RYAD (Reuters) - L'Arabie saoudite va signer pour plus de 50 milliards de dollars (43,6 milliards d'euros) de contrats dans les secteurs du gaz, du pétrole et des infrastructures à l'occasion de la conférence sur les investissements organisée à Ryad, un événement auquel ont renoncé plusieurs dirigeants d'entreprise à la suite du meurtre du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi.
Le ministre de l'Energie saoudien a dit lors d'une conférence que le premier exportateur mondial traversait "une sorte de crise", tout en ajoutant que le pays irait de l'avant dans sa volonté de diversifier l'économie.
Total (PA:TOTF), Hyundai (KS:005380), Norinco, Schlumberger, Halliburton, Baker Hughes et Trafigura sont au nombre des sociétés concernées par les contrats accordés par le royaume, selon la télévision publique saoudienne.
Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, qui s'exprimait à Ryad, a annoncé mardi que le groupe français déploierait un réseau de stations-service en partenariat avec l'entreprise publique pétrolière Saudi Aramco.
Dans le cadre de la deuxième phase de la raffinerie Satorp, coentreprise entre les deux groupes, un complexe pétrochimique intégré et un parc en aval devraient également être bâtis.
Trafigura Group devrait une fonderie de cuivre, de zinc et de plomb.
Ce forum sur les investissements - appelé le Future Investment Summit (FII) - se déroule à partir de ce mardi et jusqu'au 25 octobre à Ryad.
Nombre d'entreprises et hauts responsables ont renoncé à se rendre au FII à la suite du meurtre du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
Le PDG d'EDF (PA:EDF), Jean-Bernard Lévy, a ainsi annoncé mardi qu'il ne se rendrait pas à Ryad en raison d'une réunion de professionnels de l'énergie avec le président Emmanuel Macron.
La veille, le PDG de Total avait lui confirmé sa participation. "Total n'a jamais été favorable aux mesures de sanctions et d'isolement, par exemple contre la Russie, l'Iran ou le Qatar, ni aux mesures de boycott", rappelait-il dans un communiqué publié lundi.
Le fondateur et PDG du japonais SoftBank Group Masayoshi Son a annulé mardi sa prise de parole, selon une source au fait du dossier, mais on ignore encore s'il s'y rendra.
Le fonds public saoudien (PIF) a accepté d'investir 45 milliards de dollars (39 milliards d'euros) dans le Vision Fund du groupe nippon et possède par ce biais des participations dans une soixantaine de sociétés, dont la plupart devraient participer au FII.
(Maha Dahan et Rania El Gamal; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten)