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Frappes sans précédent d'Israël contre Gaza, huit Français tués par le Hamas

Publié le 10/10/2023 19:31
Mis à jour le 10/10/2023 19:35
© Reuters. Une femme réagit alors que les Palestiniens assistent aux funérailles de Zakaria Abu Maamar à Khan Younis, dans le sud de Gaza. /Photo prise le 10 octobre 2023/REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa
AIRF
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par Dan Williams, Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell

JERUSALEM/GAZA (Reuters) - Israël pilonnait mardi la bande de Gaza, procédant à des frappes aériennes d'une intensité sans précédent dans son conflit de 75 ans avec les Palestiniens, détruisant des quartiers entiers de l'enclave en dépit de la menace du Hamas d'exécuter un otage pour chaque frappe sans préavis contre des habitations.

L'Etat hébreu a promis une "vengeance terrible" après l'attaque du Hamas lors de laquelle, selon un communiqué mardi de l'ambassade israélienne aux Etats-Unis, plus de 1.000 personnes ont été tuées - un bilan sans précédent pour une attaque islamiste dans l'ère moderne, à l'exception des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Pour sa part, le ministère de la Santé de Gaza a fait état dans la journée d'un bilan de 830 morts et 4.250 blessés dans les frappes menées par Israël depuis samedi et qui s'intensifiaient mardi soir.

Huit ressortissants français ont été tués dans l'attaque du Hamas et 20 autres sont portés disparus, selon la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, citée par BFM TV, alors que les combattants du Hamas ont enlevé des dizaines de personnes dont des citoyens étrangers.

Un "vol spécial" d'Air France (EPA:AIRF) sera affrété jeudi pour rapatrier des ressortissants français d'Israël, a-t-elle ajouté. La Première ministre, Elisabeth Borne, a dit par ailleurs que le gouvernement était en contact avec la compagnie aérienne afin que les vols vers Israël, suspendus depuis samedi, puissent reprendre au plus vite.

En déplacement à Hambourg, le président français Emmanuel Macron a dénoncé plus tôt, lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le "chantage insupportable" du Hamas sur les otages.

Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne devait se tenir ce mardi pour tenter de trouver un consensus sur la question de l'aide aux Palestiniens. La France, notamment, a exprimé son opposition au gel annoncé lundi par Bruxelles.

"ILS FRAPPENT PARTOUT"

Le long de la barrière entourant Gaza, les soldats israéliens ont ramassé les derniers cadavres qui gisaient au sol, quatre jours après l'incursion de combattants du Hamas dans plusieurs villes israéliennes pour ce qui marque l'attaque la plus sanglante dans l'histoire du pays.

En grande majorité, les victimes de l'attaque du Hamas étaient des civils, abattus dans leurs logements, dans la rue et dans un festival de musique en plein air. Des dizaines de personnes ont aussi été emmenées en otages à Gaza.

Israël a lancé depuis lors un siège total de Gaza, territoire densément peuplé, avec quelque 2,3 millions d'habitants, et a fait appel à des centaines de milliers de réservistes de l'armée.

D'après les Nations unies, plus de 180.000 Gazaouis sont sans-abri depuis que l'Etat hébreu a lancé ses représailles. Beaucoup de ces personnes ont dû se réfugier dans des écoles ou dans la rue.

A la morgue de l'hôpital Khan Younès, à Gaza, les cadavres s'amassaient à même le sol. Les médecins appelaient les proches pour leur demander de venir récupérer les corps rapidement, citant l'absence de place.

Un bâtiment municipal qui servait d'abri d'urgence a été pris pour cible. Les rescapés ont rapporté que de nombreuses personnes ont été tuées.

"Aucun lieu n'est sûr à Gaza, ils frappent partout", a déclaré Ala Abou Taïr, 35 ans, qui voulait se réfugier dans le bâtiment avec sa famille après avoir quitté une zone frontalière avec Israël.

Radwan Abou al Kass, instructeur de boxe et père de trois enfants, a dit avoir été l'un des derniers à évacuer l'immeuble de cinq étages dans le quartier d'Al Rimal, alors qu'une attaque était en cours. Une frappe encore plus puissante a détruit le bâtiment après qu'il en soit sorti, a-t-il raconté.

"Le quartier tout entier a tout simplement été effacé", a-t-il déclaré.

"CAUCHEMAR"

Deux représentants du bureau politique du Hamas, Jawad Abou Shammala et Zakaria Abou Maamar, ont été tués dans une frappe aérienne contre Khan Younès, dans le sud de Gaza, a déclaré un représentant du groupe palestinien. L'armée israélienne a revendiqué les avoir ciblés dans une frappe au cours de la nuit.

