Une fois n’est pas coutume, l’analyse du jour sera dédiée à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et à son nouveau responsable. L’OMC est considérée par la plupart des analystes comme étant en panne suite à nombreuses divisions qui ont alimenté son actualité ces derniers mois. Cette crise interne est renforcée par les accords de libre-échange bilatéraux qui sont en train d’émerger et que nous avons présentés dans nos analyses, notamment entre les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Mercredi, un nouveau responsable pour l’organisation a donc été nommé. C’est une première historique, le Brésilien Roberto Azevedo a été donc nommé consacrant toute l’Amérique latine au niveau international. Une nouvelles fois, on peut voir via cette décision le transfert de pouvoir entre les économies du Nord et celles du Sud. Le français Pascal Lamy laissera son siège à M. Azevedo le 1er septembre prochain à l’issue de deux mandats consécutifs de quatre ans.
« Les Etats-Unis sont heureux de s’associer au consensus ayant mené à la nomination de Roberto Azevedo comme nouveau directeur général de l’OMC », c’est en somme ce que le département du Commerce extérieur américain a annoncé à l’issue de cette nomination. Même son de cloche de la part de l’ensemble des pays développés. Une nomination qui semble donc faire l’unanimité tant la personnalité de M. Azevedo suscite l’attention, à 62 ans et fort de son expérience de diplomate.
Les espoirs suscités par la nomination de M. Azevedo ne suffiront pas à résoudre les énormes défis qui l’attendent. En premier lieu, le futur de l’organisation est menacé par l’affrontement Nord-Sud. Initialement, l’organisation fondée en 1995 a pour mission d’équilibrer les échanges mondiaux via ses politiques de libéralisation. Le but de cette politique était de participer au développement des pays les plus pauvres.
Aujourd’hui, le Brésil dont est originaire Roberto Azevedo vante sa politique protectionniste tandis que son allié mexicain accumule les traités internationaux pour développer ses exportations. Ces traités échappent totalement aux Etats-Unis qui y voient de nombreuses opportunités perdues avec le Mexique. De plus, les grandes puissances émergentes mondiales verront en 2013 leurs exportations augmenter de 7,2% tandis que leurs importations devraient être en croissance de 7,8%.
Du côté des puissances développées, ces chiffres sont respectivement attendus en hausse de 4,1% et 3,9%. En clair, et ce n’est un secret pour personne, les pays émergents sont la locomotive de la croissance mondiale. Le fait qu’un diplomate de l’une de ces puissances soit nommé responsable de l’OMC constitue un énorme avantage dans le poids qu’ils continueront de peser dans les années à venir, notamment pour faire entendre leur voix sur la scène internationale.
Actuellement, le Brésil n’hésite pas à relever ses droits de douane à l’importation afin d’imposer une préférence nationale quant à ses produits. Cette défense de son marché intérieur se traduit par une hausse des tensions entre le Brésil et ses partenaires européens, chinois et américains. A quoi sert donc l’OMC quand ses membres décident eux-mêmes d’aller contre le principe fondamental de l’organisation qui est d’abaisser les tarifs douaniers ?
C’est un des grands défis auquel sera confronté M. Azevedo, et redonner à l’OMC son rôle sur la scène internationale s’annonce particulièrement difficile au moment où les protectionnistes semblent plus que jamais d’actualité comme réponse aux politiques d’austérité. Dernier point central, rappelons qu’à ce jour, la politique de l’OMC peut être accusée d’échec partiel puisque les trois quarts du commerce mondial sont concentrés entre une vingtaine de pays, avec un podium dédié à la Chine, aux Etats-Unis, et à l’Allemagne.
XTB France
X-Trade Brokers DM S.A. fournit uniquement un service d’exécution d’ordre. Les informations de marchés et les analyses fournies restent à titre indicatif et ne doivent pas être interprétées comme un conseil, une recommandation ou une sollicitation d’investissement. X-Trade Brokers ne peut être tenu responsable de l’utilisation qui en est faite et des conséquences qui en résultent, l’investisseur final restant le seul décisionnaire quant à la prise de position sur son compte de trading XTB.