Quelques obligations pour profiter du repli soudain du dollar face à l'euro
En quelques séances à peine, le dollar vient d'abandonner 5% face à l'euro. Alors qu’il s’échangeait encore à moins de 1,05 dollar pour un euro le 13 mars dernier (son plus haut niveau depuis 2003), il est repassé ce mercredi en cours de séance au-dessus du seuil symbolique des 1,10 dollar pour un euro.
Ce repli de 5% pourrait être considéré comme un point d’entrée intéressant. D’autant que la majorité des analystes reste résolument optimiste sur l'évolution à long terme du billet vert.
Pour preuve, le consensus médian d’un panel d’investisseur répertorié par l’agence Bloomberg envoie l’euro à 1,05 dollar d’ici la fin de l’année. La banque d’affaires américaine Goldman Sachs anticipe même 0,80 euro pour un dollar à l’horizon 2017.
La prudence reste naturellement de mise tant l’évolution d’une devise face à une autre est influencée par un nombre incalculable de facteurs. HSBC (LONDON:HSBA) est d’ailleurs là pour nous le rappeler. A contre-courant du consensus, la banque britannique a revu à la baisse ses prévisions sur le billet vert et anticipe d’ici la fin 2016 l’euro à 1,10 dollar, contre 1,05 dollar précédemment. Selon la HSBC, le billet vert aurait consommé tout son potentiel haussier.
Les rendements plus élevés en dollars qu’en euros
Quoi qu'il advienne, les rendements proposés par les obligations libellées en dollars restent largement supérieurs à ceux offerts par leurs consoeurs en euros. Que ce soit d'ailleurs sur le marché corporate ou souverain. La différence de taux entre le Bon du trésor américain à dix ans (1,80%) et le Bund allemand de même échéance (0,20%) illustre bien cette tendance.
Parmi les possibilités investissement en dollars, l’obligation Newmont Mining (NYSE:NEM) offre actuellement un rendement de 4% pendant sept ans. Le coupon semestriel de cette obligation vient tout juste d’être versé, ce qui permet à l’investisseur de s’épargner les intérêts courus en cas d’achat. Cette obligation senior, libellée par coupures de 2.000 dollars et notée « BBB » chez Standard & Poor's, se négocie sous le pair à 96,50% du nominal. Sa date de maturité est fixée au 15 mars 2022.
Fondée en 1921, Newmont Mining est principalement spécialisée dans l’extraction et la production d’or. Elle dispose d’actifs ou d’activités importantes en Australie, aux États-Unis, au Ghana, en Indonésie, au Mexique, en Nouvelle-Zélande, au Pérou et aux États-Unis. Elle est par ailleurs la seule entreprise de son secteur à être reprise dans l’indice américain S&P 500.
Pour rester dans le secteur de l’or, signalons qu'AngloGold (JO:ANGJ) propose un rendement proche des 6% pour son obligation 2020, là où le canadien Barrick Gold (TO:ABX) offre du 5,50% avec son obligation 2042.
International Game Technology
Active dans le secteur du jeu, l'entreprise américaine International Game Technology propose un rendement supérieur à 5% avec son obligation d’une maturité égale au 15 octobre 2023. Notée « BB+ » chez Standard & Poor’s dans la catégorie spéculative, cette obligation se traite sur le marché secondaire aux alentours des 102% du nominal. Compte tenu de la relative petite taille d'émission (500 millions de dollars par coupure de 2.000 dollars), il se peut qu'un manque de liquidité soit constaté sur le marché secondaire.
Fondée en 1981, International Game Technology (NYSE:IGT) se définit comme une société spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’équipements et de systèmes de jeu. Spécialiste des casinos du monde « réel », l’entreprise américaine entend également être un acteur incontournable « dans le monde virtuel », en permettant aux joueurs de transposer leurs expériences sur les réseaux sociaux et tout autre environnement mobile et/ou interactif.
Bombardier
Toujours par coupures de 2.000 dollars, le constructeur ferroviaire et aéronautique canadien Bombardier (TO:BBDb) propose respectivement du 5,40% et 5,20% pour ses obligations à échéance 2018 et 2019. Les obligations sont suivies par Standard & Poor’s et sont notées « B+ » en catégorie spéculative.
La multinationale canadienne a connu des derniers mois difficiles, plombée par des retards dans des programmes de développement et la révision à la baisse de ses prévisions. Les niveaux de trésorerie de l’entreprise semblent également inquiéter les marchés. Contacté par nos soins, le département investisseur de Bombardier s’est toutefois montré rassurant.