La victoire de Donald Trump pourrait bien marquer un tournant dans l’environnement de marché auquel on était habitué. Les premiers effets boursiers ne se sont en effet pas fait attendre, avec une hausse marquée du dollar, un repli des devises émergentes et une hausse des rendements obligataires.
Hausse des rendements obligataires
L’un des principaux effets consécutifs à la victoire de Donald Trump est incontestablement la remontée des taux d’intérêt américains. Pour la première fois depuis le mois de janvier, le rendement du Bon du Trésor à dix ans est repassé au-dessus des 2%. Il atteignait même les 2,23% ce lundi à l’ouverture.
Cette remontée des taux est nourrie par les déclarations de Donald Trump qui, pendant sa campagne, a promis de relancer massivement les projets d'infrastructures et de baisser les impôts. Une politique susceptible de soutenir l'inflation dans le pays. Or, qui dit inflation, dit remontée du coût de l’argent.
Sans oublier que la hausse des taux directeurs par la FED en décembre reste d’actualité.
Baisse de l'euro et des devises émergentes
L'élection de Donald Trump et la remontée des taux américains se sont également faits ressentir sur le marché des changes, où le dollar apparait revigoré. Le mot faiblesse ne faisant pas partie du vocabulaire du nouveau Président, on peut penser qu’il soutiendra une politique en faveur d’un dollar fort. L’euro a d’ailleurs déjà perdu plus de 3% au cours des dernières séances.
Les devises émergentes sont également sous pression, à l’instar du réal brésilien en baisse de plus de 6%, de la livre turque qui recule de 4% ou encore du rand qui abandonne 9% au dollar.
On n’oublie pas bien sûr le peso mexicain, principale victime, qui lâche plus de 12%. Le krach du peso a d’ailleurs impacté par contagion son homologue colombien ainsi que la plupart des autres devises latino-américaines comme le sol péruvien.
Ce recul des devises émergentes s’explique assez facilement: la remontée des taux américains rendant les placements en dollar plus attractifs, les investisseurs arbitrent en ce sens leurs positions pour se tourner vers un billet vert désormais plus rémunérateur.
A noter que le rouble limite, lui, sa perte sous les 4%, les investisseurs tablant peut-être sur une normalisation des relations entre les autorités américaines et russes.
Comment profiter de ce nouvel environnement de marché ?
L’environnement de marché a donc sensiblement changé pour l’investisseur, qui voit les obligations libellées en dollar devenir plus attractives. Pour rappel, prix et rendements obligataires évoluant en sens inverse, lorsque les taux du marché remontent, les cours baissent et les rendements s’apprécient.
A titre d'exemple, l'emprunt General Motors (NYSE:GM) à neuf ans propose désormais du 4,20%, l’obligation Telecom Italia (MI:TLIT) remboursable en 2034 du 6% et l’emprunt Verizon (NYSE:VZ) plus de 3%.
Attention toutefois, si la remontée des taux américains devait se poursuivre, les cours obligataires continueront à être impactés. Voilà pourquoi il est sans doute préférable de se tourner vers des obligations de maturité inférieure à cinq ans, moins sensibles à l’évolution des taux.
Parmi les obligations de courte maturité en dollar, citons les Bombardier et Petrobras 2019 qui proposent plus de 4% de rendement et l'emprunt Safeway 2020 qui en offre plus de 5%.
L'investisseur souhaitant profiter du récent repli des devises émergentes trouvera également de nombreuses obligations dans notre sélection. On pense aux obligations notées AAA émises par la Banque européenne d'investissement en livre turque et en réal brésilien, au même titre que les obligations émises en rouble par la Banque mondiale et en rand sud-africain par la KfW.