La société pharmaceutique canadienne Bausch Health (ex-Valeant), compte poursuivre la réduction de sa dette cette année. Elle parie aussi sur ses investissements en R&D et ses sept médicaments vedettes ('Significant Seven') pour soutenir la croissance de son chiffre d'affaires.
Bausch Health, qui développe, fabrique et commercialise une gamme de produits pharmaceutiques, en vente libre, principalement dans les domaines thérapeutiques de la santé des yeux, de la gastroentérologie et de la dermatologie, s’est construite ces dernières années au fil d’une stratégie d’acquisitions agressives, lesquelles ont fait progresser l’endettement.
Mais depuis l’arrivée en 2016 du nouveau CEO, Joseph Papa a abandonné la stratégie agressive d’acquisitions de son prédécesseur, Mike Pearson (LON:PSON), pour se focaliser sur la réorganisation du groupe (cessions d’activités, clôture des litiges...) et sur le désendettement, pour retrouver une certaine flexibilité financière.
Dette réduite d’un milliard
Ainsi l’année dernière, « Bausch Health a réduit sa dette totale de plus d’un milliard de dollars », a déclaré Joseph Papa cité dans le communiqué des résultats. « 2018 a été une bonne année pour Bausch Health: nous avons généré une croissance organique des revenus et nous avons réalisé des investissements stratégiques dans nos activités de base », a-t-il ajouté.
En 2019, " nous continuerons à nous concentrer sur plusieurs lancements clés, y compris nos produits 'Significant Seven'. Nous augmenterons également nos investissements en Recherche & Développement afin de nous développer et de commercialiser davantage de traitements", a déclaré le CEO.
Bausch Health anticipe un chiffre d’affaires compris entre 8,3 et 8,5 milliards, en ligne avec les prévisions des analystes, en partie grâce à ses sept principaux médicaments. Ces 'Significant Seven', qui regroupent des traitements pour le glaucome ou la constipation, ont vu leur chiffre d’affaires doubler l’année dernière. L'entreprise anticipe un nouveau doublement à 300 millions de dollars pour 2019.
La société canadienne a vu son chiffre d'affaires reculer de 4% à 8,38 milliards de dollars en 2018. L’exercice s’est soldé par une perte de 4,15 milliards de dollars contre un bénéfice net de 2,4 milliards en 2017. L’explication de cette dégringolade ? L’effet conjugué d’un avantage fiscal enregistré en 2017 et une réduction de valeur de 2,2 milliards liée à l’adoption de nouvelles règles comptables en 2018.
Offre de rachats sur des emprunts existants
Sur le marché obligataire, la publication de ces résultats annuels a été suivie du lancement d’une offre de rachat pour un montant de 1,5 milliard de dollars sur trois souches obligataires existantes (5,625% - 2021 ; 5,50% - 2023 et 5,875% – 2023).
L’opération est financée, notamment, par l’émission d’une nouvelle obligation, au coupon de 5,75% et d’une durée de huit ans (15/08/2027). Elle est disponible sur le marché secondaire à 100,25% du nominal, correspondant à un rendement de 5,70%. Libellée par coupures de 2.000 dollars, elle bénéficie d’un rating B-, dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.