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Trois signes précurseurs de la crise de 2008 réapparaissent en ce moment

Publié le 05/04/2017 14:05
Mis à jour le 09/07/2023 12:32
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Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Au cours d’une réunion à la Maison-Blanche avec l’élite des entreprises, Trump a déclaré : « Nous espérons réduire énormément la loi Dodd-Frank car, franchement… certains de mes amis possédant de belles entreprises ne peuvent emprunter de l’argent. » Et il ajouté : « Ils ne peuvent emprunter car les banques ne veulent pas le leur prêter en raison des règles de la loi Dodd-Frank. »

On prête encore beaucoup

L’un des principaux arguments avancés par Trump et ses conseillers pour révoquer tout ou partie de la loi Dodd-Frank (hormis le fait qu’elle ait été votée sous le gouvernement Obama), c’est qu’elle freine les prêts bancaires. Et d’après eux, cela fait obstacle à la reprise économique. Pourtant, au cours de ces trois dernières années, la totalité des prêts et du crédit-bail accordés par les banques américaines a progressé de 6,9% par an, selon la Fed. Au cours de la période 2000-2007, le pourcentage constaté était similaire, à savoir 7,9%. Rappelez-vous où cela nous a menés. L’encours de la dette des sociétés non financières américaines s’élève à plus de 13 000 Mds$. Il comprend environ 3 000 Mds$ de dettes souscrites depuis que la loi Dodd-Frank a été passée en juillet 2010. Honnêtement, toutes ne proviennent pas de prêts bancaires. La Fed ayant réduit les taux d’intérêt à zéro, le coût d’emprunt est très bas sur les marchés des capitaux, ce qui incite les entreprises à emprunter. Mais même si certaines de ces dettes viennent du marché obligataire, la souscription de la dette en elle-même est souvent organisée par les grandes banques.

Les banques ont prêté aux entreprises environ 80 Mds$ par an. En outre, les entreprises sont assises sur 2 000 Mds$ de trésorerie qu’elles pourraient utiliser pour embaucher ou se développer, si elles le souhaitaient. Au lieu de cela, elles empruntent des sommes record pour racheter leurs actions ou régler des dividendes. Cela signifie que les banques injectent sur le marché actions les fonds qu’elles lèvent via l’emprunt ou l’émission d’obligations. Ainsi, elles dénaturent le marché actions en ne lui permettant pas d’augmenter grâce à des investissements réels ou à l’évaluation réaliste de leurs sociétés. Les prêts bancaires accordés aux entreprises dites non-corporate [NDR : aux Etats-Unis, entreprises non constituées en société par action] a également augmenté. Pour l’instant, les prêts se situent encore au-dessous des niveaux antérieurs à la crise, aussi bien en ce qui concerne les prêts commerciaux et industriels, que ceux qui sont liés à l’immobilier commercial. Comme vous pouvez le constater, la loi Dodd-Frank n’a pas empêché les banques de prêter de l’argent. Mais Trump, sur l’insistance de Gary Cohn et Steven Mnuchin (ex-salariés de Goldman Sachs (NYSE:GS)), continue de faire pression sur ce point…

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Il est vrai que les banques sont tenues de conserver auprès de la Fed un certain volume de réserves obligatoires. Historiquement, le montant des réserves déposées à la Fed était proche des réserves exigées. Mais depuis la crise de 2008, le montant des réserves excédentaires déposées à la Fed s’est envolé. Il s’élève désormais à 2 000 Mds$, environ. Cela signifie que ce ne sont pas les réglementations de la Fed sur les réserves obligatoires qui limitent les prêts bancaires. Les banques se limitent toutes seules car elles craignent de futurs défauts de paiement. Et elles ont bien raison d’être inquiètes, car il s’agit là du troisième signe précurseur qui nous indique que la prochaine crise financière nous guette…

Les défauts de paiement augmentent

Les données de la Fed montrent que l’activité de prêts aux entreprises a été forte, peut-être même trop. Voilà pourquoi elle commence à diminuer. Nous avons vécu un cycle d’expansion du crédit colossal grâce à l’argent bon marché créé par les banques centrales et aux politiques monétaires ultra-accommodantes : c’est ce que j’appelle « l’argent artisanal ». Mais les défauts de paiement et les difficultés qu’enregistre l’activité du crédit sont en augmentation. L’an dernier, les entreprises ont affiché un volume annuel de défauts arrivant cinquième au palmarès des volumes de défauts les plus élevés. Selon Forbes, « 62 entreprises ont fait défaut sur 59,3 Mds$ de dettes, soit 57% de plus que les 37,7 Mds$ de défauts enregistrés en 2015 ». Cette trajectoire est de mauvais augure.

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Bank of America (NYSE:BAC) vient de révéler que ses défauts de remboursement de crédit à la consommation sur 30 à 90 jours augmentaient à nouveau sensiblement. Il en est de même pour Wells Fargo. Les défauts de remboursement sur carte bancaire enregistrent un plus-haut sur 42 mois. Les pertes sur crédits automobiles subprime sont à leur plus haut niveau depuis la crise de 2008. Les banques qui accordaient davantage de prêts immobiliers disent à présent qu’elles vont resserrer leurs critères. On craint de plus en plus que le taux de défauts augmente, tout comme il l’a fait juste avant les dernières crises financières. Un ralentissement est inévitable. La question n’est pas de savoir s’il va avoir lieu, mais plutôt quand il va avoir lieu.

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