prévisions de croissance de ses résultats annuels à la suite d'un trimestre inférieur à ses propres attentes.
A la hausse, Renault (PA:RENA) s'est adjugé 5,79%, la plus forte hausse du CAC, après un article de Bloomberg évoquant à son tour des discussions entre le groupe automobile et son allié japonais Nissan (T:7201) en vue d'une possible fusion.
Toujours du côté de l'actualité des entreprises, le britannique GKN (LON:GKN) a bondi de 9,46% après l'annonce du succès de l'offre hostile de 7,9 milliards de livres (9 milliards d'euros) de Melrose Industries (+3,45%.
Les cours du pétrole sont repartis à la hausse, soutenus par la perspective d'une prolongation des accords encadrant la production et l'annonce d'une hausse inattendue des stocks aux Etats-Unis.
Le prix du baril de Brent reste toutefois sous 70 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sous 65 dollars.
A Wall Street, les trois grands indices prennent autour de 1% malgré les déboires d'Amazon (NASDAQ:AMZN), qui perd 0,79% après de nouvelles critiques de Donald Trump à l'encontre du géant du commerce en ligne.
L'indice des prix dit "core PCE", une mesure de l'inflation très suivie par la Réserve fédérale, est ressorti conforme aux attentes en février, en hausse de 0,2% sur le mois et de 1,6% sur un an. Ces chiffres ont eu peu d'effet sur la tendance.
(Édité par Juliette Rouillon)