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La CGT et les sous-traitants d'Airbus font front commun

Publié le 17/10/2018 12:16
© Reuters. LA CGT ET LES SOUS-TRAITANTS D'AIRBUS FONT FRONT COMMUN

par Johanna Decorse

TOULOUSE (Reuters) - Le syndicat CGT d'Airbus (PA:AIR) et de plusieurs sociétés sous-traitantes du secteur aéronautique ont créé "une plate-forme revendicative commune" pour obtenir de l'avionneur européen des garanties dans sa gestion de la chaîne d'approvisionnement.

Cette plate-forme a été officiellement lancée mercredi à l'occasion d'un colloque organisé à Toulouse par la Coordination CGT de l'aéronautique Midi-Pyrénées et serait selon ses initiateurs "une première en France".

"La politique d'achat d'Airbus a des conséquences concrètes sur ses sous-traitants en matière de baisse de salaires, de suppression d'effectifs, de pression sur les salariés et de délocalisation", explique à Reuters Xavier Petrachi, délégué syndical CGT chez Airbus.

"Airbus a pourtant un devoir de vigilance sur le plan social et environnemental dans son périmètre mais aussi, en tant que donneur d'ordre, au niveau de ses sous-traitants", ajoute-t-il.

Le syndicat s'appuie sur la loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre.

Celle-ci impose aux structures françaises de plus de 5.000 salariés en France, ou 10.000 dans le monde en incluant leurs filiales, d'établir et de mettre en œuvre un plan de vigilance pour prévenir les risques sociaux et environnementaux liés à leurs opérations et à celles de leur partenaires commerciaux.

La CGT, qui plaide pour une relation de "co-traitance" avec Airbus, demande comme le prévoit la loi, à être "partie prenante" dans l'élaboration de son prochain plan de vigilance.

PROTECTION DES SALARIES

"Le plan de vigilance 2018 a été élaboré sans les représentants du personnel. Il contient beaucoup de 'greenwashing' lié à la Fondation Airbus mais aucune action concrète vis-à-vis de la protection des salariés et du personnel de la supply-chain", précise Xavier Petrachi.

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Au sein de plusieurs sociétés sous-traitantes d'Airbus, la CGT dénonce la politique de baisse des coûts de l'avionneur que les sous-traitants répercutent selon elle sur leurs salariés pour "conserver le marché ou satisfaire leurs marges".

Chez le groupe de conseil en technologies Altran (PA:ALTT), le syndicat vise notamment les contrats commerciaux encadrant la mise à disposition d'ingénieurs dans les sites Airbus qui, d'après lui, "travaillent davantage" que le cadre fixé.

La CGT est à l'origine de plusieurs actions en justice de salariés d'Altran qui ont notamment obtenu en janvier 2018 la condamnation du groupe d'ingénierie au versement de 10 millions d'euros pour non-paiement d'heures supplémentaires.

"Les sociétés d'ingénierie sont comme des sociétés d'intérim. Elles sont là pour absorber les pics de charge d'Airbus qui, au lieu de recruter, fait de l'achat de prestations, toujours à la baisse. Du coup, la politique salariale d'Altran, qui réalise 80% de son chiffre d'affaires avec Airbus, est totalement assujetie à ce donneur d'ordre", explique Jean-Pierre Caparros, délégué syndical chez Altran.

Au printemps, à l'appel de la CGT, des salariés de Sogeti High Tech, filiale à 100% du groupe de services informatiques Capgemini (PA:CAPP), ont débrayé et manifesté devant des sites Airbus pour renvoyer l'avionneur à "ses responsabilités".

OUTILS DE MESURE

"L'objectif de cette plate-forme revendicative est notamment d'obtenir des outils de mesure et de contrôle sur les conditions et le temps de travail. Aujourd'hui, il n'existe pas de système de comptabilisation des heures supplémentaires sauf lorsqu'elles ne sont demandées par les managers en cas de situation critique", dit Robert Amade, délégué CGT chez Sogeti High Tech.

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"Sogeti facture à la journée auprès d'Airbus sur la base de 35 heures mais très souvent la mission ou le projet ne correspondent pas au contrat négocié pour les exécuter. Les ingénieurs travaillent beaucoup plus mais n'osent rien réclamer", affirme le syndicaliste pour qui "la politique d'achat d'Airbus accentue la logique de financiarisation des sous-traitants".

Pour la CGT, malgré la bonne santé du secteur aéronautique, des carnets de commandes pleins, les salariés sont totalement "oubliés" et soumis à des "objectifs inatteignables". Elle estime à 1% par an en moyenne seulement l'augmentation de la masse salariale chez les sous-traitants d'Airbus.

La direction de Capgemini affirme que sa politique de ressources humaines est menée au plan national "sans différence de traitement selon les clients" et assure travailler en faveur d'un "dialogue social nourri et le plus constructif possible".

Airbus n'a pas répondu à plusieurs sollicitations de Reuters lui demandant sa réaction.

(Edité par Yves Clarisse)

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