SHANGHAI (Reuters) - Les groupes de restauration rapide McDonald's et Yum Brands, maison mère de KFC, ont présenté lundi leurs excuses aux consommateurs chinois et assuré qu'ils allaient cesser leur collaboration avec un fournisseur de viande à Shanghai soupçonné d'avoir utilisé des produits périmés.
Les autorités chinoises ont fermé la filiale chinoise d'un fournisseur basé aux Etats-Unis, OSI Group, et saisi des produits à base de viande, selon un communiqué publié lundi par l'autorité sanitaire municipale de Shanghai. Les produits d'OSI concernés sont destinés à des clients comme KFC, la chaîne Pizza Hut et McDonald's.
L'affaire a éclaté après la diffusion par la télévision locale d'un reportage dans lequel on voit des employés ramasser de la viande à même le sol et mixer de la viande avariée avec de la viande fraîche.
Un représentant d'OSI a déclaré que le groupe coopérait avec les autorités locales, sans souhaiter faire plus de commentaire. OSI, qui compte plus de 50 usines de production dans le monde et dont le chiffre d'affaires dépassait les cinq milliards de dollars en 2012, fournit McDonald's en Chine depuis 1992 et Yum depuis 2008, selon son site internet.
L'incident est pris au sérieux par les deux groupes, déjà affectés par un scandale sanitaire en Chine en 2012, qui avait fait plonger les bénéfices de Yum début 2013.
McDonald's et Yum sont les deux premières chaînes de "fast food" en Chine en termes de ventes, selon les données du cabinet Euromonitor.
Les deux groupes ont assuré qu'ils avaient cessé d'utiliser les produits fournis par Shanghai Husi Food, la filiale locale d'OSI, et menaient chacun une enquête interne, selon des communiqués publiés lundi sur leurs comptes du site de microblogging chinois Weibo.
"Je pense que ça va être compliqué pour les deux groupes, et surtout pour Yum", estime Benjamin Cavender, analyste de China Market Research Group à Shanghai.
"Je ne sais pas si c'est quelque chose qui peut être réparé facilement avec des excuses, parce qu'à ce stade les gens n'accordent pas beaucoup de confiance aux systèmes en place", a-t-il ajouté.
"Yum vient de commencer à rétablir sa crédibilité et a publié des ventes correctes pour le deuxième trimestre. Je pense que ça va les faire replonger".
(Adam Jourdan avec Engen Tham et la rédaction de Shanghai, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Véronique Tison)