Ladbrokes, McDonald's et Tesco : 3 obligations pour investir en livre sterling
La livre sterling (GBP) comme alternative à un investissement libellé en euro : certains investisseurs, à l’aise avec le risque de change, pourraient être tentés de franchir le pas dans un contexte de regain de forme de l’économie britannique. D'autant que les émissions obligataires en GBP ne manquent pas.
Parmi les opérations réalisées récemment, épinglons le placement obligataire réalisé par l’entreprise britannique Ladbrokes (LONDON:LAD). Le spécialiste des paris vient de lever 100 millions de livres sterling, via sa filiale à 100% Ladbrokes Group Finance Plc. La nouvelle obligation, qui affiche une maturité égale au 16 septembre 2022 et un coupon de 5,125%, se négocie à 102,75% du nominal. Le rendement est dès lors porté à 4,71%.
La coupure minimale s’élève à 100 livres sterling. Les nouvelles obligations devraient bénéficier d’un rating « BB » (high yield) chez Fitch Ratings.
Tesco et McDonald's à très long terme
Le groupe de distribution Tesco Plc (LONDON:TSCO) propose pour sa part une obligation dont l'échéance est fixée au 24 mars 2042. Cette dernière offre un coupon fixe de 4,875%, payable sur une base annuelle. Elle se négocie actuellement sous le pair à 94,85% du nominal. Le rendement se voit porté en conséquence à 5,22%. La coupure minimale est de 50.000 livres pour une taille totale émise de 300 millions de livres sterling. Le rating est à « BBB+ » chez Standard & Poor’s.
Pour terminer, McDonald's (NYSE:MCD)a placé il y a quelques jours un emprunt à échéance 11 juin 2054, offrant un coupon fixe de 4,125%. Les derniers prix disponibles sur le marché secondaire tournent autour de 98,87% du nominal, soit un rendement de 4,184%. La coupure est de 100.000 livres sterling pour une taille totale émise de 300 millions. Cette nouvelle obligation est notée « A2 » chez Moody’s et « A » tant chez Standard & Poor’s que chez Fitch Ratings.
Risque de change
Les investisseurs qui se positionneraient sur ces obligations doivent compter avec un risque de change, lié à l’évolution entre la devise britannique et l’euro. Depuis juillet 2013, la livre sterling s'est renforcée de plus de 7%, profitant des bons chiffres de son économie.
Les mesures historiques prises jeudi dernier par le président de la BCE Mario Draghi contrastent d’ailleurs assez singulièrement avec le statu quo observé par la Banque d’Angleterre le même jour. (*)
Il faut dire que le contexte économique est radicalement différent. Si l’artillerie lourde mise en œuvre par Mario Draghi vise à (tenter de) neutraliser le risque de déflation et relancer l’économie européenne, le Royaume-Uni ne s’en tire quant à lui pas mal du tout. Soutenue par la politique monétaire de la Banque d’Angleterre, le rebond de la consommation et la reprise du marché immobilier, l’économie britannique montre depuis début 2013 des signes clairs de reprises.
Cependant, la hausse des prix de l’immobilier dans certaines zones du Royaume-Uni et l’accélération de l’économie en inquiètent désormais plus d’un. Le débat en vue d’une éventuelle hausse des taux se voit dès lors renforcé.
(*) La Banque centrale d’Angleterre, la Bank of England (BoE) a décidé de laisser inchangé à 0,5% son principal taux directeur. Le comité de politique monétaire a également confirmé le programme de rachats d’actifs à hauteur de 375 milliards de livres sterling.