Il s'agit des premiers membres de haut rang du Hamas tués par l'Etat hébreu depuis le début de son offensive contre l'enclave palestinienne, accusant Jawad Abou Shammala d'avoir orchestré des opérations contre des civils israéliens.

Trois journalistes de Gaza ont été tués alors qu'ils effectuaient un reportage devant un bâtiment, portant à six le nombre de journalistes tués depuis samedi.

Selon le ministère palestinien des Affaires étrangères, les frappes israéliennes menées au cours des derniers jours ont détruit plus de 22.600 unités résidentielles et dix centres de santé, endommageant aussi 48 écoles.

Le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, Volker Turk, qui a condamné les attaques du Hamas, a rapporté que des civils ont été blessés dans des frappes israéliennes contre des tours, des écoles et des bâtiments onusiens.

Il a rappelé l'obligation fixée par le droit humanitaire international d'épargner les civils.

En Israël, aucun décompte complet officiel des victimes et des portés disparus n'est toujours disponible.

A Be'eri, ville du sud du pays où plus de 100 cadavres ont été retrouvés, des volontaires portant des gilets jaunes et des masques devant leur bouche ont transporté les cadavres hors des habitations.

"Ce que je souhaite le plus, c'est de me réveiller de ce cauchemar", a déclaré Elad Hakim, rescapé du festival de musique en plein air où le Hamas a tué 260 personnes.

Au milieu des ruines des maisons incendiées et véhicules brûlés du kibboutz de Kfar Aza, à proximité de la bande de Gaza, jonchaient les cadavres d'habitants israéliens et de combattants du Hamas. Les soldats israéliens allaient de maison en maison pour extraire les corps. Une odeur nauséabonde était toujours très présente dans l'air.

Accompagnant des journalistes sur les lieux, un général de l'armée israélienne a dénoncé un "massacre".

"Vous voyez les bébés, les mères, les pères, dans leur chambre à coucher (...) Ce n'est pas une guerre, ce n'est pas un champ de bataille. C'est un massacre", a dit Itai Veruv.

MENACE

Les troupes israéliennes continuaient de sécuriser la zone entourant le kibboutz, alors que retentissaient au loin des tirs et des explosions. Des sirènes d'alerte prévenaient du lancement de roquettes, qui ont été interceptées.

Pris totalement par surprise par l'attaque du Hamas, samedi, Israël pourrait désormais décider de lancer une offensive au sol dans Gaza, enclave qu'il a quittée en 2005 après 38 années d'occupation puis placée sous blocus depuis que le Hamas y a pris le pouvoir lors d'un scrutin en 2007.

Le siège de Gaza débuté lundi va empêcher toute arrivée de denrée alimentaire et de carburant, a annoncé Tsahal, qui a eu besoin de plus de deux jours pour réparer le mur frontalier présenté comme impénétrable.

Alors que des otages israéliens sont cachés dans Gaza, les dirigeants de l'Etat hébreu doivent décider de l'ampleur de leurs représailles contre l'enclave palestinienne.

Un porte-parole du Hamas a prévenu lundi qu'un otage israélien serait exécuté pour chaque frappe israélienne menée sans préavis contre une habitation civile, et que chaque exécution serait filmée en direct.

Ce nouveau conflit jette une ombre sur les efforts diplomatiques pour normaliser les relations entre Israël et l'Arabie saoudite, plus grande puissance économique du Golfe, et fait planer la menace d'un embrasement dans la région.

Israël a déclaré mardi avoir répondu par des tirs à des roquettes lancées depuis le sud du Liban, une troisième journée consécutive de violence à la frontière entre les deux pays.

© Reuters. Une femme réagit alors que les Palestiniens assistent aux funérailles de Zakaria Abu Maamar à Khan Younis, dans le sud de Gaza. /Photo prise le 10 octobre 2023/REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa

Deux sources sécuritaires égyptiennes ont indiqué à Reuters que l'Egypte tentait d'empêcher un exode massif de la bande de Gaza vers la péninsule du Sinaï. Le poste-frontière de Rafah a de nouveau été la cible mardi de frappes israéliennes.

Les pays occidentaux ont exprimé leur soutien à Israël, tandis que l'Iran, soutien du Hamas, a salué les attaques en Israël tout en niant tout rôle direct. Des manifestations de soutien aux Palestiniens ont eu lieu dans des villes arabes.

(Reportage Dan Williams, Emily Rose, Henriette Chacar et Ari Rabinovitch à Jérusalem, Nidal al-Mughrabi à Gaza et Maayan Lubell à Kfar Aza; version française Jean Terzian)

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