par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - La Bourse de Paris et celle de Francfort sont attendues en baisse modérée mardi à l'ouverture au lendemain du ton plus restrictif adopté par le président de la Réserve fédérale (Fed) tandis que le Footsie 100 à Londres pourrait à nouveau profiter de la hausse des valeurs pétrolières avec le renchérissement des cours du brut.
Les contrats à terme suggèrent une ouverture en baisse de 0,2% pour le CAC 40 parisien, de 0,08% pour le Dax à Francfort et en hausse de 0,08% pour le FTSE à Londres.
S'exprimant devant la National Association of Business Economics (NABE), le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré que des hausses de taux plus importantes que d'habitude pourraient être mises en place par l'institution si nécessaire pour contrer une accélération durable de l'inflation.
Ces déclarations, prononcées lundi au moment de la clôture européenne, pourraient alimenter le climat d'incertitude lié à la conjoncture économique et à l'offensive de la Russie en Ukraine.
L'absence d'avancée dans les négociations de paix entre les deux pays et l'éventualité de nouvelles sanctions occidentales contre le secteur énergétique russe font craindre une envolée de l'inflation et un net ralentissement de la reprise économique, voire une récession en Europe estime Clifford Bennett, chef économiste chez ACY Securities.
"L'Europe entrera probablement en récession et, comme les prix de l'énergie et des denrées alimentaires restent élevés, les plus pauvres seront touchés de manière disproportionnée. Une hausse des taux d'intérêt n'aura aucun impact sur cette vague inflationniste due à la guerre", a-t-il dit.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse lundi, ses principaux indices ayant prolongé durant la séance leur déclin à la suite des commentaires du président de la Réserve fédérale. [.NFR]
L'indice Dow Jones a cédé 0,58% à 34.552,99 points, le S&P-500 a perdu 0,04% à 4.461,18 points et le Nasdaq Composite a reculé de 0,40% à 13.838,46 points.
Côté valeurs, Boeing (NYSE:BA) a reculé de 3,6% après que l'un de ses appareils 737-800, exploité par China Eastern Airlines, s'est écrasé dans le sud de la Chine, tuant semble-t-il l'ensemble des personnes à son bord.
Les contrats à terme laissent entrevoir une séance en léger repli.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a pris 1,48%, portée par la progression du secteur de l'énergie et des valeurs financières grâce respectivement à la hausse des cours pétroliers et à celle des rendements obligataires.
En Chine, l'indice CSI300 des grandes capitalisations a cédé 0,08% tandis que le Hang Seng de Hong Kong s'octroie 2,22%, soutenu par Alibaba (NYSE:BABA) (+9,79%) qui a porté son programme de rachat d'actions à 25 milliards de dollars, un montant record pour le géant du commerce en ligne.
CHANGES
Le dollar s'apprécie dans le sillage des commentaires de Jerome Powell qui ont ouvert la porte à une politique monétaire plus agressive de la part de la banque centrale américaine.
Le billet vert gagne 0,46% face à un panier de grandes devises et 0,82% contre le yen, qui a touché un creux de six ans à 120,46 pour un dollar.
"L'accentuation de la divergence des politiques monétaires entre la Fed et la Banque du Japon (BoJ) amplifie la sous-évaluation du yen par rapport au dollar", a déclaré Lee Hardman, analyste chez MUFG.
L'euro cède 0,42% à 1,0968 dollar.
TAUX
A l'image du dollar, les rendements obligataires américains sont en hausse, celui à dix ans ayant atteint son plus haut niveau depuis mai 2019, à 2,3460% avant de se stabiliser à 2,3224%.
Goldman Sachs (NYSE:GS) s'attend à ce que la Fed relève ses taux d'intérêt de 50 points de base lors de ses réunions de mai et de juin à la suite des déclarations de Jerome Powell.
En Europe, le rendement du Bund à dix ans gagne trois points de base à 0,477% dans les premiers échanges.
PÉTROLE
Le pétrole est en hausse alors les pays membres de l'Union européenne apparaissent divisés sur la mise en place de sanctions contre le pétrole russe.
"L'embargo proposé est encore loin de se concrétiser car un nombre important de pays de l'UE s'y opposent. Néanmoins, le fait qu'ils en parlent constitue un changement significatif", ont écrit les analystes de Commonwealth Bank of Australia dans une note.
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 2,03% à 114,4 dollars le baril et le Brent est en hausse de 2,47%, à 118,48 dollars.
AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU 22 MARS
(édité par Nicolas Delame)