Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Et un nouveau scandale pour Donald Trump !
Les médias économiques prétendent que le point d’orgue de la semaine, ce sera la réunion de la Fed mardi et mercredi. En réalité, tous les journalistes n’ont qu’une seule obnubilation depuis vendredi. Il s’agit de glaner des indiscrétions au sujet d’une interview diffusée dimanche prochain sur CBS (NYSE:CBS) à l’occasion de l’émission « 60 minutes ».
▶ La tempête « Stormy » prête à souffler sur Trump
Elle sera donnée par Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels, une ancienne actrice porno. Cette dernière aurait reçu, en échange de son silence, 130 000$ en 2016 de la part de Michael Cohen, l’avocat de Donald Trump. Stephanie Clifford aurait eu une relation sexuelle tarifée avec Donald Trump 10 ans plus tôt, en juillet 2006. Elle serait prête à présenter sa vérité sur CBS dimanche prochain. Mais rassurez-vous : elle a proposé de rembourser les 130 000$ qui lui avaient été offerts. C’est probablement un excellent calcul, quelques médias sont probablement prêts à rajouter un zéro à cette coquette somme.
Quelle menace cela ferait-il peser sur la mandature de Donald Trump ? Peut-être la même que l’affaire Lewinsky s’il apparaît que les dénégations du président sont mensongères… en cas de déposition sous serment. Nous n’y sommes pas. Et en ce qui concerne les mensonges, Trump en déverse des tombereaux sans que cela ne porte un réel préjudice à sa crédibilité auprès des Américains – pas auprès des médias.
▶ Un demeuré dans le Bureau ovale
Wall Street doit considérer qu’il y a du Forrest Trump ou du Donald Gump dans ce que réalise la Maison-Blanche. Il y a peut-être un demeuré dans le Bureau ovale. Mais les documents qu’il signe sont ceux qui enchantent les marchés, libère les initiatives et dope le business. Bien, sûr, c’est facile de soutenir le PIB en creusant les déficits. Mais c’est le cas de figure idéal pour Wall Street. Les actionnaires engrangent les dividendes de la croissance ; si ça tourne mal, la Fed monétisera la dette (retour du QE). Et si ça tourne encore plus mal, c’est le contribuable qui paiera.
Mais pour l’instant, tout se passe bien. En effet, le premier trimestre s’est achevé vendredi par une une hausse symbolique des indices US. Le Dow Jones gagne ainsi 1% depuis le 1er janvier (et autant depuis la précédente journée des « 4 sorcières » du 15 décembre). De son côté, le Nasdaq gagne +8,4% (jusqu’à +10% en séance pour le Nasdaq100). L’indice est dopé par des GAFA en ébullition qui superforment l’ensemble du S&P500 de près de +25%.
▶ Une configuration boursière toujours plus radicalisée
La configuration boursière qui semblait complètement déséquilibrée mi-décembre en faveur du Nasdaq/GAFA s’est encore radicalisée. Et c’est toujours au profit des mêmes secteurs et en faveur de la même poignée de super-vedettes, super-capitalisées. Au point qu’à chaque entame de semaine, les opérateurs soupèsent les chances de voir Apple (NASDAQ:AAPL) passer la barre des 1 000 Mds$ de capitalisation au lieu d’identifier quel secteur pourrait bénéficier d’une rotation sectorielle.
Mais cette rotation sectorielle ne s’enclenche toujours pas. La hausse des taux maintient les investisseurs à l’écart des valeurs endettées. Et pendant ce temps, le risque de culmination du cycle de croissance en 2018 aux Etats-Unis invite à privilégier les entreprises dont le sort est intimement lié avec la croissance mondiale, dont la pérennité semble assurée d’ici 2020. Ce sont des entreprises qui n’ont rien à redouter des relèvements des taux directeur à venir. De ce fait, la gestion indicielle passive (plus de la moitié des fonds investis en Bourse) va continuer de surpondérer les géants de la cote. Les algos sont prisonniers d’une boucle de rétraction, tandis que les gérants discrétionnaires, bien au fait de ce panurgisme quantitatif, y participent avec zèle. Il est donc inutile de vouloir jouer au visionnaire.
▶ Les ex-stars de Bush, la nouvelle dream team de Trump
En ce qui concerne les +19,5% de hausse des bénéfices attendus pour les valeurs du S&P500 en 2018, nous devrions assister à une grande première. Plus de la moitié de cette hausse proviendra des rachats de titres par les multinationales qui rapatrient leur cash vers les Etats-Unis. Nous parlons sans doute de plus de 800 Mds$…
C’est plus que n’en achèteront cette année les fonds de retraite US, les Blackrock, les Vanguard et tous les gérants de fonds qui pensent que rien ne peut mal tourner avec le retour des ex-stars de l’équipe Bush (Peter Navarro, Larry Kudlow), la nouvelle dream team de la Maison-Blanche !