Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le ministre des Finances allemand Olaf Scholz a confirmé qu’une fusion entre Deutsche Bank (DE:DBKGn) et Commerzbank (DE:CBKG), soit les deux plus grandes banques cotées du pays, était à l’étude. Un rapprochement qui reviendrait à marier le cholérique et le pestiféré… ou, l’image me parait plus juste, Tchernobyl et Fukushima à la veille d’un accident nucléaire.
Cette fusion donnerait naissance à un nouvel acteur pesant 25 Mds€ de capitalisation boursière (2 fois moins que la seule “DB” il y a 3 ans) et contrôlant 20% du marché de la banque de détail germanique.
Mais la triste vérité de l’opération, c’est qu’elle revient à renforcer les ratios de solvabilité de la “DB” au détriment des clients de la Commerzbank qui se retrouveraient à leur tour garants du plus gros encours de dérivés de la planète (supérieur à 55,6 trillions €), de l’ordre de 20 fois le PIB allemand, ou deux tiers du PIB planétaire.
Le syndicat bancaire DBV a fait savoir qu’il s’opposerait fermement à l’opération, au motif qu’elle se solderait par d’importantes suppressions d’emplois dans le cadre d’économies d’échelle… et on se figure à peine combien d’agences des 2 banques font doublon dans la plupart des villes allemandes.