Oui, l’écart de taux grandit entre la France et l’Allemagne. Le risque se paye deux fois plus cher en France qu’en Allemagne alors que la poussée inflationniste a lieu en Allemagne (les prix demeurent désespérément atones en France, à 1% environ).
L’obligataire est en train de nous dire quelque chose !
Un hurlement de sioux serait peut-être plus réaliste.
De façon totalement contre intuitive, l’écart de rendement entre les Bunds et les OAT se creuse après publication de l’estimation préliminaire de l’inflation allemande en janvier (+1,9%/an et elle sera peut-être revue à 2%). Le spread (excusez ce gros mot) s’écarte, le gouffre se creuse au-delà de 63 points de base.
Le 10 ans allemand (Bund) affiche 0,447% et le 10 ans français (OAT), 1,08%.
Il faut se souvenir que cet écart était de moins de 50 points avant la mise en place du QE et qu’il était tombé à 30 points l’an dernier, à la même époque. La prime de risque vient donc de doubler de part et d’autre du Rhin.
Si ce n’est pas l’inflation (et la démonstration semble implacable), qui fait se détériorer l’écart franco-allemand ? Puisque l’appétit pour la sécurité profite manifestement au Bund, c’est bien qu’il y a une perte de confiance en la France, non ?
La démonstration est largement corroborée par la tension grandissante par rapport au Bund (« fragmentation ») qui affecte les dettes espagnoles, italiennes (à 2,32%) et grecque ce lundi : la situation est redevenue largement pire qu’en 2014 !
La BCE contrôle-t-elle encore la situation ?