par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - Confronté au recul de son activité diabète, Sanofi (PA:SASY) a annoncé vendredi un plan stratégique à cinq ans qui prévoit d'accélérer les investissements dans la recherche ainsi que les économies de coûts, ce qui devrait se traduire par une hausse significative du bénéfice par action, mais seulement à partir de 2018.
Le titre Sanofi a ouvert en baisse de 4,5% à 89,12 euros à la Bourse de Paris, accusant ainsi le recul le plus marqué de l'indice CAC 40 (-0,43%).
Sept mois après son arrivée à la tête du groupe pharmaceutique, Olivier Brandicourt a présenté une feuille de route qui doit conduire à une croissance annuelle moyenne des ventes comprise entre 3% et 4% sur la période 2015-2020.
Six lancements majeurs, dont Toujeo (diabète) et Praluent (cholestérol), pourraient générer collectivement un chiffre d'affaire à maturité compris entre 12 et 14 milliards d'euros d'ici à 2025.
Ce plan stratégique repose notamment sur des économies de 1,5 milliard d'euros d'ici à 2018 et sur une augmentation des investissements annuels dans la recherche jusqu'à six milliards d'euros d'ici à 2020, contre 4,8 milliards en 2014.
"Compte tenu des investissements dans les lancements, des défis de l'activité diabète et de la mise en oeuvre progressive des économies de coûts, Sanofi ne prévoit pas de délivrer de croissance significative de son BNPA des activités pour la période 2016-2017", prévient le groupe dans un communiqué.
Le groupe a précisé que le BPA ne progresserait plus vite que le chiffre d'affaires qu'à partir de 2018.
Après avoir prévenu, il y a tout juste un an, que les ventes de sa division diabète seraient stables d'ici à 2018, Sanofi a récemment revu à la baisse ses perspectives pour cette activité qui représente 20% de ses ventes. Désormais, le groupe prévoit un repli des ventes de cette division entre 4 et 8% par an d'ici à 2018.
SAISIR DES OPPORTUNITÉS EXTERNES DANS LE DIABÈTE
Entre temps, Sanofi dit vouloir développer sa franchise insuline (Lantus, Toujeo et LixiLan) et renforcer son portefeuille en développement en saisissant des opportunités externes notamment par le biais d'accords de licence.
Sanofi s'est déjà engagé dans cette voie en signant récemment un accord de licence mondial dans le diabète avec le groupe coréen Hanmi Pharmaceutical et un autre avec l'américain Lexicon
En oncologie, où Sanofi est à la peine face à des groupes très spécialisés comme Roche (VX:ROG) ou Celgene, il souhaite capitaliser notamment sur sa collaboration stratégique avec Regeneron.
Dans les vaccins, Sanofi compte "croître plus vite que le marché", se dit "enthousiaste" sur les perspectives du Praluent et entend "conserver son rang de numéro 1" dans les pays émergents en se concentrant sur des pays prioritaires.
En revanche, il annonce qu'il explorera "différentes options stratégiques pour la santé animale et les génériques en Europe" en précisant qu'elles seront toutes examinées "y compris leur maintien au sein du groupe".
"Bien que Merial ait renoué avec succès avec la croissance sur les six derniers trimestres et qu'elle soit à l'heure actuelle parmi les entreprises les plus performantes de son secteur, les synergies qu'il est possible de dégager avec les autres activités de Sanofi restent limitées", explique Sanofi.
S'agissant des génériques en Europe, "les synergies géographiques sont limitées et le marché de plus en plus complexe", observe le groupe.
Plus globalement, Sanofi évoque son intention de rechercher des opportunités de croissance externe. Le groupe compte maintenir une croissance progressive de son dividende et des rachats opportunistes d'actions.
(Noëlle Mennella, édité par Jean-Michel Bélot)