Obtenir 40% de réduction
👀 👁 🧿 Tous les regards se tournent vers Biogen, en hausse de +4,56% après la publication de ses résultats.
Notre IA a sélectionné l’action dès mars 2024. Quelles seront les prochaines actions à s'envoler ?
Trouver des actions maintenant

Le Nigeria implore ses contribuables de payer leurs impôts

Publié le 26/05/2018 10:19
Mis à jour le 26/05/2018 12:46
Un panneau publicitaire pour inciter les habitants de Lagos à payer leurs impôts, le 25 mai 2018 au Nigeria (Photo PIUS UTOMI EKPEI. AFP)

Payer ses impôts? Voyons, mais pour quoi faire? Le Trésor public est une vaste blague pour la grande majorité des contribuables au Nigeria, pays où la corruption est rampante et les services quasiment inexistants. Mais la plus grande économie d'Afrique tente désormais de convaincre sa population de mettre la main à la poche.

Pendant des décennies, "le gouvernement prétendait mettre en place des taxes, et les contribuables prétendaient les payer", comme l'explique un directeur de banque nigérian.

Un laisser-aller qui, finalement, arrangeait bien tout le monde tellement la tâche paraît insurmontable dans un pays de 180 millions d'habitants, où l'immense majorité vit du secteur informel ou de l'agriculture de subsistance et où la manne fiscale repose finalement sur quelques dizaines de millions de personnes seulement.

Mais le gouvernement de Muhammadu Buhari, ancien général qui n'est réputé ni pour son laxisme ni pour son sens de l'humour, a décidé de remettre de l'ordre dans son Trésor Public.

Alors que dans le reste du monde les candidats au poste suprême promettent de baisser les impôts, M. Buhari, qui a annoncé son intention de briguer un nouveau mandat à la présidentielle en février 2019, a promis, lui, de doubler la charge fiscale globale du pays d'ici à 2020.

Le Nigeria, qui peine à retrouver le chemin de la croissance après avoir traversé sa pire récession en 25 ans, en a cruellement besoin.

- Mauvais élèves -

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), le ratio de recettes fiscales globales du Nigeria par rapport à son PIB est le plus faible de toute la région sub-saharienne.

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

En 2016, seuls 241 individus ont payé plus de 20 millions de nairas d'impôts sur le revenu (47.000 euros), a récemment dévoilé la ministre des Finances.

Un comble, lorsque l'on sait que la seule ville de Lagos, capitale économique du pays, comptait 6.800 millionnaires et 360 multimillionnaires (en dollars, bien sûr), selon un rapport d'AfrAsia Bank de 2017.

A vrai dire, les salariés de la classe moyenne ou supérieure ont toutes les raisons d'être d'aussi mauvais élèves du fisc. Les infrastructures sont dégradées ou inexistantes. Les routes se délitent. Les Nigérians payent leur eau ou leur électricité (quand il y en a) à des sociétés privées.

- "Transparence des fonds publics" -

La corruption endémique est en grande partie responsable de cette situation, regrette l'émir de Kano Sanusi II, immense figure traditionnelle dans le nord du Nigeria et ancien directeur de la Banque Centrale du pays.

"Il faut rendre la gestion des fonds publics plus transparente si l'on veut augmenter les revenus fiscaux", a-t-il déclaré cette semaine lors d'une rencontre de la Banque Africaine de Développement en Corée du Sud.

"Garantissez que les impôts vont dans les caisses du gouvernement et vous n'aurez plus autant de fuites", a martelé l'émir.

Dans l'Etat de Lagos, mégalopole de 20 millions d'habitants et capitale commerciale de l'Afrique de l'Ouest, les revenus fiscaux représentent plus d'un tiers des revenus récoltés dans les 36 Etats fédéraux qui composent le Nigeria, d'après l'organisation locale contre la corruption BudgIT.

Une manne financière importante qui a permis le développement de nombreux projets de transports ferroviaires ou routiers à travers la ville qui font la fierté des Lagossiens.

Publicité tierce. Il ne s'agit pas d'une offre ou recommandation d'Investing.com. Lisez l'avertissement ici ou supprimez les pubs .

Au niveau national, la ministre des Finances Kemi Adeosun a lancé un programme d'amnistie contre les anciens fraudeurs. En échange, les Nigérians ont l'obligation de se mettre à jour avec le Trésor Public au risque d'encourir une peine de cinq ans de prison, des amendes ou des recouvrements de biens.

- Changer les mentalités -

En parallèle, le gouvernement met en place un registre numérique des patrimoines et tente de retracer les biens non déclarés par leurs propriétaires, grâce à des cabinets de détectives financiers tels que Kroll Associates.

Mais la répression ne suffit pas. Il faut changer les mentalités. A Lagos, un immense panneau publicitaire lumineux au centre d'un rond-point très emprunté remercie les bons élèves en leur signalant que la route a été réalisée grâce à leurs efforts.

En mai, la ministre des Finances s'est félicitée d'avoir augmenté la base de contribuables, passant de 14 millions en 2016 à 19 millions en 2018.

C'est un petit pas pour les revenus du pays, mais c'est un pas dans la bonne direction, note Yomi Olugbenro, spécialiste de la fiscalité pour le cabinet Deloitte à Lagos.

"En fait, c'est un cercle vicieux", poursuit le fiscaliste. "Le gouvernement a besoin d'argent pour réaliser des projets, mais comme il ne les fait pas, les contribuables ne veulent pas payer."

"En fait, ils ont surtout besoin d'être convaincus que leur argent sert à quelque chose."

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés