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Massacre des banques européennes : opportunités et risques

Publié le 08/08/2016 11:34
Mis à jour le 09/07/2023 12:32

– 26,19 %, c’est l’effondrement de l’indice de Stoxx Europe 600 Banks depuis 1 an – qui mesure les performances boursières des 600 principales banques européennes -.

La part de HSBC Holdings Plc (LON:HSBA) – la star bancaire britannique – compte pour 16,62 % du poids de cet indicateur.

Massacre à la tronçonneuse dans le secteur bancaire européen, en 12 mois, sur les marchés financiers en rapport avec le cumul d’incertitudes juridiques, financières, économiques et géopolitiques.

Brexit, dettes privées, dettes publiques, taux bas rongeant les marges, croissance molle, modèle bouleversé par les mutations technologiques et hausses des réglementations accompagnent le décrochage en bourse des valeurs mobilières bancaires.

Sans compter les inquiétudes légitimes sur les créances douteuses/pourries et de la solidité des banques italiennes, Banca Monte Paschi di Siena (BMPS) et Unicredit (MI:CRDI) principalement ont échoué nettement au dernier « stress test » de l’Autorité bancaire européenne (ABE).

Ces résultats ont été rendus public le 29 juillet 2016 en fin de soirée, à la clôture des marchés par son président Andrea Enria.

Personne ne sait vraiment – sujet sensible – ce qu’il y a réellement dans les mécaniques des lignes de prêt et de créances des établissements bancaires italiens et européens :

  • 800 milliards d’euros de prêts non-performants (définition : au moins 1 trimestre de retard sur le paiement des créances en Europe) selon un pointage de la BCE le 27 octobre 2014 ;
  • 1000 milliards d’euros de prêts non- performants en Europe selon un dernier pointage de la BCE en août 2016 ;
  • 360 milliards d’euros de prêts non-performants incluant 200 milliards de crédits pourris en Italie selon un pointage de l’ABE par des communiqués des agences AWP et AFP du 5 août 2016.
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Si les investisseurs focalisent sur l’Italie, les raisons – 33 % des créances douteuses et pourries de la zone euro sont concentrées en Italie – sont de l’ordre de la défiance envers un système bancaire fonctionnant à « l’ancienne » : 700 organismes bancaires, répartis dans les régions italiennes à la culture locale bien spéciale, se partagent et s’accrochent chacun à une part du gâteau italien.

Les autorités locales italiennes ont eu l’occasion de tout changer mais les résistances de lobbies locaux puissants, la pusillanimité et la procrastination dominent.

En tant que financeur de l’économie réelle, les banques sont également en première ligne sur les causes de la mauvaise santé économique en Union européenne (UE) et donc du taux élevé de chômage.

Elles cristallisent et symbolisent – à tort ou à raison – la méfiance et l’opacité surtout depuis les traumatismes de la crise des subprimes, la faillite de la banque Lehman Brothers, le renflouement par l’argent du contribuable européen des banques en difficulté puis la profonde crise économique qui s’en est suivie.

Le professeur de finance à l’Université de Lausanne (Suisse), Diane Pierret, n’hésite pas à remettre en cause la véracité des tests de l’ABE en arguant de données obsolètes fournies par les banques – occultant l’effondrement des capitalisations boursières à partir de décembre de 2015 – et faussant ainsi les résultats à la faveur des banques selon une interview du journaliste Ram Etwareea pour letemps.ch à la date du 1er août 2016.

Le Docteur (Ph.D.) en économétrie et en statistiques Diane Pierret estime qu’il faudra 882 milliards d’euros de besoin en capital pour renflouer les établissements bancaires européens afin qu’ils se conforment aux nouvelles réglementations en vigueur.

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Qui va payer ? Les actionnaires ? Les contribuables ? Autant de questionnements laissés en suspens et plongeant les observateurs dans le flou.

