Après le vote des militants du SPD ce weekend une sortie de la coalition au gouvernement devient une possibilité. Christine Lagarde doit parler devant le Parlement Européen cet après-midi : à suivre car elle pourrait donner des indications sur la revue de stratégie de la BCE et sur la façon d’inclure une composante climatique dans la politique de la BCE. Les données économiques sont plutôt encourageantes.
Point de marché : quand le marché devient vraiment fou Ça y est c’est fait, il existe maintenant des obligations perpétuelles à taux zéro. Dernier avatar d’un monde de taux négatifs, ce produit est une abomination totale !
- Une obligation perpétuelle est une obligation qui paye un coupon régulièrement mais qui ne rembourse pas le principal. Le Royaume-Uni par exemple avait émis des obligations perpétuelles pour financer la dette de guerre ; par exemple une émission de février 1946 avec un coupon de 3,00%. Obligation qui a été rachetée et donc retirée de la cote en août 2015.
- Un taux zéro veut dire que les frais financiers sont nuls.
Comment en est-on arrivé là ? L’heureux élu est la banque néerlandaise ING (AS:INGA). Cf. la fiche Bloomberg de cette obligation ci-dessous. ING a émis une obligation perpétuelle, Cf. la ligne « Maturity », en mai 2004, Cf. la ligne « Pricing date », avec un taux d’intérêt flottant, Cf. la ligne « Type ». Ledit taux d’intérêt est défini comme le taux souverain des Pays-Bas plus 10 points de base, Cf. la ligne « Formula ». Lesdits taux des Pays-Bas sont passés allégrement en dessous de zéro cet été, et donc la formule a donné un taux sur l’obligation ING de zéro, Cf. la ligne « Coupon » (pour des raisons juridiques un peu compliquées et très obscures, le taux ne pouvait pas complétement suivre la formule et aller en négatif).
Bref, ING se retrouve avec une dette qui ne lui coute absolument rien. Nous vivons une époque formidable !
La coalition allemande en danger ? Les militants du SPD, les sociaux-démocrates allemands, ont élu à la tête du parti le ticket Saskia Esken / Norbert Walter-Borjans avec 53 % des voix, le ticket d’Olaf Scholz ministre des finances et vice-chancelier a donc perdu. L’enjeu de ce scrutin était aussi le futur de la coalition allemande, si Scholz ne remettait pas en cause l’alliance avec la CDU de Merkel, Walter-Borjans veut la renégocier l’accord gouvernemental ou sortir de la coalition. Le paradoxe est que la CDU a souvent conduit une politique de centra gauche (réfugiés, mariage homosexuel, salaire minimum, transition énergétique, etc…) mais qu’il lui sera très difficile d’accepter certaines demandes du SPD trop marquées idéologiquement.
Prochains pas : Esken et Walter-Borjans seront officiellement investis lors du congrès du parti le week-end prochain, entre le 6 et le 8 décembre. Les militants devront aussi voter sur le bilan du gouvernement sur un maintien dans la coalition au pouvoir. Au vu du résultat de ce weekend il existe donc un risque indéniable que le SPD sorte de la coalition.