Le groupe japonais Sony (TYO:6758) a pris la décision d’abandonner son projet de fusion de 10 milliards de dollars avec l’indien Zee Entertainment (ZEE.NS), ouvrant la voie à une confrontation juridique entre les deux sociétés en raison de leur échec à finaliser un accord qui était sur le point de remodeler Le paysage médiatique indien.
L’échec de cette fusion ambitieuse, visant à créer une puissance médiatique sur le marché indien avide de contenu, a introduit un nouveau niveau d’incertitude pour la chaîne de télévision Zee, d’autant plus que la concurrence dans le secteur continue de s’intensifier.
Disney (DIS.N) a saisi l’opportunité et cherche désormais activement à fusionner ses activités indiennes avec les actifs médiatiques de Reliance (RELI.NS), du milliardaire Mukesh Ambani, dans le but de former l’un des plus grands empires du divertissement en Inde.
Sony, dans un communiqué officiel, a cité des « conditions de clôture » non remplies comme raison de l’échec de la fusion, malgré leurs « discussions de bonne foi » avec Zee. Les entreprises n’ont pas pu parvenir à un accord sur la prolongation du délai fixé au 21 janvier.
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Ce que Sony a dit
Exprimant sa déception, Sony a déclaré : “Après plus de deux ans de négociations, nous sommes extrêmement déçus… Nous restons déterminés à accroître notre présence sur ce marché dynamique et en croissance rapide.”
Le commentaire de Zee
En réponse, Zee a informé les bourses indiennes que Sony réclamait 90 millions de dollars d’indemnités de résiliation pour des violations présumées de l’accord de fusion et recourait à l’arbitrage pour obtenir des mesures provisoires d’urgence. Zee nie avec véhémence toutes les affirmations de Sony et a l’intention d’engager les poursuites judiciaires appropriées.
Même si ni Sony ni Zee n’ont fourni de détails précis sur les conditions non remplies, la fusion s’est heurtée à un obstacle majeur pour déterminer qui dirigerait la société issue de la fusion. Zee avait proposé le PDG Punit Goenka comme leader, mais Sony a fait part de ses inquiétudes après que Goenka ait fait l’objet d’une enquête de la part du régulateur du marché indien.
Cependant, Zee a précisé lundi que Goenka avait accepté de se retirer dans l’intérêt de la fusion.
L’année dernière, le Securities and Exchange Board of India a interdit à Goenka d’exercer des fonctions d’administrateur dans une société cotée, alléguant son implication dans le détournement des fonds de Zee vers d’autres entités cotées au sein du groupe.
Goenka a nié ces allégations et un tribunal indien a levé l’interdiction en octobre, en stipulant qu’il coopérerait à toute enquête réglementaire.
Goenka, qui assistait à l’inauguration du temple Lord Ram dans la ville indienne d’Ayodhya, a interprété l’échec de l’accord avec Sony comme “un signe du Seigneur” et a exprimé son engagement à renforcer son entreprise pour le bénéfice des parties prenantes.
Les revenus de Zee en baisse
Zee est actuellement confronté à des défis liés à la baisse des revenus publicitaires et à la réduction des réserves de trésorerie, qui sont tombées à 2,48 milliards de roupies au cours du semestre clos le 30 septembre, contre 5,88 milliards de roupies un an plus tôt.
Malgré les « coûts ponctuels et récurrents » liés à la préparation de l’accord avec Sony, Zee va désormais se concentrer sur l’évaluation des opportunités de croissance organique et inorganique.
Avec un portefeuille diversifié de chaînes d’information et de divertissement en hindi et dans d’autres langues, Zee est un nom bien connu en Inde depuis des années. Elle a été créée en 1992 par Subhash Chandra, le père de Goenka, souvent appelé le « père de la télévision indienne ».
L’échec de la fusion Zee-Sony est perçu comme une déception pour les actionnaires, car elle pourrait potentiellement modifier considérablement la dynamique du secteur, selon Hetal Dalal, président et chef de l’exploitation d’Institutional Investor Advisory Services.
Sony ne prévoit aucun impact matériel sur ses estimations de fin d’année pour mars, la fusion n’ayant pas été prise en compte dans ses perspectives.
Les actions de Zee ont baissé d’environ 8 % depuis l’annonce initiale de la fusion en septembre 2021.