L’excellent papier de recherche Jean-Pierre Chevallier – économiste monétaire indépendant – du 3 août 2016 intitulé « Leverage des big banks » va plus loin dans son analyse très documentée en précisant les points suivants :

  • le Core Tier 1 des banques – ratio mesurant le multiple de la dette des banques par rapport à leurs capitaux propres – qui doit être supérieur à 8 est respecté uniquement par 4 banques américaines (Citigroup, Goldman Sachs, Wells Fargo, Bank Of America). JP Morgan Chase est à 7,83. L’ancien directeur de la FED – la réserve fédérale américaine – Alan Greenspan a édicté cette règle prudentielle de bonne conduite pour les établissements bancaires. Il a exigé à ce que le total des dettes des banques n’excède pas 12,5 fois leurs capitaux propres (nommé le leverage) ;
  • Deutsche Bank (DE:DBKGn) détient 36,49 fois plus de dettes que de capitaux propres. La Société Générale (PA:SOGN) est à 35,97. UBS est à 31,7. La BNP Paribas (PA:BNPP) est à 29,85. La BPCE/Natixis est à 26,51. Le Crédit Agricole (PA:CAGR) Group est à 23,12. Crédit Suisse (SIX:CSGN) est à 21,1. À titre comparatif, le meilleur du classement – Citigroup – est à 9,63.


Un florilège de boulets que traînent les banques de l’UE depuis 2008, marquées par des débandades intermédiaires comme les avertissements sur son résultat net et sur sa solvabilité de la Commerzbank (DE:CBKG) le 25 juillet 2016, les milliers de litiges judiciaires non résolus de la puissante Deutsche Bank etc.

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Les résultats boursiers des capitalisations bancaires européennes depuis 1 an :

  • Banca Monte Paschi di Siena : – 79 % ;
  • Unicredit : – 60 % ;
  • Mediobanca : – 30 % ;
  • Banco populare : – 76 % ;
  • Commerzbank : -43 % ;
  • Deutsche Bank : – 46 % ;
  • Royal Bank of Scotland (RBS) : – 40 % ;
  • Barclays (LON:BARC) : – 30 % ;
  • HSBC, la star, : 0 % ;
  • Lloyds Banking Group : – 25 % ;
  • Bankia (MC:BKIA) (Espagne) : – 36 % ;
  • Santander : – 18 % ;
  • CaixaBank : – 29 % ;
  • BBVA (MC:BBVA) : – 24 % ;
  • Crédit Agricole SA : – 38 % ;
  • BNP Paribas : – 26,5 % ;
  • Société Générale : – 34,3 % ;
  • BCP (LS:BCP) (Portugal) : – 71,87 % ;
  • Alpha Bank (Grèce) : – 28,28 % depuis le 1er janvier ;
  • Eurobank : – 55,10 % depuis le 1er janvier.


Les banques britanniques ont été secouées principalement à cause du Brexit et de la nouvelle réglementation – sur la séparation des banques de détail et des banques d’investissement au niveau des fonds propres à compter du 1er janvier 2019 -.

Ce qui alourdira la facture comptable de 125 millions de livres sterling par an en moyenne à compter de 2019 dans le bilan des banques britanniques suivant les données communiquées de la Banque d’Angleterre (BoE).

Quant à la banque HSBC, elle reste un cas à part sachant – en grande forme financière – grâce à une solidité financière diversifiée sur les 4 continents et un développement tous azimuts sur les marchés dynamiques asiatiques.

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Le célèbre adage bancaire « too big, too fail » – autrement dit trop puissant pour faire faillite – reste en vigueur malgré le durcissement affiché des règles : l’épargnant finira toujours par payer d’une manière ou d’une autre le train de vie des financeurs de l’économie.

Pour être plus clair, sur le plan boursier – et peu importent les rumeurs et les faits négatifs relatés – les actifs des banques sont une valeur mobilière presque sûre si l’on choisit le bon moment d’investissement et la bonne valeur.

À titre d’illustration, au regard de l’omniprésence économique de l’État français sur l’Hexagone liée à son poids culturel, organisationnel, fiscal, financier, politique, sécuritaire et historique – les dirigeants des banques, pour la majorité des anciens hauts fonctionnaires, suivent quasiment au doigt et à l’œil les directives de Bercy -.

Cet état de fait permet aux investisseurs une sécurisation quasiment totale des actifs bancaires en France.

En cas de chute, c’est l’épargnant/contribuable français qui paiera.



Je conseille donc à l’achat, hors événement exceptionnel, des actions des établissements bancaires français dans une perspective de moyen terme et de long terme dès qu’une baisse opportuniste de 10 % de leur capitalisation boursière se manifeste dans les cours.

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