Par Peter Nurse
Investing.com -- AMC Entertainment continue d'afficher des gains boursiers stupéfiants. Cependant, le pétrole brut et Wall Street ont mis en pause leurs récentes séries positives avant un déluge de données, avec en tête les chiffres des demandes d'allocations chômage aux États-Unis. Pendant ce temps, le marché de la voiture électrique a reçu le soutien d'une célébrité. Voici ce qui fait bouger les marchés ce jeudi 3 juin.
1. En avant et en haut pour AMC Entertainment
Rien ne semble pouvoir arrêter AMC Entertainment (NYSE:AMC). L'action de la chaîne de cinémas, nouvelle coqueluche de la communauté Reddit, est de nouveau en hausse jeudi en préouverture, après avoir doublé de valeur au cours de la séance de mercredi et avoir bondi de plus de 400 % au cours des deux dernières semaines seulement.
Sa capitalisation boursière a grimpé à 33 milliards de dollars au cours de cette période, dépassant ainsi les autres valeurs dites "mèmes" - pas mal pour une société qui était au bord de la faillite au début de l'année.
Cependant, distribuer des friandises comme du pop-corn et des projections spéciales n'a rien changé à la réalité économique de l'entreprise.
La pandémie a fait exploser son niveau de dette à long terme, qui est passé de moins de 2 milliards de dollars en 2016 à 5,4 milliards de dollars au cours des trois premiers mois de cette année. Et elle perd toujours de l'argent, les analystes s'attendant à ce qu'elle perde encore 100 millions de dollars au cours des 12 prochains mois.
Bien sûr, les clients peuvent revenir lorsque les États-Unis rouvriront complètement, et sa nouvelle initiative AMC Investor Connect peut aider sur la marge, mais il y a de bonnes raisons de penser que la pandémie a définitivement changé les habitudes de visionnage. Les géants des médias qui dépensent des sommes considérables pour acheter des services de streaming le pensent certainement.
L'ascension fulgurante d'AMC a certainement récompensé les investisseurs qui ont acheté tôt, mais combien de temps cela peut-il durer ?
2. Les actions US en baisse
Les actions américaines devraient ouvrir en légère baisse jeudi, poursuivant ainsi le début discret du nouveau mois, avant un déluge de données économiques importantes.
Vers 13h30, les Futures Dow Jones étaient en baisse de 60 points, ou 0,2%, à un peu plus de 34 500, les Futures S&P 500 étaient en baisse de 0,2% et les Futures Nasdaq 100 ont chuté de 0,2%.
Les principaux indices ont clôturé en légère hausse mercredi - l'indice général S&P 500 n'a progressé que de 0,1 %, l'indice des valeurs vedettes Dow Jones Industrial Average n'a gagné que 25 points et l'indice technologique Nasdaq Composite a ajouté 0,1 % - maintenant la tendance de la semaine avant le rapport crucial sur l'emploi de vendredi.
Ces indices restent proches des records, mais le marché a perdu une grande partie de son élan initial en raison des craintes qu'un rebond économique plus fort que prévu n'entraîne une hausse de l'inflation et donc un resserrement plus rapide que prévu de la politique monétaire.
Des sociétés telles que l'outil de bureautique en ligne DocuSign (NASDAQ:DOCU), l'application de messagerie de groupe Slack Technologies (NYSE:WORK), le fabricant de vêtements de loisirs Lululemon Athletica (NASDAQ:LULU) et le fabricant de puces Broadcom (NASDAQ:AVGO) doivent publier leurs résultats jeudi. Mais l'attention se portera surtout sur les valeurs vedettes, comme AMC Entertainment (voir ci-dessus), Bed Bath & Beyond (NASDAQ:BBBY) et Workhorse (NASDAQ:WKHS), qui continuent de progresser.
3. Déluge de données
L'agenda économique américain est chargé jeudi, fournissant aux investisseurs de nouveaux indices sur le rythme de la reprise dans la plus grande économie du monde, ainsi que des signes d'inflation plus élevée à un moment où les investisseurs s'inquiètent d'un resserrement précoce de la politique monétaire.
La première publication est le chiffre de l'emploi ADP, à 14h15, qui devrait indiquer que l'économie a créé 650 000 emplois dans le secteur privé en mai, soit un léger ralentissement par rapport aux 742 000 emplois créés en avril.
Les données hebdomadaires sur les réclamations initiales du chômage suivent 15 minutes plus tard, les prévisions tablant sur un nombre de 390 000 réclamations pour la semaine se terminant le 28 mai, soit une amélioration par rapport aux 406 000 de la semaine précédente et un nouveau plancher post-pandémique.
