Sur fonds de résultats inférieurs aux attentes, le spécialiste américain des pièces détachées automobiles Tenneco a vu son action plonger de 37% le 9 mai dernier à New York. Sur le terrain obligataire, la baisse est davantage limitée mais bel et bien au rendez-vous, avec un rendement de plus de 5% pour son emprunt en euro.
Sale temps pour les actionnaires de Tenneco, qui ont vu la valorisation de leur titre fondre de 37% sur la seule séance de jeudi passé, portant la correction depuis le début de l’année à… 54%.
Il faut dire que la direction du groupe spécialisé dans la fabrication de convertisseurs catalytiques, de filtres à particules diesel et d’amortisseurs, a non seulement fait part de résultats trimestriels bien inférieurs aux attentes, mais a également réduit ses prévisions annuelles.
Si les revenus au premier trimestre sont ressortis en ligne avec les attentes, le bénéfice par action a cruellement déçu, s’élevant à 0,52 cents, contre 0,95 attendus par les estimations consensuelles.
Dans son communiqué d’entreprise, la société basée à Lake Forest dans l'Illinois a imputé ses résultats à la faiblesse du marché des pièces de rechange ainsi qu’a la baisse des volumes en Chine.
Comme si cela ne suffisait pas, le management a également réduit ses prévisions de ventes annuelles, tablant désormais sur un chiffre d’affaires compris entre 17,7 et 18,1 milliards de dollars, contre une précédente fourchette allant de 18,2 à 18,4 milliards de dollars.
On rappellera que Tenneco, qui compte parmi ses clients Caterpillar (NYSE:CAT), Harley-Davidson ou encore Ford (NYSE:F) Moto, est actuellement en phase de transition, après avoir racheté son rival Federal-Mogul l’année passée pour 5,4 milliards de dollars.
Mise en bourse ajournée
Détenue jusqu’alors par Icahn Enterprises, le fonds de l’investisseur activiste du même nom, Federal-Mogul possède plusieurs marques dont Champion (bougies d'allumage), Wagner (technologies de freinage) et Goetze (pistons).
Il est toujours prévu de séparer les activités de Tenneco en deux sociétés indépendantes, lesquelles devaient être initialement introduites en Bourse cette année. Opérations que Tenneco a cependant repoussées au milieu de l’année prochaine.
La première entité sera axée sur les technologies du groupe motopropulseur et l’autre sur les pièces de rechanges. Une stratégie de dissolution qui est d’ailleurs privilégiée par Carl Icahn, détenteur de 9,9% des actions de Tenneco.
Notons que la société détenait une position en liquidités de 697 millions de dollars en fin de trimestre, tandis que sa dette totalisait 5,3 milliards de dollars. Une dette héritée de l’acquisition précitée.
Repli de 7 points de l'obligation en euro
Société dont la dette senior non-sécurisée est considérée comme spéculative, Standard & Poor’s lui attribuant un rating « BB- », Tenneco est présent sur le secondaire avec diverses échéances.
Dans la foulée de la publication trimestrielle de l'entreprise, on notera que son obligation à maturité 2024 a abandonné près de sept points, repassant pour l'occasion sous le pair aux alentours des 99% du nominal. Le cours s'est légèrement repris depuis et avoisine le pair, portant le rendement à l'échéance de l'obligation, à 5%.
En dollar, l'emprunt que doit rembourser l'équipementier dans sept ans se traite lui à un cours indicatif de 79% du nominal, pour un rendement à l'échéance d'environ 9%.
