Les emprunts obligataires Cliffs Natural Resources (NYSE:CLF) ont chuté de manière spectaculaire au cours du mois de septembre. Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation à maturité 1er octobre 2020 est désormais disponible aux alentours des 80% du nominal. Son rendement atteint 9,20% sur base d’un coupon de 4,80%.
L’obligation se négociait encore à 96% du nominal début septembre. Mais à cette date, le producteur de minerai de fer et de charbon a annoncé avoir obtenu l’accord de ses créanciers bancaires pour amender une ligne de crédit et financer un programme de rachats d’actions d’un maximum de 200 millions de dollars. Les investisseurs obligataires ont visiblement peu apprécié, car l’endettement du groupe basé à Cleveland pourrait augmenter et son profil financier se dégrader, dans un contexte déjà difficile. Ils s'interrogent également sur la stratégie suivie par la nouvelle direction de l'entreprise.
La compagnie minière a été contrainte de réduire drastiquement ses dépenses d’investissement pour cette année, afin de préserver ses liquidités et consacrer les « flux de trésorerie supplémentaires à la réduction de la dette nette ». En juin dernier, elle a renégocié les conditions d’une ligne de crédit revolving pour éviter de se retrouver en défaut. Elle a également reconnu début septembre des défaillances dans ses procédures internes de contrôle et de reporting pour 2011 et 2012. Mais l’entreprise américaine souffre surtout de la conjoncture économique morose, qui se reflète dans la baisse du prix des matières premières.
"Malgré les réductions de coûts, les vents contraires qui soufflent sur les fondamentaux et sur les prix du minerai de fer et du charbon métallurgique se traduiront par une dégradation des ratios financiers de Cliffs Natural Resources", expliquait Moody’s dans une note datée du 10 septembre. "Le chiffre d’affaires, les bénéfices et le cash-flow de Cliffs Natural Resources sont fortement influencés par les prix du minerai de fer", ajoutait l’agence.
Les prix du minerai de fer ont chuté de 42% cette année pour atteindre un creux de cinq ans sur fond d’offre excédentaire et de ralentissement de la demande de la part de la Chine. Le surplus de production devrait tripler (à 163 millions de tonnes métriques) l’année prochaine estime Goldman Sachs. Dans ce contexte, l’entreprise tente de céder une série d’actifs, sous la pression de son nouvel actionnaire, le Hedge Fund activiste Casablanca Capital LP. Elle a déjà vendu des participations détenues au Canada et plusieurs candidats acheteurs se seraient récemment manifestés pour ses mines australiennes.