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H&M enquête sur des accusations de violations des droits des travailleurs en Birmanie

Publié le 16/08/2023 12:43
© Reuters. Des piétons et des acheteurs passent devant une succursale du détaillant de mode H&M dans le centre de Stockholm, en Suède. /Photo prise le 17 juillet 2023/REUTERS/Tom Little/
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par Helen Reid

LONDRES (Reuters) - H&M (ST:HMb) enquête sur 20 cas présumés de violations des droits des travailleurs dans des usines textiles en Birmanie, a déclaré le groupe à Reuters, quelques semaines après que son compétiteur Inditex (BME:ITX), propriétaire de Zara, a annoncé l'arrêt progressif de son approvisionnement dans le pays asiatique.

Un groupe de défense des droits de l'homme basé en Grande-Bretagne a recensé 156 cas de violations des droits des travailleurs dans des usines textiles de Birmanie entre février 2022 et février 2023, contre 56 l'année précédente, indiquant une détérioration depuis le coup d'État militaire de février 2021.

Les accusations les plus fréquentes sont la baisse et le vol de salaires, suivies par des licenciements abusifs, un rythme de travail inhumain et des heures supplémentaires forcées, selon un rapport du Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l'homme (BHRRC), consulté par Reuters, qui devrait être publié mercredi.

"Tous les cas signalés dans le rapport du BHRRC font l'objet d'un suivi et, le cas échéant, de mesures correctives par l'intermédiaire de notre équipe locale sur le terrain et en étroite collaboration avec les parties concernées", a déclaré H&M dans un communiqué.

"Nous sommes profondément préoccupés par les développements récents en Birmanie, et nous observons une hausse des défis pour mener nos opérations conformément à nos normes et exigences", a déclaré le géant suédois du prêt-à-porter.

Le BHRRC recense les accusations de violations des droits des travailleurs dans les usines textiles depuis que la junte militaire a pris le pouvoir en Birmanie, plongeant le pays dans une crise politique et humanitaire. La base de données comprend des cas de violations dans 124 usines distinctes.

Les cas de violations présumées ont été renseignés par des sources telles que des dirigeants syndicaux, des médias internationaux et des médias locaux comme Myanmar Labour News, a indiqué le BHRRC.

L'organisation non-gouvernementale s'efforce par ailleurs de vérifier les rapports en s'adressant aux marques et en interrogeant les travailleurs. Reuters n'a pas effectué de vérification indépendante des conclusions du rapport.

Selon le rapport, 21 cas de violations présumées sont liés à des fournisseurs d'Inditex sur une période de deux ans, et 20 à des fournisseurs de H&M. Inditex a refusé de commenter le rapport.

Un porte-parole du gouvernement militaire de la Birmanie n'a pas répondu à une demande de commentaire sur le sujet. L'association des fabricants de vêtements de Birmanie n'a pas répondu à une demande de commentaire.

FABRIQUÉ EN BIRMANIE

Le groupe espagnol Inditex est la dernière marque en date à avoir annoncé qu'elle couperait ses liens avec ses fournisseurs en Birmanie, dans le sillage de Primark et Marks & Spencer (LON:MKS) l'année dernière, s'inscrivant dans une tendance qui, selon certains, pourrait en réalité détériorer la situation des travailleurs birmans de l'industrie textile.

Primark, qui a qualifié la décision de cesser de s'approvisionner en Birmanie de "très difficile", s'attend à ce que ses dernières commandes auprès de ses fournisseurs soient expédiées avant la fin de l'année, mais elle a également renforcé sa présence sur le terrain.

"Alors que nous travaillons à notre sortie, nous avons doublé la taille de notre équipe de commerce éthique sur le terrain, ce qui nous permet de visiter plus régulièrement les usines avec lesquelles nous travaillons encore et nous donne une plus grande visibilité", a déclaré Primark dans un courriel mercredi.

D'autres marques qui continuent à s'approvisionner en Birmanie ont également renforcé la surveillance de leurs fournisseurs par l'intermédiaire de bureaux locaux dans le pays, ce qui leur permet d'effectuer leurs propres inspections au lieu de s'en remettre à des audits externes.

L'entreprise de mode danoise Bestseller a augmenté ses effectifs de trois à onze sur le terrain depuis le coup d'État, a constaté le BHRRC dans une enquête menée auprès des marques. Bestseller n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.

H&M et Bestseller font partie des 18 marques qui participent au projet MADE, financé par l'Union européenne, visant à améliorer les conditions de travail dans les usines textiles en Birmanie.

L'Union européenne estime que les entreprises de prêt-à-porter devraient continuer à s'approvisionner en Birmanie, où le textile est un secteur clé de l'emploi, avec plus de 500 usines produisant des vêtements et des chaussures pour de grandes marques.

"En s'engageant, en tant qu'entreprise, dans des discussions avec les groupes locaux de défense des droits des travailleurs et les syndicats sur les salaires et les conditions de travail, on peut exercer une influence", a déclaré Karina Ufert, directrice générale de la Chambre de commerce européenne en Birmanie.

"En quittant le pays, il est difficile de voir comment on peut avoir une influence sur les conditions locales."

© Reuters. Des piétons et des acheteurs passent devant une succursale du détaillant de mode H&M dans le centre de Stockholm, en Suède. /Photo prise le 17 juillet 2023/REUTERS/Tom Little/

Vicky Bowman, ancienne ambassadrice britannique en Birmanie et directrice du Myanmar Centre for Responsible Business, a déclaré que les marques internationales qui subissent des pressions pour cesser de s'approvisionner en Birmanie sont également les plus susceptibles de fournir des emplois stables et de prendre des mesures supplémentaires pour se prémunir contre les violations des droits des travailleurs.

"Si elles s'en vont, soit les emplois disparaissent complètement, soit les usines se démènent pour recevoir des commandes d'acheteurs peu scrupuleux qui ne se soucient que de la main-d'œuvre bon marché et ne se préoccupent pas des conditions de travail dans les usines", a déclaré Vicky Bowman à Reuters.

(Reportage Helen Reid, avec la contribution de Thu Thu Aung, version française Stéphanie Hamel, édité par Kate Entringer)

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