Oblis vous propose un aperçu des obligations émises depuis le début d'année, qu'elles soient en euros ou en devises étrangères, de type senior ou subordonné, avec un rendement supérieur à 3%.
Nouvelles obligations subordonnées
Si vous consultez régulièrement Oblis, il ne vous aura pas échappé que les premiers mois de l'année ont été marqués par une explosion des émissions de type subordonnées de très longues échéances.
Ce type d’émission obligataire bien spécifique, dont nous rappelons les risques dans notre article de l’Oblis School, vient en quelque sorte au secours des épargnants à la recherche de rendement.
Dans le contexte actuel de taux bas, le segment des obligations subordonnées constitue en effet l’un des derniers espaces du marché où l'on trouve du papier de qualité « Investment Grade » avec un rendement supérieur à 3%.
Les entreprises allemandes sont particulièrement friandes de ce type d'émission, à l'image de la compagnie de gaz et d’électricité RWE (XETRA:RWEG) qui a émis en début de mois une obligation subordonnée arrivant à échéance en avril 2075. Son coupon est fixe à hauteur de 3,50% jusqu’en 2025. A cette date, RWE s'est réservé le droit de la rembourser, sans quoi la rémunération deviendra variable.
L'assureur autrichien Vienna Insurance Group, la Deutsche Bank et le groupe espagnol Gas Natural Fenosa ont également émis ce type de dette récemment.
Sur le segment des obligations perpétuelles, on notera que l’entreprise française Bourbon, spécialisée dans les prestations de services maritimes offshore, vient tout juste d’augmenter la taille de son emprunt existant 4,70% disponible pas coupures de 10.000 euros. Quelques jours plutôt, Air France-KLM en avait fait de même avec sa perpétuelle 6,25%.
Nouvelles obligations senior en euros
Sur le segment des obligations de type « senior », qui bénéficient d’une priorité de remboursement par rapport aux dettes subordonnées, la compagnie immobilière allemande Adler Real Estate a dû s'acquitter d'un coupon de 4,75% pour seduire les investisseurs et lever 300 millions d'euros à échéance 2020. Cet emprunt qui ne dispose d'aucun rating se traite en ce début de semaine à 102,50% du nominal par coupures de 1.000 euros.
Dans le même ordre de rendement, l’entreprise de négoce de matières premières Trafigura Beheer, via sa filiale Trafigura Funding, a proposé la semaine passée un coupon de 5% pour sa nouvelle obligation à cinq ans en euros. La coupure de négociation s’élève cette fois à 100.000 euros. Il faut compter sur un cours de l’ordre de 101% du nominal pour se la procurer.
Nouvelle obligations en devises étrangères
Dans le contexte de taux historiquement bas en euros, une autre possibilité pour trouver du rendement consiste à se tourner vers des emprunts en devises étrangères. A ce titre, les investisseurs prêts à courir le risque de change seront certainement satisfaits de voir les émetteurs solliciter de plus en plus le marché obligataire libellé en yuans.
Outre une diversification aux devises traditionnelles, la devise chinoise présente également l'intérêt d'offrir des rendements supérieurs à ceux en euros, pour une qualité de crédit équivalente. En témoigne l’obligation notée « AAA » de l’International Finance Corporation, la principale institution mondiale de développement au service du secteur privé, qui offre un rendement de 3,45% à échéance 2017.
En livres turques, la Banque Européenne d’investissement vient d'émettre une obligation à cinq ans (15 avril 2020) avec un coupon de 9,125%. Compte tenu du statut d’émetteur supra-national de la EIB, le risque lié à ce placement est reporté quasi exclusivement sur l'évolution de la devise d’émission.
En dollar néo-zélandais, le constructeur allemand Daimler (XETRA:DAIGn) a offert un coupon de 4% pour son obligation émise début avril. La coupure est fixée à 2.000 dollars néo-zélandais. Le rating de l’émission se situe à « A- » chez Standard & Poor’s.
Pour finir sur une devise plus traditionnelle, l’entreprise de forage Newfield Exploration a offert début mars un coupon de 5,375% pour son obligation 2026 par 2.000 dollars. Les prix ont rapidement progressé sur le secondaire et évoluent actuellement à 105%. Cette émission est notée « BBB- », le dernier cran avant la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s. Epinglons également le constructeur canadien aéronautique et ferroviaire Bombardier, noté « B+ », qui a dû s’acquitter d’un coupon de 7,50% pour se financer à dix ans.