PARIS (Reuters) - Aucune offre ferme n'a été déposée pour racheter les actifs de GM&S Industry, ont annoncé jeudi les représentants de l'équipementier automobile menacé de liquidation qui bénéficie du soutien du gouvernement français.
"Aucune offre, seulement un mail d'intention de GMD", a précisé Jean-Louis Borie, l'avocat du comité d'entreprise du site.
Les repreneurs potentiels avaient jusqu'à mercredi soir pour déposer une offre formelle auprès du tribunal de commerce de Poitiers en vue de reprendre les activités de l'usine de la Souterraine, dans la Creuse.
L'industriel automobile GMD avait manifesté son intérêt dès le début des mobilisations le 11 mai dernier et proposait de reprendre une centaine d'employés sur les 277 que compte le site. L'offre n'était toutefois pas très bien accueillie par les salariés.
"Ils veulent dépouiller l'entreprise de tous ses bijoux de famille", avait indiqué Jean-Louis Borie à Reuters le 24 mai.
La famille Frey, spécialiste de l'immobilier commercial, s'était aussi proposée de reprendre l'usine avec 240 employés. Il semble toutefois que son offre ne soit plus sur la table.
Deux fonds de pension, un guinéo-équatorien et un autre russe, ainsi que Thierry Morin, l'ancien PDG de Valeo (PA:VLOF), ont aussi envoyé des lettres d'intention à l'administrateur judiciaire la semaine dernière, selon les délégués syndicaux. Mais là encore, il n'y aurait pas eu de suite.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui avait fait de ce dossier une "priorité" du gouvernement, avait contacté le PDG de Renault (PA:RENA), Carlos Ghosn, et le président du directoire de PSA (PA:PEUP), Carlos Tavares, le 21 mai.
A eux deux, les constructeurs automobiles représentent les deux tiers du carnet de commandes de l'entreprise.
A la suite à cet échange, PSA a décidé d'augmenter ses commandes de 10 à 12 millions d'euros, et Renault s'est engagé à les doubler pour les porter à 10 millions d'euros.
Les salariés de GM&S ont toutefois appris cette semaine que les commandes additionnelles promises par les constructeurs s'étaleraient sur l'année 2018 et non sur l'année 2017 comme ils le pensaient.
Le travail a repris dans l'usine depuis le 29 mai dernier. Les employés ont dû "déminer" le site qu'ils avaient piégé par des bonbonnes de gaz et des bidons d'essence, selon leur avocat.
Le mobilisations ne sont pas terminées. Les salariés ont prévu de manifester devant la préfecture de Limoges vendredi pour solliciter un entretien avec le président qui sera en déplacement dans la région.
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse) OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20170608T143245+0000