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Fibre: le gendarme des télécoms veut relancer la concurrence

Publié le 11/01/2017 18:00
Mis à jour le 11/01/2017 18:15
L'opérateur historique Orange est largement dominant sur le marché français de la fibre optique. (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)
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L'opérateur historique Orange est largement dominant sur le marché français de la fibre optique. (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

Avec l'annonce lundi de mesures visant Orange, l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) semble déterminée à rééquilibrer le marché de la fibre en zone dense, sur lequel l'opérateur historique a pris une avance immense.

"L'Arcep avait parlé d'une évolution du cadre réglementaire, mais ce qui s'annonce paraît plus agressif vis-à-vis d'Orange que ce qui a été anticipé, sans être pour autant révolutionnaire", a expliqué à l'AFP Thomas Coudry, analyste télécoms chez Brian, Garnier & Co.

L'Arcep a annoncé lundi une série de mesures visant à durcir la régulation dans le marché de la fibre jusqu'au domicile pour encourager la concurrence dans un secteur où l'opérateur historique est largement dominant.

Orange pourrait devoir vendre à ses concurrents ses capacités en fibre non utilisées, en amont de la connexion aux immeubles, ou être obligé de leur donner accès à ces immeubles "sans barrière de prix à l'entrée", via les infrastructures présentes, notamment les colonnes montantes, qu'il a pu y installer.

La réaction de l'opérateur historique ne s'est pas fait attendre, rappelant les efforts réalisés ces dernières années.

"Nous avons commencé à investir dans la fibre il y a cinq ans et nous n'avons pas dévié depuis. Nous étions tous sur la même ligne de départ, mais chacun a couru à une vitesse différente", a ainsi déclaré à l'AFP Pierre Louette, directeur général délégué de l'opérateur. "Nous ne sommes pas comptables des décisions prises par nos concurrents".

Or, souligne un fin connaisseur des télécoms français ayant requis l'anonymat, "Orange a moins dépensé que les opérateurs alternatifs réunis" ( Bouygues (PA:BOUY), SFR (PA:SFRGR) et Free) mais se retrouve avec 75% de part de marché en valeur.

Pour le directeur général délégué adjoint de Bouygues Telecom, Didier Casas, interrogé par l'AFP, "la vivacité de la réaction d'Orange montre que le régulateur le fait sortir de sa zone de confort, ça s'appelle simplement la concurrence".

"C'est une intervention nécessaire et légitime de la part du régulateur, sur des éléments factuels et ça va dans le bon sens pour l'investissement", a déclaré pour sa part à l'AFP Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad, la maison mère de Free.

- "Coup de pression" -

D'autant que, comme le rappelle M. Lombardini, Orange s'est réservé l'usage des infrastructures existantes jusqu'en 2009 pendant que ses concurrents devaient ouvrir des tranchées dans les rues, "ce qui explique largement son avance".

Si, de l'avis de nombre de spécialistes, le déséquilibre est aujourd'hui réel, il n'est cependant pas uniquement lié aux entraves éventuelles posées par Orange.

Tous soulignent en effet que les évolutions suivies par les différents opérateurs, et les changements de stratégie en cours de route, n'avaient pas toujours été anticipées par l'Arcep qui se retrouve désormais face à une situation inattendue de position dominante de l'opérateur historique.

"Ce qui n'a pas été prévu, c'est le changement d'actionnaire chez SFR, qui a connu un ralentissement des investissements, ou l'évolution de la stratégie de Free qui, en devenant opérateur mobile en 2012, doit déployer son réseau et se concentre donc moins sur la fibre", détaille ainsi Omar Bouhali, "Principal" à Analysys Mason.

Reste que les annonces envisagées par le régulateur, sans être négligeables, ne sont pas non plus de nature à bouleverser totalement la situation.

"C'est un coup de pression mis sur Orange, qui ne les arrange pas, certes, mais ce n'est pas pour autant un tremblement de terre pour l'opérateur", assure ainsi M. Coudry.

D'autant que le marché de la fibre, s'il progresse rapidement, reste encore peu important en France, du fait d'une migration qui ne se fait pas encore largement: moins de deux millions de clients pour près de 7 millions de foyers raccordables.

"Il n'y a pas de retard de l'internet en France, il y a une pénétration du très haut débit qui reste basse là où il est disponible car il n'offre pas une différence d'expérience notable aux usagers, sauf en cas de consommation de vidéo", rappelle ainsi Julien Miniconi, analyste télécoms au cabinet Wavestone.

Une pénétration que le régulateur voudrait donc améliorer en s'assurant qu'Orange ne bloque pas des accès à ses concurrents.

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