Par David Wagner
Investing.com – Après avoir été critiqué, compte tenu de son pouvoir de marché, pour son manque de pression sur les conseils d’administration pour une meilleure prise en compte des questions environnementales, le plus grand gestionnaire du monde, BlackRock Inc (NYSE:BLK), semble enfin prendre en considération le changement climatique.
Dans sa lettre annuelle publiée ce mardi, Larry Fink, le CEO de BlackRock a en effet déclaré que « le changement climatique est devenu un facteur déterminant dans les perspectives à long terme des entreprises », soulignant que « la prise de conscience évolue rapidement », et estimant « que nous sommes à la veille d'une refonte fondamentale de la finance. »
"Le changement climatique est presque toujours le principal problème que les clients du monde entier soulèvent avec BlackRock. De l'Europe à l'Australie, de l'Amérique du Sud à la Chine, de la Floride à l'Oregon, les investisseurs se demandent comment ils devraient modifier leurs portefeuilles", a également écrit Fink.
"Et parce que les marchés financiers prennent en compte les risques futurs à l’avance, nous verrons des changements dans l'allocation du capital plus rapidement que nous ne voyons les changements du climat lui-même".
"Dans un avenir proche - et plus tôt que la plupart des prévisions - il y aura une importante réaffectation des capitaux ", a-t-il ajouté.
"Au cours de mes 40 ans de carrière dans le domaine de la finance, j'ai été témoin de plusieurs crises et défis financiers - les pics d'inflation des années 1970 et du début des années 1980, la crise monétaire asiatique de 1997, la bulle Internet et la crise financière mondiale ", a expliqué Fink.
"Même lorsque ces épisodes ont duré de nombreuses années, ils étaient tous, dans l'ensemble, de courte durée. Le changement climatique est différent."
"Même si seulement une fraction des impacts prévus se réalise, il s'agit d'une crise beaucoup plus structurelle et à long terme. Les entreprises, les investisseurs et les gouvernements doivent se préparer à une importante réaffectation des capitaux", a-t-il ajouté.
Rappelons que de leur côté, les Nations Unies ont reconnu que le changement climatique était "l'enjeu majeur de notre époque", et un récent rapport a qualifié la crise de "plus grand défi pour le développement durable".