Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
L’actualité regorge de bonnes nouvelles. Les ventes trimestrielles de Walmart sont plus robustes que prévu (envolée immédiate du titre de +7% à 96,5$). Le baromètre NAHB du moral des agents immobiliers est meilleur que prévu (alors que le vivier d’emprunteurs solvables se raréfie et que des millions de locataires sont asphyxiés par les prix). La production industrielle croît de 0,9% en octobre (après +0,4% en septembre) et dépasse ainsi largement le consensus de +0,5%. Grâce à ce mois d’octobre rugissant, l’effet des cyclones de la rentrée est largement atténué. En effet, la production industrielle ne recule « que » de -0,3% au troisième trimestre alors qu’un choc de -1,5% était redouté.
Un marché soutenu par les bénéfices ?
Et puisque nous sommes à présent rassurés sur l’éloignement du risque d’inversion de cycle aux Etats-Unis, le marché peut se reconcentrer sur la seule chose qui compte cet automne : les profits. C’est un véritable chœur de l’Armée rouge de gérants et de stratèges qui chantent à plein poumons les louanges des entreprises qui publient de splendides bénéfices. Parmi les plus enthousiastes, on retrouve Mary Ann Bartels de Merrill Lynch, Ed Yardeni (Yardeni Research), David Kostin (Goldman Sachs (NYSE:GS)), Paul Springmeyer (US Bancorp (NYSE:USB) AM)… Tous saluent unanimement un marché « soutenu par les bénéfices ».
Quand il n’y avait pas de bénéfices, ces mêmes permabulls saluaient un marché soutenu par les futurs bénéfices et des taux extraordinairement bas. Grâce en soit rendue aux banques centrales !
Ou par des bulles des valorisations ?
Assez de cette propagande ! Marre de ces fake news ! Ras-le-bol des mensonges ! L’envol des indices boursiers ne traduit qu’une bulle des valorisations. Il se produit le même scénario qu’en 2016, lorsque les bénéfices des entreprises du S&P500 ont augmenté de +5% tandis que l’indice s’envolait de +11%. Depuis le début de l’année, le Nasdaq gagne +26%. Mais si on exclut les GAFA, les profits affichent moins de +5%. De 2012 à 2015, les bénéfices des entreprises du S&P500 avaient augmenté de 30%. Mais pendant le même temps, le cours moyen des 500 premières capitalisations a gagné +80% ! Autrement dit, cette année encore, le prix des actions progresse 2 à 3 fois plus vite que leur rémunération.
Mais nous sommes surtout là pour rappeler que lorsque les investissements se transforment en « coups de Bourse » (le comportement parabolique du Bitcoin, l’afflux de néophytes attirés uniquement par le mirage de retours sur investissement de 1 000% en quelques semaines), cela signe le plus souvent la fin d’un bull market. [NDLR : dans son service Béchade Confidentiel, Philippe Béchade et Gilles Leclerc dénichent des opportunités que personne d’autre ne voit. Loin des coups de Bourse et du comportement parabolique des cryptomonnaies, découvrez 3 valeurs qui possèdent le même potentiel qu’Amazon]