Malgré les incertitudes entourant l’issue du Brexit, le segment européen de la dette enchaîne les nouvelles émissions. L’équipementier automobile Faurecia (PA:EPED) et le cimentier mexicain Cemex, des émetteurs à la qualité de crédit similaire, sont notamment venus mettre à contribution les investisseurs.
Propriété de Peugeot (PA:PEUP) à hauteur de 49%, l’équipementier français Faurecia est ainsi venu lever un demi-milliard d’euros qu’il s’engage à rembourser dans sept ans et à rémunérer par un coupon fixe de 3,125%.
Cette émission est notée dans la catégorie des placements spéculatifs chez Standard & Poor’s, l’agence lui attribuant un rating « BB+ », à la limite de la catégorie des placements de bonne qualité.
Pour rappel, Faurecia compte parmi les principaux équipementiers automobiles au monde, fournisseur notamment de sièges automobiles, habillages intérieurs et systèmes de contrôle des émissions.
Le produit de l’émission doit permettre au groupe de Nanterre de refinancer un crédit de 500 millions d’euros, sollicité dans le cadre de l’acquisition de Clarion, le spécialiste japonais des autoradios, systèmes de navigation automobile et des systèmes embarqués.
Une acquisition dont le montant dépasse le milliard d’euros et qui doit non seulement offrir des relais de croissance supplémentaires à Faurecia mais aussi lui permettre de devenir un leader mondial des systèmes électroniques du cockpit.
Selon les estimations de Faurecia, ce marché pourrait représenter jusqu’à 81 milliards d’euros d’ici à 2030, sous l’effet des révolutions attendues autour du véhicule autonome, connecté et électrique.
On notera que c’est conforté par la publication 'des meilleurs résultats de son histoire' selon les termes de sa direction que Faurecia est venue solliciter le marché primaire.
Le groupe a bouclé l’année écoulée sur un chiffre d’affaires record de 17,5 milliards d’euros, en hausse de 7% à taux de change constants. Une performance d’autant plus louable compte tenu du contexte difficile auquel est confronté le marché automobile, singulièrement au second semestre de l'année écoulée, marqué par un ralentissement des ventes en Chine et de nouvelles normes en Europe.
Des caractéristiques similaires pour la nouvelle Cemex
Cemex, l’un des principaux acteurs mondiaux du secteur de la cimenterie, comptant 40.000 employés actifs dans une cinquantaine de pays du globe, proposait lui aussi de souscrire à une nouvelle obligation remboursable en 2026.
Ce géant mondial du ciment, dont la dette sécurisée de premier rang est notée dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, (rating « BB ») a proposé un coupon de 3,125% pour lever 400 millions d'euros.
L’investissement minimum pour se positionner à sur cet emprunt est également fixé à 100.000 euros.
La société d’origine mexicaine, qui a renoué avec les bénéfices en 2015 après six années de pertes consécutives à la crise immobilière aux Etats-Unis, a annoncé au titre de l’année écoulée une hausse de 6% de son chiffre d’affaires porté à 14,4 milliards de dollars.
Et tandis que son endettement (obligations perpétuelles comprises) a été réduit de près d’un milliard durant l’exercice, le groupe a généré un bénéfice net de 543 millions de dollars, en repli comparativement aux 806 millions générés un an plus tôt.
Présent essentiellement sur son territoire domestique, aux Etats-Unis mais aussi en Amérique du Sud, centrale et aux Caraïbes, le cimentier s'est dit satisfait de la croissance de son chiffre d’affaires en 2018, croissance « soutenue par la hausse des volumes et des prix consolidés de nos trois principaux produits », peut-on lire dans le communiqué de presse.