La zone euro va-t-elle lever le tabou de l’endettement collectif ? Neuf dirigeants européens, dont la Première ministre belge Sophie Wilmès, ont en tout cas posé un geste dans cette direction mercredi, en appelant à la création de "corona bonds" ou "obligations corona".
But de l’opération: disposer d’une force de frappe financière importante pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire provoquée par le Covid 19.
Outre la Belge Sophie Wilmès, le Français Emmanuel Macron, l’Italien Giuseppe Conté mais également leurs homologues, grec, slovène, luxembourgeois, espagnol, irlandais et portugais ont signé la lettre envoyée au président du Conseil européen Charles Michel, appelant à sauter le pas de l’endettement collectif.
"Nous devons travailler à un instrument de dette commun émis par une institution européenne pour lever des fonds sur le marché au profit de tous les États membres, pour assurer un financement stable à long terme aux mesures politiques nécessaires pour faire face aux dommages causés par la pandémie" actuelle de Covid-19, écrivent ces dirigeants dans leur courrier, selon le site 7sur7.be.
Dans la pratique, ces "corona bonds" seraient des obligations qui mutualiseraient les dettes des pays membres de la zone euro. Jusqu’à présent cette idée d’emprunts communs s’est toujours heurtée à l’opposition des Etats-membres dont la dette est jugée la plus sûre, Allemagne en tête (mais également les Pays-Bas). Berlin refuse en effet obstinément de s’endetter au profit de pays jugés moins vertueux ou trop laxistes, comme l'Italie ou la Grèce.