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Sommet de l’UE, les points clés

Publié le 21/10/2012 10:06
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BCE
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NOTE
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  • Le sommet européen des 18 et 19 octobre précise les contours de la future union bancaire.
  • La supervision unique serait étendue à 6 000 banques et dévolue à la BCE, qui s’appuiera néanmoins largement sur les autorités nationales et locales pour le contrôle des petits établissements.
  • La mise en place prendra du temps : toute ou partie de l’année 2013, avec pour objectif une supervision unique effective au 1 er janvier 2014.
  • D’ici là, le MES ne pourra qu’indirectement recapitaliser les établissements les plus fragiles,notamment les caisses d’épargne espagnoles, via des prêts aux Etats.
  • „ Il y a des progrès, même si de nombreuses incertitudes demeurent, quant à l’ampleur des risques partagés (dettes héritées du passé ou pas) ou à la place donnée aux Etats européens non membres de la zone euro dans l’union bancaire.
  • Nous revenons ci-dessous sur les enjeux et l’issue du sommet
    des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE des 18 et
    19 octobre. Les différends étaient trop importants pour aboutir à
    des conclusions définitives, reportées à décembre. Le sommet
    permet, néanmoins, de préciser les contours de la future union
    bancaire.

    L’union bancaire
    Lors du sommet des 28 et 29 juin, les chefs d’Etat ont annoncé
    leur projet de créer rapidement une union bancaire européenne.
    Une fois celle-ci réalisée, le Mécanisme européen de Stabilité
    aura la possibilité de recapitaliser directement les banques en
    difficulté. Fin juin, les Etats avaient laissé entendre que ce
    mécanisme pourrait bénéficier, au moins rétroactivement, à
    l’Espagne, voire à l’Irlande. Une telle opération améliorerait de
    façon très nette la solvabilité de ces Etats.

    La Commission a rendue publiques ses propositions le
    12 septembre dernier 1 . Il s’agit de mettre en place un règlement
    uniforme et une supervision unique du secteur, de créer un
    dispositif mutualisé de garantie des dépôts, ainsi qu’un
    mécanisme européen de liquidation bancaire. La supervision
    unique, placée sous l’égide de la BCE, pourrait être à pied
    d’œuvre dès le début 2013.

    Le rapport intérimaire « des quatre présidents » approuve ce
    programme, de même que la France. Interviewé cette semaine
    par plusieurs quotidiens européens, F. Hollande en a clairement
    fait une priorité, et laisse entendre qu’il n’acceptera pas de
    discuter des autres « piliers » de l’union économique et monétaire
    (union budgétaire, union politique, cf. infra) tant que celle-ci ne
    sera pas sur les rails.

    A l’inverse, l’Allemagne n’a de cesse de freiner ce chantier. Elle
    trouve les délais envisagés trop courts et est réticente à l’idée
    d’accorder la supervision de l’ensemble des secteurs bancaires, y
    compris les plus petits établissements, à la BCE. Dans un récent
    communiqué de presse, les ministres des Finances allemands,
    néerlandais et finlandais ont en outre remis en cause l’idée
    qu’une fois la supervision unique en place, le MES puisse se
    substituer aux Etats s’il s’agit d’assumer des difficultés héritées
    du passé (c'est-à-dire nées lorsque la supervision était encore
    nationale).

    Les avancées : étant donné la complexité du projet d’union
    bancaire (en matière de périmètre, de relation avec les Etats
    membres de l’union européenne mais pas de la zone euro, etc..),
    les dirigeants sont convenus d’établir un cadre législatif de la
    supervision unique d’ici le 1 er janvier 2013, mais qu’ensuite sa
    mise en œuvre pratique, au sein de la BCE, prendra plusieurs
    mois. Celle-ci sera donc effective « au cours de 2013 », au plus
    tard au 1 er janvier 2014.

