Selon les estimations consensuelles, Aperam (AS:APAM) devrait s’apprécier de 50% dans les douze mois à venir, ce qui confère à l’action du producteur d’aciers inoxydables et de superalliages, le potentiel de hausse le plus élevé des pensionnaires du Bel20.
Un géant de l'inox
Valeur cyclique par excellence, Aperam avait déjà signé l’une des plus fortes performances de l’indice l’année passée. En toile de fond, un contexte de forte reprise économique après la mise entre parenthèses provoquée par la crise sanitaire.
Le géant de l’inox, qui emploie 2.000 personnes en Belgique, a également surfé sur des prix record de l’aluminium et une baisse des exportations asiatiques. De quoi lui permettre de signer un bénéfice net plus que quintuplé à 968 millions d’euros.
Leader dans des créneaux à forte valeur ajoutée comme les alliages, on rappellera qu’Aperam affiche depuis de nombreuses années déjà, l'une des meilleures rentabilités du secteur à l'échelle mondiale, tirant profit d'une restructuration rondement menée.
Disposant d’usine de production au Brésil, en France et en Belgique, Aperam est le spécialiste de l’inox, cet acier perçu comme un matériau noble, car recyclable (composé à 90% de mitraille) à l’infini. Ce qui laisse dire au management que la société détenue à près de 40% par ArcelorMittal (AS:MT) est un acteur majeur de l'économie circulaire.
Devenu indispensable et exporté par million de tonnes par Aperam dans une quarantaine de pays, l'inox est utilisé dans de nombreux domaines comme l’aérospatial, l’automobile, la restauration, la construction ou l’électroménager.
Repli de la valeur
Après avoir touché un plus haut de 60 euros le 20 janvier dernier, l’action a corrigé depuis lors de 30% autour des 42 euros. L'objectif de cours consensuel à douze mois de 62,7 euros* contient donc une bonne part de redressement par rapport au plus haut de la valeur.
C’est d’ailleurs tout le secteur de l’acier qui a reculé en bourse, à l’image d’ArcelorMittal. Le repli des minières découlerait de l’envolée des coûts de l’énergie, tant au niveau du gaz que de l’électricité. Or, les fonderies et les vastes fours électriques d’Aperam en consomme abondamment.
Probablement que le conflit en Ukraine et ses répercussions sur la croissance mondiale ont également pesé sur le sentiment des investisseurs.
On notera à ce titre que le sidérurgiste a annoncé une exposition inférieure à 1% à la Russie et à l’Ukraine. Et si une partie du ferronickel provient d’Ukraine, un plan d’approvisionnement à partir d’autres sources a été mis en place.
Quant à la production, Aperam souligne que la ferraille est sa matière première dominante et que ce marché n’est pas impacté par le conflit.
Côté prévision, Aperam prévoit d’améliorer encore son excédent brut d’exploitation au premier trimestre 2022, par rapport à celui déjà record du quatrième trimestre 2021.