Le risque que la Slovénie sollicite une aide internationale ne diminue pas. Après la dégradation de la note souveraine slovène par Moody’s la semaine dernière, un grand nombre d’économistes s’attendent maintenant à ce que le système bancaire slovène accélère sa chute. Ce dernier est principalement entre les mains de l’Etat, notamment à cause du poids de ses créances douteuses, qui pèsent plus de 20% du PIB slovène.
Désormais, Moody’s considère que la note souveraine du pays est dans la catégorie « spéculative ». Pourtant, cela n’a pas empêché le pays d’emprunter avec succès sur les marchés financiers 3,5 milliards de dollars soit 2,68 milliards d’euros via des taux très légèrement supérieurs à ce qu’anticipait le marché. Sous le feu des critiques, le nouveau gouvernement d’Alenka Bratusek qui est au pouvoir depuis six semaines, a dévoilé hier son programme de privatisations.
Ces privatisations doivent permettre à la Slovénie de rééquilibrer un petit peu ses finances dans l’espoir de ne pas avoir recours à un plan de sauvetage, à l’instar de Chypre. En premier lieu, le plus grand opérateur de télécoms et la deuxième banque slovènes devraient devenir privés. L’ensemble de ce projet doit permettre à l’Etat de dégager un milliard d’euros. Ce jeudi, le pays adoptera plusieurs réformes économiques qu’il présentera également à la Commission européenne.
Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a évoqué que le pays pourrait se passer d’aide internationale en 2013 s’il réussit à réduire son déficit dans les prochains mois. Mais quand bien même les besoins de la Slovénie seraient couverts jusqu’en 2014, son système bancaire reste menaçant tant qu’une nouvelle structure n’aura pas accueilli ses sept milliards d’euros de créances douteuses.
Pour le moment, la récente adjudication évoquée ci-dessus à hauteur de 3,5 milliards de dollars permettrait au pays d’éviter d’appeler ses partenaires à l’aide d’ici avril 2014. A partir de cette échéance, la Slovénie devra débourser 1,5 milliards d’euros d’obligations qui seront arrivées à échéance. Pourtant, le gouvernement slovène se veut confiant et tente de rassurer les investisseurs.
Le président slovène Borut Pahor a en effet déclaré que la Slovénie n’avait pas besoin d’aide financière internationale en ajoutant que la dette du pays ne serait que de 59% de son PIB en 2013. Le chef de son gouvernement Alenka Bratusek confirme que le programme de réformes sera présenté à temps à Bruxelles. Ce plan prévoit notamment la création d’un « impôt de crise » sur l’ensemble des salaires.
Autres mesures de rigueur qui suscitent actuellement les critiques de la population locale, la TVA devrait augmenter, les biens immobiliers seront plus taxés et les salaires des fonctionnaires baisseront de 8%. L’Etat recapitalisera également son système bancaire à hauteur d’un milliard d’euros en 2013. L’ensemble de ces réformes doivent permettre à la Slovénie de ramener son déficit à 7,8% de son PIB dès cette année.
Cette actualité devrait agitée les cambistes autour de la valeur de l’euro dans les prochains jours. En effet, la Commission européenne avait déclaré en avril dernier que la Slovénie était l’un des pays les plus en danger de la zone euro suscitant un début d’intérêt pour les investisseurs qui y ont vu l’annonce d’un nouveau « cas chypriote ». Pour le moment, S&P et Fitch, les deux autres grandes agences de notation internationales, continuent de noter le pays « A- », en catégorie investissement.
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