Vendredi dernier, l’agence de notation Fitch Ratings a retiré son dernier « AAA » à la France. Cette note, la plus élevée pour un émetteur sur les marchés de la dette, est désormais remplacée par un « AA+ », soit une dégradation d’un cran. Fitch justifie ce choix par les perspectives économiques françaises « nettement plus faibles » qu’à l’occasion de son précédent examen qui eut lieu en décembre 2012. Ainsi, Fitch rejoint les deux autres grandes agences de notation Standard & Poor’s (ou « S&P ») et Moody’s quant à ce constat.
Les niveaux de la dette publique française sont présentés dans le communiqué de Fitch comme la cause principale de ce déclassement. En effet, l’agence estime que les perspectives d’endettement de l’Hexagone pour 2014 ne sont pas compatibles avec le maintien du triple A. L’agence évoque également la difficile conjoncture économique européenne qui entrave les efforts du gouvernement français.
Néanmoins, la perspective de cette note reste « stable » aux yeux de Fitch, tandis que S&P et Moody’s avaient attribué une perspective négative à leurs dégradations d’un cran du AAA français. Ces deux agences avaient respectivement abaissé leurs notes en janvier et en novembre 2012. Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie français, n’a pas tardé à réagir à cette nouvelle.
Il a ainsi évoqué : « La dette française est parmi les plus sûres et les plus liquides au sein de la zone euro, bénéficiant de taux historiquement bas, preuve de la confiance réaffirmée des investisseurs. Cette confiance renforce la conviction du gouvernement que sa stratégie est la bonne ». Les propos particulièrement optimistes du Ministre ne suffiront pas à rassurer les marchés quant aux lacunes structurelles évoquées par Fitch.
Parmi elles, la baisse de compétitivité et de rentabilité des entreprises françaises inquiète l’agence qui sonne à son tour la sirène d’alarme sur l’état économique du pays. Des « rigidités persistantes dans le marché du travail et celui des biens et services » sont également évoquées dans le communiqué de Fitch comme des obstacles majeurs pour les perspectives de l’Hexagone à moyen terme.
Par ailleurs, Fitch est pointée du doigt pour la lenteur de sa prise de position. En effet, S&P avait développé ces mêmes problématiques il y a déjà un an et demi. Vendredi, le rendement de la dette française à dix ans stagnait autour de 2,19% donc près de ses plus bas historiques atteints en mai 2013, alors à 1,65%. De plus, l’écart avec les mêmes titres allemands était en moyenne de 63 points de base vendredi contre 62 points jeudi.
Fitch estime d’ailleurs que la France pourra toujours se financer via des taux particulièrement bas, malgré son déclassement. Les prévisions de Fitch sont cependant nettement moins optimistes que celles du gouvernement puisque l’agence table sur un endettement brut de l’Etat de 96% de son PIB en 2014 alors que Bercy prévoit un résultat de 94,3% d’après son programme de stabilité 2013-2017 qui a été révisé en avril dernier. Pour 2017, Fitch s’attend à un niveau de 92%.
Lors de la précédente révision de Fitch en décembre 2012, ce rapport dette publique/PIB était estimé à 94% pour 2014 et moins de 90% pour 2017. Toujours dans le registre des prévisions de Fitch, le PIB français devrait enregistrer une contraction de 0,3% en 2013, un léger sursaut de 0,7% en 2014, puis une reprise à 1,2% en 2015 et 1,5% en 2016. Ces prévisions sont là aussi moins bonnes que celles de Bercy.
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