    Le principe d’une BCE ayant compétence sur l’ensemble des
    banques semble acquis, mais celle-ci déléguerait ses activités
    aux régulateurs nationaux « autant qu’il est possible ». Une fois
    cette supervision effective, le principe d’une recapitalisation
    directe des secteurs bancaires par le MES est réaffirmé, mais le
    point de savoir si l’Espagne et l’Irlande pourront être
    rétroactivement concernées n’est pas éclairci.

    L’intégration économique, budgétaire et politique
    Les présidents du Conseil Européen (H. Von Rompuy), de la
    Commission européenne (J.L. Barroso), de l’Eurogroup (J-C.
    Juncker) et de la Banque Centrale Européenne (M. Draghi) ont
    publié un rapport intérimaire sur la mise en œuvre d’une
    « véritable union économique et monétaire ». L’objectif reste de
    fournir un programme et un calendrier complet de réformes au
    sommet européen de Décembre.

    En matière budgétaire, le rapport des « quatre présidents »
    propose de développer progressivement une « capacité
    budgétaire » de l’UEM, un mécanisme qui, sans être clairement
    défini, permettrait à un ou plusieurs pays subissant des chocs
    spécifiques (asymétriques) de bénéficier d’un soutien partiel de
    l’ensemble de la zone euro 2 . Dans ce cadre, les auteurs
    confirment que la question se pose de financer en partie cette
    capacité budgétaire via des émissions de dettes communes
    (eurobills par exemple) mais ne cachent que ce sujet ne fait pas
    consensus parmi les Etats membres.

    La vision allemande de l’union budgétaire est en effet tout autre.
    Détaillée par W. Schauble il y a quelques jours, elle montre que le
    gouvernement allemand juge quant à lui nécessaire de renforcer
    à nouveau le volant disciplinaire de la politique budgétaire
    européenne. En particulier, il propose de renforcer
    considérablement les pouvoirs du commissaire européen aux
    Affaires économiques et monétaires, en lui donnant un droit de
    veto sur les budgets nationaux. Une telle évolution nécessiterait
    une nouvelle révision des traités. Alors que plusieurs Etats n’ont
    pas encore achevé la ratification du TSCG, elle est loin de faire
    consensus.

    En résumé, peu d’avancées. Le Sommet a surtout pour
    chaque chef d’Etat l’occasion de rappeler sa propre position à ses
    partenaires. Les dirigeants ont appelé les « 4 présidents » à
    poursuivre leur effort de concertation…

    Et l’Espagne ?
    A la veille du sommet européen, Moody’s a évité de surenchérir,
    confirmant la notation de la dette souveraine espagnole à Baa3.
    Les deux grandes agences (S&P et Moody’s) notent l’Espagne un
    cran au-dessus de la catégorie spéculative.

    La stabilisation de la note par Moodys repose en grande partie
    sur l’anticipation que le gouvernement de M. Rajoy demandera
    une ligne de crédit ECCL auprès du MES, déclenchant alors le
    programme de rachats de titres de la BCE (ou OMT, cf. encadré).
    L’agence souligne c’est ce dernier qui devrait garantir au Trésor
    espagnol un accès aux marchés à des conditions raisonnables et
    ainsi permettre la stabilisation du rating. Moody’s prend
    également en compte les mesures prises par le gouvernement
    pour maîtriser sa dette. Elle insiste sur le fait que la
    conditionnalité attachée au programme d’aide européen, ainsi
    que la probable collaboration du FMI, renforceront la crédibilité
    des efforts engagés, même si l’environnement économique ne
    facilite pas l’ajustement budgétaire. Enfin Moody’s salue les
    progrès effectués dans la restructuration et la recapitalisation du
    système bancaire notant que les besoins de recapitalisation
    identifiés par les derniers stress test, bien qu’inférieurs à ceux
    qu’elle estime, permettront d’améliorer la solvabilité du secteur.

