Outre les nouveaux emprunts sur le marché primaire, les investisseurs (personnes physiques) résidents belges sont bien souvent à la recherche d’obligations venant de payer leur coupon et pour lesquelles il y a peu d’intérêts courus à débourser. Mais pourquoi sont-ils friands de ce type d'obligation ?
Prenons l'exemple d'un investisseur qui achète une obligation émise hors de Belgique (*) dont le coupon annuel serait versé dix jours plus tard. Cet investisseur devra non seulement payer les 355 jours d’intérêts courus au vendeur de l’obligation (365 jours moins 10 jours), mais surtout, lors du détachement du coupon, il devra s'acquitter du précompte mobilier de 25% sur le coupon de cette obligation qu'il n'aura finalement détenue que dix jours.
Les investisseurs résidents belges ont donc tout intérêt à chercher des obligations pour lesquelles le nombre de jours d'intérêts courus n'est pas trop élevé. Pour vous aider, nous rappelons utilement que les intérêts courus sont disponibles sur toutes nos fiches obligataires.
Un coupon de 6,125% pour l'obligation Bombardier par 2.000 dollars
Parmi les obligations venant tout juste de détacher leur coupon, il y a notamment l'obligation 6,125% - 2023 émise par le constructeur ferroviaire et aéronautique canadien Bombardier (TO:BBDb). Son coupon est payable en rythme semestriel les 15 janvier et 15 juillet de chaque année jusqu’à l’échéance.
Suite à l’annonce d’un avertissement sur résultats communiqué jeudi dernier, cette obligation se traite désormais aux alentours des 93% du nominal, contre un cours de 102% avant l’annonce. Le rendement est porté en conséquence à plus de 7%.
En réponse, l’agence d’évaluation financière Moody’s a évoqué une possible dégradation du rating de Bombardier situé actuellement à « Ba3 ». Standard & Poor’s est pour sa part déjà passé à l'action et note « B+ » contre « BB- » précédemment le groupe canadien. Précisons que la devise d'émission implique également un risque de change.
Nouvelle obligation Thomas Cook en euro
Comme évoqué en introduction, l’un des moyens de s’épargner les intérêts courus consiste également à se positionner sur des obligations fraîchement émises. A ce titre, le voyagiste britannique Thomas Cook (LONDON:TCG) sollicitait les investisseurs vendredi dernier via l’émission d’une nouvelle obligation à six ans (6,75% - 2021). Le groupe a récolté 400 millions d’euros par coupure de 100.000 euros.
Dans les premiers échanges sur le marché secondaire, il faut compter sur un cours de l’ordre de 101,35% du nominal pour se la procurer, équivalent à un rendement annuel jusqu’à l’échéance de 6,45%. Thomas Cook est un émetteur de la catégorie « High Yield ». Il bénéficie d’une note « B » chez Standard & Poor’s et « B+ » chez Fitch Ratings.
Une nouvelle obligation linéaire à dix ans pour la Belgique
Toujours sur le segment des nouvelles émissions, le Royaume de Belgique vient d'émettre une nouvelle obligation linéaire (OLO) d'une durée résiduelle de dix ans (22 juin 2025). Disponible par coupure de 1.000 euros, elle se négocie légèrement au-dessus du pair et propose un coupon fixe annuel de 0,80%.
Sprint Corp par coupures de 2.000 dollars
Troisième opérateur de téléphonie mobile aux Etats-Unis, derrière AT&T (NYSE:T) Mobility et Verizon (NYSE:VZ) Wireless, Sprint (NYSE:S) Corp est présent sur le marché obligataire avec un emprunt d’une durée résiduelle de neuf ans. Ce dernier propose un coupon fixe de 7,125%, payable en rythme semestriel les 15 juin et 15 décembre de chaque année. Le dernier versement a donc eu lieu il y a peu, de quoi limiter les intérêts courus à débourser (36 jours).
Les prix en vigueur sur le marché secondaire avoisinent les 97% du nominal, équivalent à un rendement annuel de 7,60%. La coupure minimale de négociation est fixée à 2.000 dollars tandis que Sprint Corp est noté « BB- » chez Standard & Poor’s (catégorie « High Yield »).
Note
(*) Il est à noter qu’en ce qui concerne les obligations émises en Belgique, l’acheteur obtiendra généralement une compensation à concurrence du précompte mobilier afférent à la partie de l’année pendant laquelle il ne détenait pas l’obligation.