par Cyril Altmeyer
PARIS (Reuters) - Vivendi (PA:VIV) a annoncé lundi un virage stratégique avec l'acquisition d'Editis à l'espagnol Grupo Planeta et un désengagement partiel de la maison de disque Universal Music Group (UMG).
Le groupe de médias et de divertissement, en difficulté dans son développement dans les télécoms en Italie, précise dans un communiqué que le rachat d'Editis, pour une valeur d'entreprise de 900 millions d'euros, lui permettrait d'explorer avec Grupo Planeta de nouvelles opportunités dans l’édition.
"L’acquisition d’Editis constituerait une nouvelle étape majeure dans la construction d’un groupe intégré centré sur les médias, les contenus et la communication", précise Vivendi dans un communiqué.
Editis, qui compte plus de 50 maisons d’édition, dont Nathan, Bordas, Robert Laffont, Presses de la Cité, Julliard, XO, Plon, Perrin, Pocket, Belfond et Le Cherche Midi, a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires d’environ 750 millions d’euros et un bénéfice opérationnel récurrent d’environ 60 millions.
Le groupe d'édition faisait partie des actifs cédés en 2002 par Vivendi à Lagardère, dans le cadre, déjà, d'un virage stratégique.
Mais la Commission européenne n'avait autorisé Lagardère à conserver qu'une partie des actifs de Vivendi, les 60% restants étant rebaptisés Editis et revendus en 2004 à Wendel (PA:MWDP) Investissement, puis en 2008 à Grupo Planeta.
DU CASH NOTAMMENT POUR RACHETER DES ACTIONS
Vivendi, qui compte sur UMG comme machine à cash, annonce parallèlement un projet de cession de jusqu'à 50% du capital de la maison de disque à un ou plusieurs partenaires stratégiques.
Le groupe, qui avait annoncé mi-mai le lancement d'études en vue d'une éventuelle évolution du capital d'UMG, précise qu'il exclut une introduction en Bourse "à cause de sa complexité".
Cette opération devrait être lancée cet automne et pourrait s’étaler sur 18 mois et Vivendi retiendra prochainement des banques pour procéder à cette recherche de partenaires
stratégiques, ajoute le groupe.
"Le cash issu de cette cession pourrait être utilisé pour un programme de rachat d’actions conséquent et une réduction de capital", précise aussi Vivendi dans sa présentation.
Vivendi ajoute qu'il définira "un prix de réserve" minimum pour l’entrée de partenaires au capital d’UMG.
En Italie, le groupe de Vincent Bolloré, principal actionnaire de Telecom Italia (MI:TLIT), s'est dit la semaine dernière "très préoccupé" par la situation de l'opérateur télécoms italien depuis que le fonds activiste Elliott a pris le contrôle de son conseil.
Dans sa présentation des résultats semestriels, Vivendi fait état d'une dépréciation de 512 millions d'euros, dans le cadre des ajustements dans la valeur du portefeuille d’actifs cotés.
Vivendi invoque notamment le risque d’exécution du plan industriel 2018-2020 "eu égard au moindre pouvoir de Vivendi dans la prise de décisions financières et opérationnelles de TI".
Dans l'ensemble, Vivendi se dit confiant pour ses perspectives du second semestre 2018, en particulier chez Canal+ dont il confirme l'objectif d'Ebita avant charges de restructuration pouvant atteindre près de 450 millions d'euros sur l'année.
Le pôle publicitaire Havas (PA:HAVA) anticipe une meilleure croissance organique du revenu net au second semestre, grâce aux gains de budgets significatifs enregistrés au premier.
Au premier semestre, le groupe a dégagé un bénéfice opérationnel ajusté (Ebita) en hausse de 31,6% en données organiques au premier semestre à 542 millions d'euros, soit plus que les 513 millions d'euros attendus par le consensus réalisé pour Reuters par Inquiry Financial, grâce à des performances meilleures que prévu de chacune de ses divisions.
Le groupe précise avoir bénéficié d'une baisse du taux de résiliation chez Canal+ de 2,9 points à 14,7% et d'une légère amélioration du revenu moyen par abonné (Arpu) à l'opérateur de télévision payante à 45,8 euros.
Vivendi a également réalisé un chiffre d'affaires semestriel en progression de 4,0% à 6,463 milliards, proche des 6,474 milliards attendus, notamment grâce à un bond de 34,3% du revenu de la musique en streaming et par abonnement.
Le président du directoire Arnaud de Puyfontaine a déclaré aux analystes que Canal+ conserverait son modèle en 2020, après arrivée à échéance des droits de la Ligue 1 de football raflés par l'espagnol Mediapro.
(Edité par Jean-Michel Bélot)