Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le french bashing est-il encore de mise ? Peut-être… mais il n’en est clairement plus question du côté de la french tech. En effet, selon une étude de CB Insights, spécialiste des start-ups et de l’innovation, la France pourrait enregistrer une année (2017) record. Dans ce domaine, les levées de fonds devraient avoisiner, au total, les 3,5 Mds€ – donc 40% de plus qu’en 2016. Devant l’Allemagne, et talonnant même le Royaume-Unis, notre pays est bien classé et, selon toute vraisemblance, regagne les faveurs des capital-risqueurs.
French tech : les investisseurs préfèrent l’early-stage
C’est une bonne chose. La France serait-elle en passe de devenir la « start-up nation » tant rêvée par Emmanuel Macron ? Oui. C’est tout du moins ce semblent indiquer les chiffres. Mais seulement à première vue… En effet, dans le détail, quelque chose me chiffonne. Si, sur le S1 2017, on compte 355 opérations (1,7 Md€), la moitié de ces investissements s’est portée sur des levées de fonds d’amorçage (early-stage). Donc sur des entreprises extrêmement jeunes qui n’ont encore, pour la plupart, ni produit, ni structure opérationnelle.
En fait, entendons-nous bien, à ce stade, ce n’est pas une start-up que l’on finance mais bien une idée, plus ou moins « bankable », que l’on achète. Donc voilà mon problème : en early-stage, en France, les investisseurs sont là. Ils sont même prêts à débourser 800 000 €* sans rechigner. Mais, quand il s’agit d’accompagner l’entreprise dans sa montée en puissance, il n’y a plus grand-monde…
French tech : des idées mais pas de financement
Pourtant cette étape est cruciale et le financement nécessaire, pour ne pas dire vital. Ici, le risque est maximal et, il est vrai, en France, les investissements se font plus timides. Pour pallier cela, une start-up dont la croissance accélère se tourne quasi-systématiquement vers l’étranger. Les Etats-Unis en tête…
En France on a des idées mais on ne se donne vraiment pas les moyens de les conserver. « Start-up nation » oui. « Scale-up nation » non. Qui ne se souvient pas de Criteo Sa (NASDAQ:CRTO) ? Il y a pile 4 ans, cette licorne française du retargeting, à l’époque valorisée à 1,7 Mds$, avait préféré le Nasdaq au CAC 40, pour lever des fonds à la hauteur de ses ambitions… L’année dernière, Deezer, service de musique en streaming, est passé sous pavillons étranger.
D’autres suivront… Il y a urgence à agir. [Vous voulez vivre du trading? De votre trading? Mais, problème, vous êtes débutant… Ne vous lancez pas seul, faites vos premières armes boursières avec des conseils avisés. Les petites valeurs restent le compartiment idéal pour se faire la main ! Plus de détails ici…] *Volume moyen des financements de premier tour.