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La France veut perdre en "attractivité" pour les demandeurs d'asile

Publié le 25/09/2019 14:16
La France veut perdre en "attractivité" pour les demandeurs d'asile
AIT
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par Marine Pennetier

PARIS (Reuters) - Un an après la promulgation de la loi asile et immigration, la France entend encore muscler sa politique d'accueil des réfugiés afin de mettre un terme aux "anomalies" géorgienne et albanaise, des pays réputés "sûrs", et gommer son image de pays attractif.

Emmanuel Macron, qui avait donné le ton le 16 septembre en épinglant un droit d'asile "détourné de sa finalité par des réseaux", a enfoncé le clou mardi, malgré les vives réserves de sa majorité, à l'approche d'un débat parlementaire potentiellement houleux sur l'immigration.

"Pour pouvoir accueillir tout le monde dignement, on ne doit pas être un pays trop attractif", a déclaré le chef de l'Etat à Europe 1 en marge de l'Assemblée générale de l'Onu à New York. "Il faut analyser s'il n'y a pas des excès qui existent, et je crois qu'ils existent dans certaines catégories".

Selon l’Office français de protection des réfugiés apatrides (Ofpra), plus de 122.000 personnes ont demandé l'asile pour la première fois en France en 2018 - soit une hausse de près de 22% en un an - et 46.700 ont vu leur demande aboutir. Cette hausse s'est poursuivie entre janvier et mai 2019 (+7%), à rebours de la tendance observée en Allemagne et en Italie notamment.

Cette exception française a été confirmée mi-septembre par un rapport de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) faisant état d'une forte baisse de la demande d'asile dans le monde, sauf en Espagne et en France qui ont enregistré de nettes progressions en 2018.

"DÉTOURNEMENT DU DROIT D'ASILE"

Avec respectivement 8.261 et 6.717 demandes, l'Albanie et la Géorgie sont dans le trio de tête des demandes d'asile en France derrière l'Afghanistan (10.221), une situation pointée du doigt par l'exécutif qui y voit un "dévoiement" du système actuel par des nations figurant sur la liste des "pays sûrs".

Etablie par l'Ofpra et révisée pour la dernière fois en 2015, cette liste compte 16 Etats et se base sur les "garanties de protection que les autorités de ces pays offrent contre les persécutions et les mauvais traitements, ainsi que sur les sanctions qu'elles prévoient en cas de violation avérée des droits individuels".

"Dans les cinq pays d'où les gens viennent le plus, il y a notamment la Géorgie et l'Albanie, ce sont deux pays qui ne sont pas des dictatures, qui sont démocratiques", a observé le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin mercredi.

"Si on veut bien accueillir les gens qui sont vraiment persécutés dans leur pays et ne pas accepter le détournement du droit d'asile, il faut peut-être qu'on se pose quelques questions", a-t-il ajouté sur France inter.

Au-delà de l'Albanie et de la Géorgie, la France entend également s'attaquer aux "mouvements secondaires" des "dublinés" - les demandeurs d'asile qui ne sont pas parvenus à obtenir le statut de réfugié dans un autre Etat de l'Union européenne (en vertu du règlement Dublin III).

Le gouvernement estime que ces dernières années la France est devenu "pays de rebond" pour les personnes déboutées dans les pays "d'entrée" voisins, notamment les demandeurs d'asile afghans en Allemagne et dans les pays du nord de l'Europe.

RÉFORME DE LA "PUMA"?

Pour renverser la tendance, l'exécutif réfléchit à revoir ses conditions d'accueil.

Ainsi, la carte bancaire attribuée aux demandeurs d'asile - sur laquelle est versée chaque mois leur allocation (ada) - ne permettra plus à partir du 5 novembre de retirer de l'argent à un distributeur. Cette modification est critiquée par la Fédération des acteurs de la solidarité, qui estime qu'elle n'a pour objectif que de compliquer la vie des demandeurs d'asile.

Piste évoquée ces dernières semaines, la réforme de l'aide médicale d'Etat (AME) est finalement abandonnée, au moins pour 2020, a confirmé Gérald Darmanin, qui a assuré que le "coup de rabot" envisagé ne figurerait pas dans le projet de loi de finances présenté vendredi en conseil des ministres.

Mais "il y a beaucoup de dispositifs très compliqués donc il faut sans doute simplifier tout ça", a-t-il ajouté, évoquant notamment la protection universelle maladie (Puma, ex-CMU) qui permet à tout demandeur d'asile de conserver cette aide pendant un an après avoir été débouté.

Une façon de s'attaquer à la "dette médicale" évoquée en mai par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui, lors d'un déplacement à Tbilissi, avait fustigé ceux venant se faire soigner en France avec "des coûts de plusieurs centaines de milliers d'euros pour une pathologie" alors que l'état du système de soins géorgien "ne justifi (ait) pas cette venue".

(Edité par Sophie Louet)

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