Le tireur de Strasbourg introuvable, une cinquième garde à vue

Reuters

Publié le 13/12/2018 19:58

Le tireur de Strasbourg introuvable, une cinquième garde à vue

STRASBOURG (Reuters) - Les forces de l'ordre ont poursuivi jeudi la traque de Cherif Chekatt, l'auteur présumé de l'attaque de Strasbourg qui a fait un troisième mort, un garagiste d’origine afghane en état de mort cérébrale depuis la fusillade.

Le parquet de Paris a par ailleurs annoncé qu'une cinquième personne avait été placée en garde à vue jeudi dans le cadre de l'enquête sur cette tuerie au coeur de la capitale alsacienne, dans le quartier du marché de Noël, qui a fait aussi 13 blessés.

Il s'agit d'un membre de l'entourage de Cherif Chekatt mais pas de sa famille et il a été placé en garde à vue en fin de matinée, précise-t-on de source proche de l'enquête.

Quatre autres personnes - le père, la mère et deux frères du tueur - sont pour leur part en garde à vue depuis la nuit de mardi à mercredi. Un autre frère, comme lui fiché "S" pour radicalisation présumée et suivi par la Direction générale de sécurité intérieure (DGSI), est encore en liberté.

Deux soeurs de Cherif Chekatt ont par ailleurs été entendues jeudi à Paris en audition libre par des enquêteurs et des perquisitions ont été menées en région parisienne, a-t-on appris de source judiciaire.

Selon une source policière, c'est notamment le domicile parisien d'une de ces deux soeurs qui a été perquisitionné.

Le troisième décès a été annoncé par le parquet de Paris, saisi du dossier en raison du caractère potentiellement terroriste des faits. La justice a précisé qu'une autre victime était en état de mort cérébrale.

"Le bilan, toujours provisoire, est désormais établi à trois personnes décédées, cinq blessés graves et huit blessés légers", a indiqué la préfecture du Bas-Rhin.

Selon la presse locale, un des morts est un ancien employé strasbourgeois du Crédit Agricole (PA:CAGR), tué en sortant d’un restaurant dans lequel il avait dîné avec sa femme et son fils, selon le personnel de l’établissement.

Un touriste thaïlandais arrivé en France la veille de la tuerie avec son épouse a également été tué.

Selon le Mrap, association de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, le troisième mort était un garagiste d’origine afghane, âgé de 44 ans, marié et père de trois enfants. Son décès et ces informations ont été confirmés à Reuters par la mosquée Eyyubn Sultan, d’obédience turque, qu’il fréquentait.

OPÉRATIONS DE VÉRIFICATION

"Il avait fui la guerre d’Afghanistan, avait un garage à Strasbourg et y travaillait comme mécanicien auto, bien intégré dans la société française", précise le Mrap.

Cherif Chekatt, 29 ans, délinquant multirécidiviste et violent dont la radicalisation présumée a été détectée en prison mais qui n'avait jamais jusque-là montré de velléité de passer à l'acte, restait introuvable malgré la mobilisation de plus de 700 policiers et gendarmes. Selon le procureur de la République de Paris, il est vraisemblablement blessé au bras.

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Au moins trois opérations de vérification et de "levée de doute" ont été conduites par la police dans plusieurs quartiers de Strasbourg, dont ceux de la Meinau et du Neudorf, dit-on de source policière. C'est au Neudorf qu'un chien policier a perdu sa trace mardi soir, précise-t-on de source proche de l'enquête.

Selon le procureur de la République de Paris, des témoins l'ont entendu crier "Allah Akbar !", le cri de ralliement des djihadistes. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

La police nationale a diffusé mercredi soir un appel à témoin pour retrouver la trace du tueur présumé.

Selon des sources policières, les enquêteurs ont aussi lancé un avis de recherche pour retrouver une voiture à bord de laquelle il est susceptible d'avoir pris la fuite. Selon une de ces sources, il s'agirait de la voiture de sa mère.

Prié de dire sur CNEWS si la police cherchait à le capturer vivant, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a répondu : "Peu importe."

"Le mieux, c'est de pouvoir en tout cas l'intercepter le plus rapidement possible et de mettre un terme à cette traque", a-t-il ajouté. "Nous y parviendrons."