Ces chiffres seront étudiés avec attention avant le rapport officiel de vendredi sur l'emploi, en particulier après la publication décevante de 266 000 emplois non agricoles en avril.
"Nous nous attendons à ce que les chiffres de l'emploi soient beaucoup plus solides qu'en avril, la baisse des demandes initiales indiquant une augmentation mensuelle qui pourrait atteindre 1,5 à 2 millions (le consensus actuel prévoit 672 000)", ont déclaré les analystes de Nordea dans une note.
La publication de l'indice PMI non manufacturier ISM de mai est également prévue à 16h00, et devrait montrer un regain de confiance dans le secteur vital des services, mais pourrait également indiquer une pression croissante sur les salaires.
Les nouvelles en provenance d'Europe ont été positives, puisque l'activité commerciale dans la zone euro a bondi en mai, l'assouplissement de certaines restrictions liées au coronavirus ayant redonné vie à l'industrie des services dominante dans le bloc.
En outre, le mois dernier, le secteur britannique des services a enregistré la plus forte hausse d'activité depuis 24 ans, après que les pubs et les restaurants aient été autorisés à recommencer à servir des clients à l'intérieur après des mois de fermeture.
4. Le brut reprend son souffle
Les prix du pétrole brut ont légèrement baissé jeudi, les traders misant sur certains gains, le marché ayant grimpé plus tôt à des niveaux record dans un contexte d'optimisme croissant quant à une forte reprise de la demande en Chine, aux États-Unis et en Europe.
Vers 13h30, le brut américain était en baisse de 0,2% à 68,69 dollars le baril, après avoir grimpé plus tôt à son plus haut niveau depuis octobre 2018. Le Brent était en baisse de 0,2 % à 71,22 $, après avoir clôturé au-dessus de 70 $ pendant deux jours consécutifs pour la première fois en plus de deux ans.
La confiance que la demande va bondir dans la seconde moitié de l'année est en train d'inonder le marché pétrolier, alors que les principales nations consommatrices de pétrole rouvrent complètement leurs portes en maîtrisant la pandémie de Covid-19.
En début de semaine, le ministre saoudien de l'énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a déclaré que la situation de la demande avait montré des signes d'amélioration, à la suite de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres grands producteurs, dont la Russie, un groupe connu sous le nom d'OPEP+. En outre, Fatih Birol, de l'Agence internationale de l'énergie, a déclaré qu'il voyait une reprise robuste de la consommation au cours des six prochains mois.
Ce rééquilibrage, après le fort ralentissement de la demande dû à la pandémie de l'année dernière, sera mené par la résurgence de la demande aux États-Unis, le plus grand consommateur de pétrole au monde, en raison de la consommation de véhicules cet été, ainsi que par l'augmentation des besoins en carburant en Chine, le deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde, et en Europe, et au Royaume-Uni en particulier, alors que la région sort de la période de blocage.
Les données sur l'offre de pétrole brut aux États-Unis, publiées mercredi dernier par l'American Petroleum Institute, ont révélé un prélèvement de 5,360 millions de barils la semaine dernière, soit une augmentation substantielle par rapport au prélèvement de 439 000 barils enregistré la semaine précédente.
Les investisseurs attendent maintenant les données sur l'offre de pétrole brut de la U.S. Energy Information Administration, prévues plus tard dans la journée.
5. Une célébrité soutient la voiture électrique
Le marché de la voiture électrique a reçu le soutien d'une célébrité jeudi, puisqu'il a été annoncé que la star du football David Beckham a pris une participation de 10% dans Lunaz, une société britannique de restauration et d'électrification de voitures.
La valeur de la transaction n'a pas été divulguée, mais Beckham rejoindra les fondateurs de Lunaz et les familles Barclay, Reuben et Dellal en tant qu'actionnaire, a déclaré la société jeudi.
Le secteur électrique fait des percées régulières en Europe, les consommateurs européens achetant pour la première fois plus d'un demi-million de voitures électriques en 2020, malgré la pandémie. Ce chiffre devrait doubler pour atteindre un million de ventes en 2021.
L'Allemagne est de loin le plus grand marché individuel, avec 64 700 ventes au premier trimestre de 2021, tandis que le Royaume-Uni a dépassé la France pour devenir le deuxième marché européen de la voiture électrique au premier trimestre de l'année.
Bien sûr, ces chiffres sont encore éclipsés par les ventes de voitures à carburant traditionnel, mais la tendance est claire et la Norvège est devenue l'année dernière le premier pays au monde où il s'est vendu plus de voitures électriques que de voitures à carburant fossile, grâce à de généreuses subventions.