Dans l’attente du FOMC

Ces deux dernières séances, la livre sterling a paru bien résister aux chiffres britanniques de l’IPC et du chômage nettement inférieurs aux prévisions. L’IPC est ressorti à 2,8 % A/A, s’établissant finalement dans l’objectif de 1%-3% de la BoE, et le taux de chômage s’est inscrit à la hausse, avec une augmentation du nombre des demandeurs d’emploi de 8100, contre une baisse de 4000 attendue. Dans les deux cas, la livre a touché un point bas intraday avant de rebondir immédiatement. Cette réaction s’explique peut-être par le fait qu’une diminution de l’inflation pourrait permettre à la BoE de prendre des mesures de soutien supplémentaires, auxquelles les membres de la dernière réunion du MPC s’étaient opposés par seulement 5 voix contre 4. De plus, en accord avec le gouvernement, la banque centrale lance son dispositif ECTR (Extended Collateral Term Repo) d’une taille de 5 à 6 milliards de livres afin de fournir un montant contrôlé de liquidités au marché.

Dans un contexte de statu quo de la crise en Europe, les autorités chinoises et la Fed se trouvent sous le feu des projecteurs, les marchés semblant compter sur elle pour s’orienter. Pendant la séance d’hier, le ministre chinois du Commerce Chen Deming a estimé que l’économie pourrait se redresser grâce au soutien à la croissance apporté par le gouvernement. Aux Etats-Unis, le dollar s’est déprécié face à ses homologues, les investisseurs anticipant un geste de la Fed visant à stimuler le marché du travail et à freiner le ralentissement économique. La Réserve fédérale pourrait envisager différentes solutions à cette fin. En premier lieu, il est possible qu’elle opte pour l’inaction et laisse l’opération Twist en cours venir à son terme, ce qui renforcerait le billet vert au détriment des autres monnaies refuges tels que le yen ou le franc suisse, tout en réduisant la pression sur les devises à bêta élevé (AUD, CAD, NZD…), les marchés craignant une stagnation de la croissance.

Autre formule possible : le prolongement de l’opération Twist, tactique qui éviterait une expansion du bilan à laquelle de nombreux membres du FOMC sont opposés. Le résultat d’un tel scénario n’est pas clair, mais il est probable qu’il décevrait les espoirs de nouvelles mesures non conventionnelles et pourrait déclencher une vagued’achat de dollars. Quoi qu’il en soit, il faudra être très attentif aux propos de Ben Bernanke, qui pourraient être encore plus accommodants que les fois précédentes. Si tel était le cas, la banque centrale attendrait une aggravation de la conjoncture européenne avant de mettre en place les instruments nécessaires. Il existe une troisième possibilité, quoiqu’improbable : l’annonce d’un nouveau cycle de rachats d’actifs ou QE3. Cette décision serait la seule susceptible d’inciter les investisseurs à se débarrasser de leurs dollars au profit des devises à risque CAD, MXN, etc.).



EURUSD
L'EURUSD s'est négociée à la hausse hier à peu près à l'ouverture de la session américaine, atteigant un plus haut de 1,2730 avant de consolider à 1,2688. L'USD s'est déprécié de façon généralisée dans l'attente d'une décision du FOMC qui devrait donner un nouveau souffle à l'économie américaine. La paire continue de se négocier au sein canal haussier temporaire, mais la dynamque de la paire semble en voie d'épuisement, ce qui amène la paire à se négocier dans la moitié inférieure du canal. Nous réiterons qu'une cassure du support des 1,2672 à la faveur d'une annonce de relance par la Fed devrait déclencher une baisse plus significative à 1,2287. Les premiers niveaux de résistance se situent à 1,2824 (plus haut du 22 mai), 1,2906 (support devenu résistance), 1,3066 (plus haut du 8 mai), 1,3081 (plus haut du gap), 1,3122 (plus bas du 2 mai) puis 1,3179 (plus haut du pivot du 7 mai). Si la Fed intervient, on peut s'attendre à un mouvement baissier, le premier objectif se situant à 1,2438 (plus bas du 5 juin), 1,2288 (plus bas du 1er juin) 1,2147/52 (plus bas du 29 juin 10) puis 1,1862 (plus bas du 7 juin). 

