PARIS (Reuters) - Le magazine Ebdo, dont les ventes ont décliné après la publication d'une enquête controversée sur Nicolas Hulot, va cesser de paraître un peu plus de deux mois seulement après son lancement, ont annoncé jeudi ses fondateurs.
Le dernier numéro paraîtra vendredi, après quoi un administrateur judiciaire devrait être nommé pour sauver les revues XXI et 6Mois appartenant au même groupe de presse, précisent Patrick de Saint-Exupéry et Laurent Beccaria dans un communiqué publié sur Twitter (NYSE:TWTR).
"Depuis un mois, notre situation économique s'est dégradée de manière spectaculaire. Les ventes et les abonnements sont désormais au plus bas", écrivent-ils.
La chute des ventes de cet hebdomadaire qui se voulait indépendant et "accessible au plus grand nombre" coïncide avec la parution, le 9 février, d'un article faisant état d'une plainte pour viol à l'encontre de Nicolas Hulot, aujourd'hui ministre, classée sans suite il y a dix ans.
L'ex-animateur de télévision avait alors vivement réagi, en dénonçant des "rumeurs ignominieuses" et en annonçant le dépôt d'une plainte en diffamation contre Ebdo.
"Nous avons essayé de répondre aux critiques et d'améliorer Ebdo, semaine après semaine. Sans succès", peut-on lire dans le communiqué de ses deux fondateurs.
"Nous n'avons pas d'autre choix que de décider la suspension de la parution de votre journal et de demander la nomination d'un administrateur judiciaire pour poursuivre l'activité XXI et 6Mois et avoir le temps de trouver une solution globale."
Créée en 2008, XXI a connu un succès jamais démenti depuis et imposé un modèle d'un nouveau genre, celui de revues de journalisme au long cours, sans lien avec l'actualité brûlante, vendues en librairies et luxueusement éditées.
Le lancement d'un hebdomadaire était un pari risqué compte tenu de la tendance générale à l'érosion des ventes de la presse.
Mercredi, est paru le premier numéro d'un autre hebdomadaire, Vraiment, qui promet d'être "vraiment sérieux", "vraiment curieux" et de prendre "le temps de comprendre son époque loin de l'actu chaude".
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)