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Hier soir, Wall Street a clôturé dans le rouge : le Nasdaq Composite a perdu 1,17%, le Dow Jones 1,28% et le S&P500 1,43%. Les marchés ont chuté à cause des troubles en zone euro puisqu’ils craignent que la Grèce fasse un défaut désordonné en juin. Or, il est difficile d’estimer quelles seront les conséquences de ce défaut et à quel point la crise se répandra dans les économies périphériques. Les indicateurs macro-économiques ont également été décevants : alors que le marché de l’immobilier semblait se stabiliser, les derniers chiffres montrent un recul. Les opérateurs comptaient sur la vigueur de ce marché puisque celui-ci est synonyme de croissance et de consommation.
En Asie, les places boursières ont chuté dans le sillage de l’Amérique : le Nikkei225 a perdu 1,05% et le Hang Seng a lâché 0,71%. Au Japon, le ministre du commerce a annoncé que la production industrielle a progressé de 0,2% entre le mois de février et le mois de mars. Pourtant, cette bonne statistique n’a pas soutenu suffisamment les indices. Les inquiétudes vis-à-vis de la situation en zone euro sont très fortes. L’Asie est fortement exposée à la demande européenne et un effondrement de celle-ci serait catastrophique pour les entreprises. Par ailleurs, le manque de mesures de la part du gouvernement chinois pour stimuler l’économie est mal perçu des investisseurs.
Enfin en Europe, les marchés devraient ouvrir en légère hausse : ce matin, le contra future du CAC40 gagnait 0,35% tandis que celui du DAX30 prenait 0,23%. Après les pertes d’hier, un rebond technique est envisageable, les opérateurs rachetant les titres les plus sous-évalués. Pourtant, les tensions restent présentes : le prix des CDS espagnols atteint des niveaux records et hier, le gouvernement a fait marche arrière sur sa volonté de recapitaliser Bankia en y injectant de la dette souveraine. La BCE a nié avoir rejeté le plan et a déclaré qu’elle avait été contactée au sujet de la recapitalisation. Par ailleurs, les élections législatives grecques approchent et la place du pays au sein de la zone euro sera complètement remise en question.
Forex:
Sur le marché des changes, l’euro reste plus que jamais sous pression dans ce climat d’incertitudes régnant sur l’Europe. La crise économique ne cesse de se détériorer en Espagne faisant craindre aux investisseurs un nouveau séisme économique alors que la situation grecque reste toujours en suspens. Plombé par ce contexte très défavorable pour les actifs rémunérateurs, l’euro est tombé hier sous le seuil des 1,24 dollar avec un plus bas intraday à 1,2357 dollar, une première depuis juillet 2010. Dans l’attente des élections législatives en Grèce le 17 juin prochain, l’absence de mesures claires et précises sur un plan de sauvetage européen continuera de peser sur la devise commune. La tendance de fond est baissière avec un retour envisageable sur les 1,21 puis 1,20 dollar. Par rapport aux autres devises l’euro a également reculé face à la devise nippone à 97,86 yens hier en fin de journée et 97,34 yens au plus bas ce matin lors des premiers échanges asiatiques. Du côté des autres paires, le GBP/USD reste sous pression sous les 1,55 dollar à 1,5480 tout comme l’AUD/USD qui a touché les 0,9672 dollar à son niveau le plus bas hier.
Matières premières:
Au chapitre des matières premières, le pétrole confirme sa tendance baissière. L’or noir est sur le point d’enregistrer ses pertes mensuelles les plus importantes depuis plus de trois ans. Les Futures sur le pétrole sont en baisse de 20% par rapport à leurs plus hauts niveaux de 2012. Principales raisons de ce retournement du marché : l’incertitude entourant plusieurs pays de la Zone Euro et notamment la Grèce et l’Espagne mais aussi le ralentissement de l’économie américaine malgré un premier trimestre encourageant. Le coût d’une aide à l’Espagne inquiète les marchés. En effet, la situation du pays est critique, les banques sont proches de l’implosion à l’image de Bankia. De plus, les interrogations autour des élections législatives en Grèce pèsent sur la tendance. Enfin, aux Etats-Unis les dernières publications macroéconomiques ont déçu et les investisseurs se montrent nerveux avant la publication du rapport sur l’emploi. Enfin, la question de sur-approvisionnement des marchés et de la demande reste entière dans ce contexte où la demande apparaît fragile. Ainsi, sur le Nymex, le baril Light Sweet Crude évolue autour des 87,8 dollars. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échange ce matin contre 103,3 dollars. Sur le front des métaux précieux, l’or est toujours pénalisé par la montée du dollar. En effet, l’euro est à un plus bas depuis deux ans face au billet vert. Malgré un rebond technique hier en fin de journée, la tendance reste fragile pour l’or. L’once d’or s’échangeait ce matin autour des 1 560 dollars.