    Les risques associés au scenario central de Moody’s sont
    significatifs. La soutenabilité des finances publiques est
    intrinsèquement liée aux prévisions d’activité qui font l’objet d’une
    grande incertitude. L’agence, qui prévoit un retour de la
    croissance espagnole par les exportations en 2014, indique
    qu’une révision à la baisse des prévisions donnera lieu à une ré
    évaluation de la capacité du gouvernement à atteindre ses
    objectifs budgétaires. Cette réévaluation pourrait aussi venir
    d’une insuffisance de progrès en matière budgétaire dans les
    régions, que Moody’s considère comme le premier risque pour
    les finances publiques. Enfin, l’agence note que l’environnement
    institutionnel européen demeure fragile. En particulier, elle
    souligne l’incertitude quant à la volonté de la BCE de se lancer
    dans des opérations de rachats de titres à grande échelle et
    pointe le manque de visibilité sur des éléments clés de
    l’intégration budgétaire et financière en zone euro, comme l’union
    bancaire.

    Les programmes de précaution
    Un programme de précaution est fait pour faciliter le maintien sur les
    marchés d’un pays dont la situation économique reste relativement
    saine, mais qui connaît des difficultés de financement. L’idée est
    d’ouvrir une ligne de crédit permettant, si nécessaire, de couvrir une
    grande partie des besoins de financement. Cette ligne n’a dans l’idéal
    pas vocation à être « tirée », mais plutôt à rassurer les marchés. En
    cas d’utilisation, l’Etat bénéficiaire peut se faire transférer directement
    les fonds, ou demander au FESF/ESM de souscrire, avec la ligne de
    crédit, à une de ses émissions souveraines. Le montant (2% à 10%
    du PIB au maximum) et la durée (1 an, renouvelable deux fois pour
    une période de six mois) sont déterminés au début du programme.
    Pour en bénéficier, l’Etat concerné doit adresser une demande à
    l’Eurogroupe, lequel chargera la Commission européenne, en lien
    avec la BCE, de se prononcer sur l’opportunité et l’éligibilité aux
    programmes de précaution, et les mesures correctrices éventuelles
    qui devront y être attachées. La décision d’ouverture du programme
    doit être prise à l’unanimité par l’Eurogroupe dans le cas du FESF. Si
    l’aide est accordée par l’ESM, elle est en principe également prise
    d’un commun accord du Conseil des gouverneurs (constitué des
    ministres des Finances de la zone euro). Toutefois, si la Commission
    et la BCE font valoir qu’une décision urgente est nécessaire, seule
    une majorité de 85% est requise. Une fois la ligne de crédit accordée,
    les fonds peuvent être utilisés sur seule décision de l’Etat concerné.
    Les pays bénéficiant d’un programme de précaution peuvent, selon
    leurs caractéristiques, se voir proposer deux lignes de crédit
    différentes. La première, dite precautionary conditioned credit line
    (PCCL) est réservée aux pays dont la situation économique et
    financière est fondamentalement saine. La seconde, dite enhanced
    conditions credit line (ECCL), s’adresse en principe aux Etats
    présentant des faiblesses structurelles plus marquées. La BCE ne
    veut laisser aucun doute quant au fait que son soutien est strictement
    encadré. Elle a donc précisé que ses achats OMTs ne pourront
    concerner que les Etats bénéficiant d’une enhanced conditions credit
    line (ECCL), dont l’octroi s’accompagne d’un suivi renforcé : tout au
    long du programme, le respect des engagements pris et la mise en
    oeuvre de mesures correctrices font l’objet d’un suivi et d’un rapport
    trimestriel de la Commission européenne et, s’il participe, du FMI. Le
    coût politique de l’appel à l’aide n’est donc pas nul. L’exécutif devra
    accepter la perspective de missions d’inspection trimestrielles des
    autorités européennes ou de la Troïka, lesquels pourront, si
    nécessaire, passer au crible le budget, l’appareil statistique ou le
    système financier de l’Etat concerné.
    Encadré Source : BNP Paribas

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