par John Irish et Parisa Hafezi
NEW YORK (Reuters) - Le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, qui coordonne les négociations destinées à raviver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, a déclaré à des journalistes qu'il ne s'attendait pas à ce que les discussions avancent lors de l'Assemblée générale des Nations unies.
"Une proposition faite par les coordinateurs (de l'UE) est sur la table, et elle y restera. Je ne vois pas de meilleure solution, et elle ne deviendra pas caduque", a-t-il expliqué.
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avait estimé plus tôt lundi que la "fenêtre d'opportunité" dans les négociations sur la relance de l'accord était "près de se refermer" et qu'il appartenait à Téhéran de prendre une décision.
"Il n'y aura pas de meilleure offre sur la table pour l'Iran, il lui appartient de prendre une décision", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies.
Le négociateur russe Mikhaïl Oulianov a réagi aux propos de Josep Borrell, estimant que ces déclarations montraient que les négociations étaient dans l'impasse.
"Blâmer l'Iran n'est pas juste. Les négociations dépendent trop de l'agenda politique d'un autre participant", a-t-il estimé, faisant référence aux élections de mi-mandat américaines qui se dérouleront en novembre.
Dans une interview diffusée dimanche par CBS (NYSE:CBS_old), le président iranien Ebrahim Raïssi a déclaré que l'Iran était prêt à s'engager sérieusement dans une relance de l'accord de 2015 s'il obtenait la garantie qu'aucun futur président américain ne s'en retirerait.
Les Etats-Unis ont dit pouvoir fournir certaines garanties pour une durée de deux ans et demi, ont indiqué des diplomates, ajoutant qu'ils ne pouvaient toutefois pas s'engager au-delà de cette période.
Une source proche du programme nucléaire iranien a expliqué que Téhéran n'avait que peu d'intérêt à raviver l'accord pour deux ans seulement.
"Notre programme nucléaire avance chaque jour et le temps joue en notre faveur. Laissons-les s'inquiéter", a-t-elle déclaré.
(version française Camille Raynaud)