GBPUSD
La paire GBPUSD s'est négociée à la hausse hier pendant la session américaine, dans l'attente de la décution du FOMC, après avoir chuté à un plus bas de trois jours en raison d'une publication des données sur l'inflation pires qu'attendu. La paire semble consolider entre 1,5645 et 1,5767 au cours des derniers jours, après la formation d'une configuration en avalement haussier au cours des deux dernières sessions de négociation. Si la paire parvient à attirer de nouveaux acheteurs au cours des prochaines sessions, les prochains niveaux de résistance seront situés à 1,5775 (plus haut du 23 mai), 1,5852 (plus haut du 22 mai), 1,5954(plus haut du pivot du 1er mar), 1,6066 (support devenu résistance), 1,6207 (plus haut du 4 mai), 1,6302 (plus haut du 30 mai), 1,6335 (plus haut du 31 août 11), 1,6455 (plus haut du 29 août 11). Toutes les chutes ultérieures de la paire feront face à des supports à 1,5645 (plus haut du 30 mai), 1,5463 (Double sommet des 7 et 12 juin), 1,5454 (double touché du 12 juin),1,5405 (plus bas du 8 juin), 1,5374 (plus bas du 6 juin), 1,5321 (plus bas du 5 juin) ensuite 1,5268 (plus bas du 13 jan). 

USDJPY
L'USDJPY s'est repositionné à la baisse, le Japon ayant annoncé un déficit de la balance commerciale plus sévère que prévu affichant des importations et des exportations plus importantes. Le canal baissier enregistré depuis mars n'est pas complètement annulé par la cassure intervenue début juin. Après que l'USDJPY a consolidé au sein du canal 79,13-79,79, elle évolue maintenant à la baisse soutenue fortement par la résistance de l'ancien canal. En cas de cassure au-dessous de la barre des 78,60, nous espérons voir les marchés ouvrir de longues positions à 79.52 pour un mouvement prolongé vers 80,60. Les principaux niveaux de support pourraient se situer à 78,60 (plus bas du pivot du 6 juin & sommet de la tendance baissière), 78,00 (niveau psychologique), 77,66 (plus bas du 1er juin), 77,36 (plus bas du 13 fév) puis 76,58 (plus bas des 3 & 17 jan). Si la tendance baissière est annulée, les premiers niveaux de résistance demenrent à 79,52 (plus haut du pivot du 15 juin), 79,79 (plus haut du 7 juin), 80,61 (plus haut du 2 mai), 81,77/86 (correction haussière manquée), 82,56 (plus haut du 6 avril), 82,99 (plus haut du 3 avril) puis la résistance du niveau de déclenchement à 83,40.

USDCHF
Il n'y a rien de nouveau concernant la paire USDCHF. La tendance demeure baissière et il semble qu'une mesure de relance de la part de la Fed sera négative pour l'USD. Dans ce cas, la paire sera orientée vers la baisse. En règle générale, les traders devraient garder à l'esprit le niveau des 1,2000, puisqu'il y a toujours de fortes spéculations au sujet de la stabilité du taux de change minimum de l’EURCHF. Des chutes supplémentaires feront face à des supports à 0,9420 (plus bas du 17 juin), 0,9335 (résistance devenue support) puis 0,9183 (plus bas du 7 & 11 mai) Si la Fed s'abstient d'adopter de nouvelles mesures de relance, les premiers niveaux de résistance devraient se situer à 0,9596 (plus haut du 13 juin), 0,9693 (plus haut du point pivot du 4 juin), 0,9774 (plus haut de fév 2011), 1,0067 (plus haut du pivot du 1er déc 11) puis 1,0294 (plus haut du 10 sept 10).

Léa Torbey Meouchi sur Swissquote