Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Quel contraste entre la France, en panne de croissance depuis deux trimestres, et les Etats-Unis, qui pourraient afficher une croissance du PIB à 4,3% au deuxième trimestre selon un consensus d’économistes interrogés par Bloomberg.
La France affiche donc pour la deuxième fois consécutive une croissance décevante « équivalente à celle du premier trimestre à 0,158%, arrondi à 0,2% (0,153 au T1) » selon Philippe Waechter, économiste chez Natixis (PA:CNAT) AM. Autrement dit, l’expansion du PIB français a été divisée par deux en l’espace d’un semestre avec un « acquis de croissance » de 1,3% pour 2018.
Exception française
C’est assez éloigné de l’objectif gouvernemental de 1,7% de croissance, mais pas irréalisable : il faudrait un redressement à 0,5% au troisième trimestre et un bon quatrième trimestre à 0,6%, comme au T4 2017.
Sauf qu’en France, il n’y a pas de « tax reform », seulement un alourdissement de la CSG et de nombreux tarifs publics (les taxes sur les carburants vont encore augmenter cet été), ce qui plombe la consommation (qui stagne à +0,1% en juin), le principal frein à la croissance au premier semestre (les exportations sont également un peu plus faibles qu’au second semestre 2017).
Le pari de Donald Trump
Quelques heures auparavant (jeudi soir), Donald Trump a déclaré qu’il ne serait pas étonné de voir la croissance américaine s’établir à 3,8 ou 4% au deuxième trimestre (les économistes vont dans son sens) et il espère secrètement que la croissance du PIB se rapprochera de 5% d’ici la fin de l’année.
Mais au prix de 1 000 Mds$ de déficits supplémentaires… les taux américains peuvent se tendre brutalement et faire éclater la bulle de dette sur laquelle est assis le PIB des Etats-Unis.