Le titre de Facebook (NASDAQ: FB) progresse à nouveau. Après une année 2018 catastrophique au cours de laquelle ce géant des médias sociaux a perdu plus de 40% de sa capitalisation boursière, ses actions se classent au deuxième rang des sociétés les plus performantes du groupe des cinq plus grandes entreprises de technologie américaines connues sous le nom de FAANG cette année, avec un gain de près de 30%.
Cependant, les raisons qui justifient ce rallye ne semblent pas claires. À première vue, rien n’a changé pour Facebook, qui exploite toujours les plus grands réseaux sociaux et services de messagerie du monde, notamment Instagram et WhatsApp.
Le PDG et fondateur de la société, Mark Zuckerberg, s'attache toujours tant bien que mal à contrôler les dommages après que sa principale plate-forme, Facebook, ait été manipulée à des fins politiques, permettant à des individus et des groupes l’utiliser pour diffuser de fausses informations. Le plus gros choc est survenu après le scandale de Cambridge Analytica de l’année dernière, qui soulevait des questions sur les pratiques de la société en matière de confidentialité et exposait les faiblesses de son modèle commercial, qui repose sur la monétisation des données des utilisateurs.
Ces problèmes étaient si importants qu’ils ont déclenché une réaction généralisée contre Facebook et ont donné lieu à de nombreuses enquêtes sur la société. Alors que ces enquêtes des agences et des politiciens américains et européens sont toujours en cours, l’humeur des investisseurs est soudainement devenue positive vis-à-vis de ses actions. Facebook a maintenant recouvré une grande partie du terrain perdu face aux scandales de 2018, et les prévisions du consensus des analystes prévoient une nouvelle augmentation de 15% au cours des 12 prochains mois. À notre avis, cette positivité découle de deux facteurs.
Premièrement, malgré tous les revers de l’année dernière, la plate-forme principale de Facebook continue de se développer. Lors de la présentation du résultat du quatrième trimestre le 30 janvier, la société a surpris même ses critiques les plus fervents en montrant une légère augmentation du nombre moyen de personnes qui utilisent Facebook ou son application Messenger quotidiennement en Amérique et en Europe, deux marchés où la désaffection a été la plus vive.
À l'échelle mondiale, le nombre moyen d'utilisateurs actifs quotidiens s'élevait à 1,52 milliard en décembre, en hausse de 9% sur un an, et à 2,32 milliards par mois, ce qui représente une augmentation de 9% par rapport à l'année précédente.
Deuxièmement, la plate-forme Facebook a toujours autant de valeur pour les annonceurs qu’avant l’éclatement de toutes les controverses et de tous les scandales. Au quatrième trimestre, son chiffre d’affaires a augmenté de plus de 30% et sa marge bénéficiaire d’exploitation de 46%.
Facebook domine la publicité numérique
Cette croissance robuste montre que le réseau social continue de dominer le marché de la publicité numérique, où les entreprises n'ont d'autre choix que de se tourner vers le duopole Google (NASDAQ: GOOGL) et Facebook, les deux entreprises qui collectent le plus de données d'utilisateurs et qui offrent des fonctionnalités leur permettant de cibler leurs annonces au mieux.
Il serait naïf de ne pas prendre en compte les risques lié à une possible évolution des environnements réglementaires, auxquels les entreprises de médias sociaux devront faire face dans les mois et les trimestres à venir, mais il est également important de reconnaître que Facebook n’a pas perdu son pouvoir et que la société dispose toujours de nombreuses options de croissance.
Alors que les politiciens et les régulateurs cherchent à déterminer comment réglementer les réseaux sociaux, Facebook investit massivement dans l'amélioration de ses pratiques en matière de confidentialité et dans l'introduction de nouvelles fonctionnalités qui pourraient aider à compenser la perte de revenus générée par son flux principal, et en créant de nouveaux suivis.
Dans un article de blog du du 6 mars, Zuckerberg a partagé son idée de la création d'une plate-forme de messagerie et de réseau social axée sur la confidentialité. Il a indiqué :
"En réfléchissant à l'avenir d'Internet, je pense qu'une plate-forme de communication axée sur la confidentialité deviendra encore plus importante que les plates-formes ouvertes d'aujourd'hui."
En allant dans cette direction, Facebook envisage d’offrir une messagerie cryptée pour l’ensemble de ses principaux produits, selon son article. Autour de ces communautés privées, elle envisage de développer des produits à valeur ajoutée tels que les paiements électroniques et le commerce électronique.
Conclusion
Rendre Facebook acceptable pour les régulateurs, les politiciens et ses utilisateurs est encore un travail en cours. Parallèlement à cette transition, il devient également de plus en plus évident que les annonceurs n’ont pas d’alternative comparable à Facebook en matière de publicité sur Internet. Cela signifie que le pire scénario que le marché avait intégré dans les actions de Facebook l'année dernière était erroné, et la récente remontée des actions reflète cette réalité.